Je me suis toujours demandé ce que pouvait dire le terme « cinéma asiatique », alors même que ce blog s’appelle Asie Vision même si tout le monde sait que je ne parle pratiquement que de cinéma cantonais. Bien sûr, je parle des films qui sortent en salles ou en dvd mais si je pouvais, je ne parlerai que de cinéma fait à Hong Kong. J’aurai même pu appeler ce blog différemment mais c’est une toute autre histoire.
Le cinéma asiatique existe-t-il en tant que tel ou plutôt quelles sont les différences entre le polar coréen, japonais ou hongkongais ? Voilà au moins une question à laquelle Positif ne donne pas de réponse dans sa dernière livraison (N°567 mai 2008).
Sobrement titré Le polar asiatique, ce dossier d’une quinzaine de pages va donc de Hong Kong au cinéma en hindi en passant par le Japon et la Corée du sud, sans que l’on ne voit ni lien ni les différences. C’est bien dommage mais c’est un travail difficile qui demanderait de s’intéresser à ces quatre cinémas en même temps d’un même niveau, ce qui est quasiment impossible.
Voilà pourquoi, je me contenterai d’évoquer les textes sur le polar de Hong Kong. Cela commence par un texte sur Johnnie To par un critique qui a vu plusieurs de ses films, c’est si rare qu’il faut le souligner. Et pas uniquement ceux qui sont sortis en France. Le texte sur To est de bonne facture avec un regard pointu qui ne se contente pas de parler de politique ou de formalisme. Pieri, l’auteur de l’article, parle aussi des acteurs tout en oubliant les actrices, souvent absentes il est vrai des polars de To. Le cinéaste commence tout de même a être très connu et il va devenir de plus en plus difficile de trouver un nouveau point de vue à adopter. Il aurait été passionnant de revenir sur les acteurs préférés de Johnnie To : Lau Ching-wan, Andy Lau, Louis Koo ou évidemment l’indispensable Lam Suet.
Le cinéaste d’auteur Jia Zhangke se fend d’un article sur l’influence que Chow Yun-fat a eu sur sa vie ce qui veut dire sur des millions de Chinois. Tout d’abord on ne s’attendait pas à un tel hommage compte tenu de l’ennui que m’a toujours inspiré son œuvre. Mais nous en avions eu un aperçu dans Still life. Mais j’avais pris cela pour de l’ironie alors que c’était un hommage.
Mais le reste de l’ensemble est extrêmement paresseux. Il n’y a aucun intérêt à comparer Infernal affairs avec Les Infiltrés parce que tout le monde l’a déjà fait. En revanche, il aurait été passionnant de montrer l’influence qu’a eu le film d’Andrew Lau et Alan Mak sur le polar cantonais actuel. De nombreux films se sont montés grâce au succès d’Infernal affairs. De la parodie balourde (Love is a many stupid thing de Wong Jing) au renouveau de Pang Ho-cheung ou de Wilson Yip, il y a de quoi raconter. L’extrait de l’entretien avec Andrew Lau est trop court et le traitement du coffret dvd du Syndicat du crime est assez honteux. J’espère que le reste du dossier est meilleur mais j’en doute.
Positif N°567 mai 2008, 7 €.
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