samedi 17 mai 2008

Spacked out



Il y a parfois de drôles de films qui se font à Hong Kong, tel celui-ci, Spacked out produit par Johnnie To et réalisé par Lawrence Ah Mon. Le film est passé à la Cinémathèque Française lors de la rétro To. C’est un film classé Catégorie III à Hong Kong, sans doute à cause de la drogue.

C’est l’histoire de quatre filles, quatre adolescentes qui ont toutes de surnoms, Banana, Cookie, Bean Curd et Sissy. Elles ne travaillent pas à l’école, elles passent leur temps à se téléphoner, elles volent du maquillage dans les magasins, elles se droguent, elles se foutent de tout et de tout le monde. Pas vraiment des rebelles, juste des filles qui rejettent la société.

La bande des quatre fait des petits trafics pour gagner un peu de fric. KK, la « Godsister » tient un karaoké et leur fournit de quoi vendre aux Chinois du continent quelques téléphones cellulaires. KK est leur protectrice et quand des garçons se montrent trop insistants auprès des filles, qu’elles se font draguer par des petites frappes qui se croient des hommes. La sexualité est justement l’un des thèmes principaux des filles.

Sissy et Bean Curd (première photo) sortent ensemble, sans que l’on sache si elles sont réellement lesbiennes. Quand un garçon s’approche de trop près de Sissy, Bean Curd devient folle de jalousie et montre les dents à défaut de montrer les poings. Il faut dire qu’elle n’est pas très grande et qu’elle ne fait pas peur aux gars de 18 ans, malgré ses cheveux rasés. Sissy proteste un peu. Entre deux perruques, elle sourit. Mais un soir, elle balance tout à sa copine et notamment qu’elle en a marre d’entendre encore et encore parler de son ex.

Carrie et Banana (deuxième photo) sont plus calmes en apparence. Carrie la rousse et Banana avec son petit sourire sont de simples amies. Banana passe son temps en classe à rechercher des garçons avec son téléphone. Elle tombe sur un jeune gars, l’invite chez elle et ils vont baiser. Sa mère est là mais elle est absente, le regard vide et elle s’en moque. Carrie va tomber enceinte (à 13 ans) et chercher à se faire avorter clandestinement (parce qu’elle est mineure) dans le quartier chaud de Mongkok. Carrie va rencontrer un lycéenne (elle a 17 ans) et devenir petit à petit son amie.

Lawrence Ah Mon filme cette jeunesse comme un documentaire. Le film commence par de longues conversations téléphoniques qui montrent la superficialité des adolescentes : elles ne discutent de rien et donc de tout. Et évidemment, la réalité va leur tomber droit dans la gueule avec son lot de frustrations, de déception, de mensonges, de tromperies et de souffrance. Alors que ces filles apparaissent comme sans intérêt, petit à petit on se prend d’affection pour elles, même si le cinéaste en fait un peu trop sur la fin (overdose, cauchemar de l’avortement, racailles violentes) et abuse de pathos. On a cependant un certain parfum d’authenticité, ce qui est rare dans le cinéma cantonais.

Spacked out (無人駕駛, Hong Kong, 2000) Un film de Lawrence Ah Mon avec Debbie Tam, Christy Cheung, Angela Au, Maggie Poon, Vanesia Chu, Lam Hoi-man.

1 commentaire:

victor a dit…

j'avais vu spacked out lors de mon tout premier festival du film asiatique de deauville ( j'etais au college a l 'epoque), festival fort memorable car j y croisé alors etant en culotte courte Park chan Wook qui venait y presenter JSA et meme Nicholas Tse qui etait venue pour Time and Tide;;;; Time and Time qui je me rappelle m avait completement largué, je l ai revue presque 10 ans plus tard, même sentiement meme si j'ai pu mieux apprecier la mise en scene;;;

en effet , meme etant jeune , je me souviens avoir beaucoup aimé ce film, ce portrait d'une jeunesse hong kongaise qui prefigurait l 'actuelle jeunesse chinoise que je croise.

allez vous au festival de deauville ?