I corrupt all cops (金錢帝國)
Un film de Wong Jing avec Eason Chan, Tony Leung Ka-fai, Anthony Wong, Alex Fong Lik-sun, Kate Tsui, Bowie Lam, Wong Jing, Nathalie Meng. 112 minutes. Classé Catégorie IIB. Sortie : 30 avril 2009.
AsieVision - parce que le cinéma de Hong Kong mérite de vraies critiques...
Dernier épisode des aventures de Il était une fois en Chine qui voit le retour de Jet Li dans la peau (rouge) de Wong Fei-hung. Tsui Hark produit, mais sous la bannière de
Ainsi, Jeff Wolfe, Jason De Hoyos, Daniel Luján qui joue dans le film ont un peu beaucoup de mal à exprimer le moindre sentiment, de colère ou de contentement. Ils font les gros yeux et froncent les sourcils. Puis, direct ils vont se battre contre les méchants qui les ennuient ou parfois contre Wong Fei-hung qui n’en demandaient pas tant. Il faut dire que la maître chinois a perdu la mémoire et qu’il se retrouve au milieu d’une bande d’Indiens (ou de Native-Americans). On ne fera pas attention à l’anachronisme constant de la situation. Wong semble être dans une Amérique du milieu du 19ème siècle. Mais on n’en est plus à ça près.
Reprenons au début. Wong Fei-hung, Tant Yee et Pied-Bot sont en Californie pour retrouver So qui a fondé un Po Chi Lam pour aider les Chinois immigrés après leur travail de mineurs. Tous trois sont dans une diligence de
Il se retrouve dans une tribu indienne et, s’il ne sait ne sait plus qui il est, il se souvent toujours des arts martiaux. Ouf, c’est déjà ça. Les deux Indiens (Jason De Hoyos et Daniel Luján) ne voient pas d’un bon œil son arrivée dans la tribu, mais une jeune Indienne commence à sentir le charme de Wong Fei-hung. Ce dernier s’habille comme ses nouveaux comparses tandis que Tante Yee et les autres Chinois tentent en vain de partir à sa recherche. Et dans le même temps, une vague histoire de shériffs corrompus va voler la banque avec l’aide d’une bande de malfrats fort peu avenants.
Il ne faut pas vraiment chercher de scénario valable dans Dr. Wong en Amérique. Deux intrigues sous-tendent le film. La première est encore une fois la relation amoureuse entre Tante Yee et Wong Fei-hung. Il la demande en mariage avec échange de bagues. Une fois sa mémoire perdue, il donne sa propre alliance à la demoiselle indienne. Yee devient très jalouse quand elle apprend cela mais tout redeviendra dans l’ordre. L’autre motif est la dénonciation du racisme des blancs américains face à la fois aux Natives et face aux Chinois. Sammo Hung et son scénariste le fait de manière très grossière.
Dr. Wong en Amérique est parfois divertissement et à vrai dire, il ne faut pas le voir autrement. C’est juste un peu triste de finir la série de cette manière aussi plate, comme si Tsui Hark avait voulu faire exploser son personnage phare en le plaçant dans un rôle d’idiot. Ah, Hung Yan-yan dans le rôle de Pied-Bot est très bien. Il penche sa tête de manière caricaturale et parodique. Sans doute faut-il chercher là la vraie lecture du film, une vision parodique et décadente d’Il était une fois en Chine.
Dr. Wong en Amérique (Once upon a time in China and America, 黄飞鸿之西域雄师, Hong Kong, 1997) Un film de Sammo Hung avec Jet Li, Rosamund Kwan, Hung Yan-yan, Chan Kwok-bong, Richard Ng, Lung Kong, Jeff Wolfe, Joe Sayah, Jason De Hoyos, Daniel Luján.
Comme tous les ans, les sections parallèles arrivent quelques jours après la sélection officielle. Rien d’intéressant du côté Asie en ce qui concerne la Semaine de la Critique qui se consacre depuis plusieurs années aux cinémas d’Amérique latine.
La Quinzaine des Réalisateurs est en revanche très riche, comme souvent. En sélection cette année : Here de Ho Tzu-nyen (Singapour), Like you know it all de Hong Sang-soo, un habitué des festivals, Oxhide II de Liu Jia-yin (Chine) et Yuki & Nina de Nobuhiro Suwa et Hippolyte Girardot (japon – France). On attend de voir les films peut-être en salle un jour. Tout cela semble particulièrement auteuriste ce qui change un peu des années précédentes.
