mardi 3 décembre 2013

Nameless gangster


Au début des années 1990, le procureur de Busan décide de faire un grand nettoyage sur la mafia de Pusan. Il fait arrêter Choi Ik-hyeon (Choi Min-sik) qu’il soupçonne d’être le parrain local le plus important. Avec sa bonne tête de premier de la classe, bonnes joues, grosses lunettes, le procureur Jo Beom-soek (Kwak Do-won) ne laisse aucun choix à Choi : celui devra confesser par écrit tout depuis le début, ce qui permet à Nameless gangster de lancer facilement le fash-back sur l’histoire de son personnage principal.

Retour au milieu des années 1960 avec les débuts de Choi Ik-hyeon. Il est un simple douanier, petit fonctionnaire qui a pris l’habitude de se servir dans les containers pour arrondir ses fins de mois et donner un peu de confort à sa femme et ses trois enfants. Il se contente de minuscules trafics. Tout s’arrête quand leur chef le surprend avec ses acolytes. Parce qu’il est celui qui a la plus petite famille à nourrir, c’est Choi qui paye pour les autres, bouc émissaire facile.

Roublard, fort en gueule et sûr de lui, Choi continue seul son trafic et, quand il trouve un kilo d’héroïne, n’hésite pas à faire appel à un clan de gangster pour l’écouler. L’homme qu’il va rencontrer est Choi Hyeong-bae (Ha Jeong-woo), au physique totalement opposé de celui de Choi Ik-heyon : petite moustache, joli costume sur un corps svelte et tatouage sur tout le torse. Hyeong-bae est une gravure de mode quand Ik-hyeon est l’incarnation de la vulgarité. L’homme bouscule les conventions des mafieux.

En début de film, on sait déjà que Choi Ik-heyon est au sommet du pouvoir, ou tout du moins lui et le procureur le croient. Nameless gangster adopte le schéma scénaristique classique de l’accession au pouvoir, de son usage puis de la chute. Chaque fois, Choi cherche la faille qui lui permettra de terrasser son adversaire. Ainsi quand il rencontre Hyeong-bae, il se rend compte qu’ils font partie de la même famille et qu’en tant que grand-oncle, Ik-hyeon peut user de son ascendance comme pouvoir suprême et des ses relations pour échapper à la justice.

Toute une galerie de personnages viendra habiter le récit de Nameless gangster. Le beau-frère de Choi Ik-heyon, champion de taekwondo mais particulièrement peureux. Park, le bras droit de Hyeon-bae qui surveille son maître avec de longs regards langoureux. Kim Pan-ho (Jo Jin-woong), l’ennemi des Choi qui va devenir leur allié pour mieux les trahir. Les personnages féminins sont en revanche particulièrement pauvres : la directrice Yeo (Kim Hye-eun) propriétaire de la boite de nuit que les Choi vont exploiter et l’épouse de Yeong-bae (Kim Yeong-seon) que l’on ne verra qu’en tout début de film.

Plus que son son scénraio balisé, c’est bien entendu Choi Min-sik qui est l’attraction majeure du film, surpassant tous les autres acteurs avec ses modulations de voix, ses brusques changements de ton et sa voix grave qui étouffe un ricanement. L’idée la plus intéressante de Nameless gangster est de la faire renoncer à la violence physique, seuls les autres personnages donnent des coups, filmés plein cadre et complaisamment. L’arme secrète de Choi, c’est le combat psychologique, une arme que ne maitrisent pas ces abrutis de mafieux.

Nameless gangster (범죄와의 전쟁 : 나쁜놈들 전성시대, Corée, 2011) Un film de Yoon Jong-bin avec Choi Min-sik, Ha Jeong-woo, Jo Jin-woong, Ma Dong-seok, Kwak Do-won, Kim Seong-gyoon, Kim Jong-soo, Kim Jong-goo, Kwon Tae-won, Kim Hye-eun, Kim Yeong-seon, Song Yeong-chang,

Aucun commentaire: