mardi 7 juin 2011

Don't go breaking my heart


Après deux ans d’absence et un Vengeance franchement pas très enthousiasmant, Johnnie To revient avec une bonne grosse comédie romantique à faire pleurer tous ceux qui voudront bien croire aux histoires d’amour romanesques entre Daniel Wu, Louis Koo et Gao Yuan-yuan. Pendant les presque deux heures du film, sur une période de trois ans de récit, les deux hommes vont chercher à gagner les faveurs de la femme. Don’t go breaking my heart est écrit par Wai Ka-fai et le film rappelle Needing you (pour les rapports superficiels au sein d’une entreprise) et Turn left turn right (pour les rendez-vous manqués entre les personnages).

Soit deux grands immeubles de bureau aux vitres très larges. Chacun donne sur l’autre avec un vis-à-vis imprenable. D’un côté, la boîte où bosse Cheng Zixin (Gao Yuan-yuan), en face celle de Cheung Shen-ran (Louis Koo). Ils ne se connaissent pas encore mais Shen-ran l’a aperçue dans le bus qui l’a conduit au bureau. Elle en est sortie précipitamment après avoir rencontré son ex accompagné de sa femme enceinte. Shen-ran a compris qu’elle est célibataire et, de loin, la voit s’affairer toute stressée avec ses dossiers. A l’aide de post-its de différentes couleurs, il dessine sur sa vitre un smiley pour lui remonter le moral.

Juste avant qu’elle ne rentre dans son bureau, Zixin a tenté de traverser la rue. Hagarde, elle a manqué de se faire écraser plusieurs fois par des voitures. C’est Fang Qihong (Daniel Wu) qui la protège et ramasse ses dossiers éparpillés sur le bitume. Qihong porte une grosse barbe, est un peu dépenaillé et ressemble à un clochard. Il boit comme un trou, du whisky de préférence. Zixin va d’ailleurs lui en apporter de ses réserves, histoire d’oublier son ex qui en buvait aussi. Et un soir, après le travail, Qihong emmène Zixin chez le coiffeur, chez le tailleur et lui donne un look plus jeune. Elle apprend qu’il est architecte mais que la masse de travail l’a fait plonger dans l’alcoolisme et que l’alcoolisme l’a empêché de travailler.

Chacun voit dans ces rencontres un espoir de changer de vie. Shen-ran est un dragueur impénitent et il donne rendez-vous à Zixin, mais une autre femme qui travaille en dessous prend le rendez-vous pour elle. Deux rendez-vous à deux filles dans deux lieux différents, c’est guère gérable. D’autant que Zixin a donné aussi rendez-vous à Qihong qui s’est remis à dessiner avec sa nouvelle mascotte, le crapaud de l’ex. Finalement, ces gens qui ne se connaissaient que de vue ne pourrons jamais se rencontrer. Et là, tout s’arrête. La crise de 2008 est là. La boite de Shen-ran ferme. Personne ne se verra plus pendant trois ans.

Il restera plus d’une heure à nos trois personnages pour qu’ils puissent se retrouver, le tout sous l’œil complice de John (Lam Suet), le collègue de Zixin, qui va être le témoin de cette histoire d’amour à trois. Shan-ren est embauché dans la boîte de Zixin et Qihong a repris du poil de la bête (mais sans oublier de raser sa barbe) et son cabinet d’architecte occupe désormais les anciens bureaux de Shan-ren. Le petit manège des post-its reprend, les deux hommes cherchent à s’attribuer les faveurs de la belle. Les fans des polars de Johnnie To seront bien déçus par cette romance fleur-bleue destinée avant tout aux spectateurs chinois et à son gros marché. C’est d’ailleurs pour cette raison que les plupart des dialogues sont en mandarin (sauf ceux de Louis Koo et Lam Suet). La dernière partie se transporte à Suzhou dans la famille de Zixin. Certes le récit est bien tenu, on sourit un peu au déboires amoureux du trio, mais c’est un peu creux.

Don’t go breaking my heart (單身男女, Hong Kong – Chine, 2010) Un film de Johnnie To et Wai Ka-fai avec Louis Koo, Gao Yuan-yuan, Daniel Wu, Lam Suet, Larisa, JJ Jia, Terence Yin, Selena Li.

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