Pour encore mieux apprécier la trilogie des Il était une fois en Chine de Tsui Hark, il faut regarder la version Claws of steel signée Wong Jing pour
Tout le récit de Claws of steel tourne autour de la femme, ou pour être plus précis de la gonzesse. Le film commence comme un épisode d’Histoires de fantômes chinois, dans une lumière bleue où des femmes tentent d’échapper à un Prêtre qui veut en faire des prostituées. Le Prêtre (on saura qu’il s’agit du personnage de Gordon Liu plus tard, n’hésite pas à l’aide d’une griffe d’acier (le titre du film) à déchiqueter les femmes. Le Prêtre est de mèche avec le Gouverneur corrompu qui voit en Wong Fei-hung un danger potentiel à ses sombres desseins.
La gonzesse donc, et même la prostituée va entrer dans la vie rangée de Wong. Tante Yee est partie faire un reportage, il va devoir régler ses histoires de libido tout seul. Son école est désormais trop petite face à sa réputation grandissante. Ses deux plus fidèles disciples Su et Fu ont du mal à enseigner. Wong Jing filme surtout un entraînement loufoque composée de grimaces et de coups de pied au cul. Po Chi Lam doit déménager. Nat Chan, l’immense dramaturge propose un local qui se trouve être juste à côté de sa « maison de luxe ».
Là les disciples de Wong Fei-hung n’en peuvent plus d’être devant de si jolies filles qui en profitent pour les aguicher. Le maître va également être la cible des filles mais il s’en débarasse en leur pratiquant une « médecine ». Wong Jing ne fait dans la dentelle du point du comique sexuelle en faisant minauder ses actrices et baver les garçons qui les regardent mais tout reste bien pudibond. Il ne va pas bien loin d’autant que s’entame un flirt entre Yin Er (Cheung Man) une combattante de la liberté privée de son père et Wong Fei-hung.
Sinon il reste un combat entre Gordon Liu et Jet Li dans l’antre du Prêtre démoniaque sur un pont en bois qui traverse une grotte. Le combat utilise largement le champ contrechamp et la mise en scène joue l’apparition et la disparition du personnage de Gordon Liu dans le champ de vision de Jet Li. Le Prêtre utilise la magie pour se battre et une cape qui le rend invisible. Puis vient le classique combat de lions dans l’arène. Ici, le Gouverneur va défaire Wong Fei-hung grâce une danse du mille-pattes. Or si Wong perd c’est qu’il est devenu sourd. Il part doc faire une retraite.
Dès lors Claws of steel va prendre une tournure un peu ridicule. Le personnage de Wong Fei-hung décrit par Wong Jing n’apporte pas une pierre supplémentaire à l’édifice de sa légende. Au contraire, lors de sa retraite Wong découvre qu’une poule peut écraser un mille-pattes (forcément) et va donc adopter le style de la poule pour vaincre le Prêtre et le Gouverneur et faire revenir la sagesse à Canton. On se serait bien passé de ce déguisement grotesque et de cette aventure strictement mercantile, d'autant que la dernière pastiche le style Jackie Chan de la boxe ivre.
Claws of steel (Last hero in China, 黄飞鸿之铁鸡斗蜈蚣, Hong Kong, 1993) Un film de Wong Jing avec Jet Li, Cheung Man, Dicky Cheung, Nat Chan, Leung Ka-yan, Gordon Liu, Jue Tit-woh, Anita Yuen, Yuen King-tan, Chung Fat, Wong Tin-lam, Dion Lam.
Au revoir Jet Li. Bonjour Chiu Man-cheuk. Le nouveau Wong Fei-hung de ces deux Il était une fois en Chine est le jeune acteur inexpérimentée.
Pour Tsui Hark au travers de son réalisateur chorégraphe dans
Cette fois le mal occidental est incarné par les Allemands et essentiellement des soldats – qui parlent d’ailleurs allemand. Les occupants ont pour alliés deux Chinois qui se disent ennemis des Ching et qui cherchent à les éliminer. Des femmes combattantes habillées de rouge luttent contre les Allemands sans chercher à être les alliées de quiconque. Les amazones de
A la fin du film, Wong Fei-hung veut quitter la ville et partir vers le sud. A Canton, une bande de pirates fait du chantage à un marchand de riz qui ne peut envoyer sa livraison à Hong Kong. Mais qui pourra le faire. Les pirates coupent les doigts de leurs victimes et le marchand en reçoit toute une boîte. Justement, Wong Fei-hung, ses disciples, son père et May sont dans le coin. Les hommes du marchand les prennent pour les pirates mais Wong Fei-hung va accepter d’aider à chasser les pirates et à éradiquer ce mal. Les marchands connaissent les faits de Wong Fei-hung et applaudissent quand ils se rendent compte qu’ils sont face à des héros.
