lundi 31 mars 2008

Daughter of darkness


Inutile de ménager un quelconque suspens, Daughter of darkness n'est pas un bon film, et quant à se procurer un Catégorie III avec l'immense Anthony Wong (mais ça, vous le savez déjà,) autant avoir Ebola syndrome. Mais, c'est un film qui étonne dans sa première demie heure par l'humour constant qu'il déploie.

Wong est le Capitaine Lu Qi de la Police Chinoise. Le film ne se déroule pas à Hong Kong, mais dans une ville anodine de la Chine continentale. Alors qu'il interroge trois gars qui jouent dans un tripot clandestin, Fong, une jeune fille entre dans le poste de police pour déclarer que toute sa famille vient d'être massacrée. Une jeune recrue, que Lu Qi appellera Petit (mais c'est une fille – qui porte des lunettes) va l'aider dans cette terrible enquête.

Humour donc. Lu Qi arrive sur les lieux (gros ralentis sur les cadavres méchamment ensanglantés) et se fait photographier par un journaliste. Il prend la pose comme une vedette avec son large sourire. Ce qui fait rire dans la première partie de Daughter of darkness, c'est le décalage constant entre l'attitude d'Anthony Wong et la tuerie sur laquelle il fait son investigation. Pour savoir quand a été commis le meurtre, il tâte les seins d'une jeune fille : ils sont mous, elle est morte depuis moins de douze heures. Malin, non ? Le reste de son humour est essentiellement à base de connotations sexuelles assez salaces, qui cependant passent mieux que celles de Danny Lee quand il est flic dans The Untold story.

Que s'est-il donc passé dans cette maison maudite ? Le Capitaine a quatre cadavres sur les bras : le père, la mère, la sœur et le frère de Fong. Très vite, ses soupçons se tournent vers Fong elle-même. Il faut dire qu'en Chine, l'activité favorite de la population est de dénoncer et de corrompre. Pas démagogique pour un yuan ! Or, Lu Qi et Petit découvre que Fong sort avec Kin, un flic collègue des deux autres. Chacun s'accusera du massacre, mais Lu Qi est très perspicace et la déposition de Kin oublie de mentionner un détail crucial : le père a une statue du Dieu Guan Yuan-cheung plantée dans le crâne.

Le reste du film (soit plus de quarante minutes) sera le récit de la jeune Fong. C'est une fille mal aimée de ses parents, traitée comme une servante par sa mère et sa sœur. Elle est sans cesse engueulée par tout le monde. Son père (qui n'est pas son vrai père) la trouve bien appétissante et suffisamment mûre pour être son objet sexuel. Bref, il la viole et elle en tombe même enceinte. Kin, le fiancé de Fong, essaie d'émigrer à Hong Kong avec elle, mais son père refuse qu'elle voie Kin. Et là, c'est le drame !

Il n'y a pas vraiment d'intérêt cinématographique dans Daughter of darkness, si ce n'est que les scènes comiques avec Anthony Wong sont filmées de jour et celles tragiques avec le personnage de Fong sont de nuit. Le montage abrupt est bourré de faux raccords et de plans avec la caméra posée n'importe où. La Catégorie III du film vaut pour beaucoup dans les scènes de nudité frontale féminine. Les scènes de tuerie ne valent pas n'importe quel film de John Woo ou d'un Catégorie IIB. Daughter of darkness a eu suffisamment de succès à Hong Kong pour en tourner deux suite : Daughter of darkness 2 et Brother of darkness.

Daughter of darkness (灭门惨案之孽杀, Hong Kong, 1993) Un film d’Ivan Lai avec Anthony Wong, Lily Chung, Ho Ka-kui, Money Lo, Hugo Ng.

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