mardi 30 août 2011

Punished


Tandis que Johnnie To et Wai Ka-fai tournent leurs films à l’attention du public chinois (Don’t go breaking my heart, comédie romantique sortie fin mars et Life without principle, sélectionné à Venise 2011 pour To en solo), la compagnie Milkyway Image continue d’exister et de filmer ses petites polars que l’on connait. Law Wing-cheong, fidèle assistant réalisateur de Johnnie To tente de prolonger l’image de marque du producteur avec un film de vengeance.

L’homme qui cherche à se venger est Monsieur Wong (Anthony Wong), homme d’affaires un peu tyrannique avec sa famille. La mère de ses deux enfants et décédée et il s’est remariée avec Maggie Cheung Ho-yee (on ne saura jamais le prénom de sa deuxième épouse). C’est une épouse dévouée (c’est sans doute pour cela qu’on ne l’appelle pas, elle vient directement) qui essaye de bien s’entendre avec les enfants de Wong. Soit le plus jeune qui doit rentrer au lycée. Le père voudrait qu’il devienne médecin, l’ado veut être musicien.

Le nœud central de la famille est Daisy (Janice Man), l’adolescente rebelle qui contredit tout le monde, qui n’écoute aucun conseil et qui rêve de partir voir un lac salé en Bolivie. Ses lubies rendent fou son père qui continue pourtant de lui donner de l’argent. Elle fonce dans sa voiture de sport pour semer Amy (Candy Lo) ou Chor (Richie Ren), les deux employés de Monsieur Wong engagés pour surveiller sa fille. Le jour de l’anniversaire de la femme de Wong, Daisy disparait. Plus tard, un coup de téléphone demandera 50 millions de HK$ de rançon.

Très tôt dans Punished, on apprend que Daisy est morte. Cette révélation initiale où Chor et Wong déterre son cadavre et la découvre un sac de plastic sur la tête va emmener la vengeance. Wong demande à Chor de retrouver les coupables et, à la manière de Rashomon, chaque complice que Chor parvient à attraper raconte sa vision de l’histoire, donne son point de vue sur l’enlèvement et place une pièce du puzzle. L’idée de ce récit en flash-backs est de ménager un suspense à grands coups de rebondissements. Chaque complice donne le nom d’une autre personne que Chor va devoir retrouver.

Tandis que les recherches de Chor se poursuivent, souvent avec violence et deux ou trois gentils effets gore, Wong commence à culpabiliser. Il avait d’abord cru que sa fille avait feint son enlèvement. Il force un de ses employés à faire un sale boulot (chasser des pauvres d’un terrain sur lequel Wong veut construire un supermarché) puis décide d’y renoncer, mais l’employé trop fier continue sa bataille et décède. Puis enfin, l’affrontement avec son fils au sujet de ses choix de vie future. Ce changement de comportement, bien que magnifié par Anthony Wong, alourdit un peu Punished et ne lui donne pas le statut de grand film de la Milkyway.

Punished (報應, Hong Kong, 2011) Un film de Law Wing-cheong avec Anthony Wong, Richie Ren, Maggie Cheung Ho-yee, Janice Man, Lam Li, Candy Lo, Charlie Cho, Jun Kung.

1 commentaire:

Tea-Tee a dit…

Une construction narrative originale, un jeu d'acteur et une mise en scène correctes sont les raisons pourquoi j'ai aimé ce film. La Milkyway montre avec "Punished" qu'ils savent eux aussi faire un film sur le thème de la vengeance, sujet récurrent chez les coréens.