samedi 16 juillet 2011

Les Deux chevaux de Gengis Khan


Avec son nouveau film (qui a mis deux ans à sortir), la cinéaste mongole Byambasuren Davaa renonce en partie à ce qui faisait le charme de ses films précédents : une visite touristique où la Mongolie nous semblait bien jolie avec ses paysages, ses yourtes, ses rivières en zigzag, ses chevaux, ses personnages typiques et ses légendes. Les Deux chevaux de Gengis Khan commence avec le départ de Urna pour Ulan Baator.

La capitale est filmée de manière documentaire avec ses gens pauvres, ses poubelles à ciel ouvert et surtout cette idée que le nomadisme a été abandonné par la population. Urna se déplace en habit traditionnel et elle détonne par rapport aux gens qu’elle rencontre. Urna cherche les paroles d’une vieille chanson (qui donne son titre au film), les premiers vers sont écrits sur un violon à tête de cheval. Urna vient de Mongolie chinoise. Elle parle régulièrement de la Révolution Culturelle qui a supprimé toute la culture mongole en Chine au profit de celle des Hans, mais ça n’est guère mieux en Mongolie où, depuis la fin de l’URSS, le libéralisme sauvage a détruit la société et la culture millénaire.

Une image est typique de cet arrêt de la vieille image de la Mongolie. Urna part en car pour aller dans la steppe. Elle tient à rester en contact avec le luthier qui doit réparer son violon. Pour cela elle n’a que son téléphone portable et le réseau manque hors des villes. Le car fait un pause devant un monticule de pierres à prières. Les autres voyageurs prient tandis qu’elle téléphone, essaie d’envoyer un sms en jetant son portable en l’air. La cinéaste se demande si la modernité peut fonctionner en Mongolie. Elle marque aussi les différences entre les deux Mongolie, l’un qui écrit en caractère ancien, l’autre en cyrillique comme pour mieux souligner que c’est d’abord une culture orale et nomade.

Il s’agira donc pour Urna d’aller de yourte en yourte pour trouver des personnes assez âgées pour qu’elle puisse connaitre les paroles. Là, le film revient en terrain connu et balisé. Le road movie fait que Urna rencontre des gens toujours sympathiques, toujours souriants, toujours prévenants. Les clichés habituels. C’est tout plein de bonnes intentions, on est logiquement ravis qu’une vieille dame connaisse les paroles mais ça ne fait pas de tout cela un film passionnant.

Les Deux chevaux de Gengis Khan (Allemagne, 2009) Un film de Byambasuren Davaa avec Urna Chahar-Tugchi.

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