La bande de Wong Fei-hung va retrouver très vite Tante Yee, qui fait son retour dans l’histoire et permettre au film de renouer avec le flirt amoureux qu’elle entretenait avec le maître. Mais la donnée a changé puisque May est encore là. La jalousie sera désormais entre les deux femmes qui se disputeront les charmes de Fei-hung. Mais le trio va se déplacer vers la quartet amoureux puisque Fu est toujours amoureux du personnage de Rosamund Kwan. On retrouve aussi les personnages du boucher et du bigleux aux grandes dents pour encore plus de comédie loufoque au milieu des combats.
Le pays dans lequel nos héros arrivent est une zone dévastée. La population a fui ou s’enferme chez elle. La police n’est plus payée et refuse d’arrêter les pirates de peur des représailles. Tsui Hark met le doigt sur le chaos qui règne en ce temps-là mais on pense immédiatement à la rétrocession et à la peur qu’elle a amenée à la population de Hong Kong. Mais passé ce court temps où l’histoire se mêle de la politique de l’époque de la réalisation, le film de pirates reprend ses droits. Il va juste falloir trouver des alliés et apprendre le maniement des armes.
Tsui Hark retrouve sa grande forme pour une comédie d’action où les gags fusent sur le bateau. La joyeuse troupe va se faire passer pour une autre bande de pirates et ainsi infiltrer les vrais pirates. Chacun menace de se faire prendre à cause des maladresses tandis que Wong Fei-hung se fait séduire par la copine du chef des pirates. Mais tel est pris qui croyait prendre. Les pièges seront légion pour notre plus grand plaisir.
Le contexte historique est désormais très absent des deux films qui se contentent de proposer des aventures qui évoquent pour
Il était une fois en Chine IV :
Dr. Wong et les pirates (Once upon a time in China V, 黄飞鸿 V:龙城歼霸, Hong Kong, 1994) Un film de Tsui Hark avec Chiu Man-cheuk, Rosamund Kwan, Zhao Wenzhuo, Hung Yan-yan, Max Mok, Jean Wang, Kent Cheng, Kwok Chu-on.
La Compétition verra l’accueil de quelques têtes d’affiche déjà bien (trop) connues pour la course à la Palme d’or – et aux autres prix : Almodovar, Campion, Haneke, Ken Loach. Cela dit, du côté de l’Asie, ça ne change pas non plus, il n’y a guère de découvertes. Brillante Mendoza (Philippines) revient avec son nouveau film Kinatay. Ange Lee a tourné un film sur Woodstock aux Etat-Unis, le bien nommé Taking Woodstock. Lou Ye (Chine) présentera, trois ans après Une jeunesse chinoise et son interdiction de travailler dans son pays, Nuits d’ivresse printanière. Hong Kong sera là avec le désormais traditionnel film de Johnnie To, ce millésime s’appelle Vengeance et aura pour acteur principal, Jean-Philippe Smet. Autre habitué des festivals du monde entier, Tsai Ming-liang avec Visage (Taïwan). Et on n’oublie pas Park Chan-wook (Corée) avec Thirst. En un mot comme en cent, aucune découverte. C’est bien triste ce refus de découverte même si la Compétition est rarement un lieu approprié. La déception vient également de la sélection Un certain Regard qui accueille le nouveau film de Bong Joo-ho (Corée) Mother et le tout récent film de Hirokazu Kor-eda (Japon) Kûki ningyô. Je n’attends, hélas, plus rien de Pen-ek Ratanaruang (Thaïlande) et de son Nang mai. Hors compétition, Zhao Liang présentera Petition. Dans le dossier de presse, on peut lire que Frémaux et ses potes sélectionneurs ont reçu 1670 longs métrages en présélection. Soit les producteurs du Japon, de Hong Kong et de Corée n’envoient pas leurs films pour Cannes, soit ils sont trop snobs pour programmer des films variés. Quoi qu’il en soit, mon travail sur AsieVision ne semble pas prêt de s’arrêter.
Le Jury
Isabelle Huppert, Présidente (France)
Asia Argento (Actrice - Italie)
Nuri Bilge Ceylan (Réalisateur, Scénariste - Turquie)
Lee Chang-dong (Réalisateur, Scénariste - Corée)
James Gray (Réalisateur, Scénariste - Etats-Unis)
Hanif Kureishi (Ecrivain, Scénariste - Royaume Uni)
Shu Qi (Actrice - Taiwan)
Robin Wright Penn (Actrice - Etats-Unis)
Drifting flowers (漂浪青春)
Un film de Zero Chou avec Serena Fang, Chao Yi Lan, Lu Yi Ching, Sam Wang. 96 minutes. Classé Catégorie IIA. Sortie : 23 avril 2009. Critique de Drifting flowers.
Candy rain (花吃了那女孩)
Un film de Hung-I Chen avec Karena Lam, Cyndi Wang. 107 minutes. Classé Catégorie IIB. Sortie : 23 avril 2009.
« Bienvenue dans la famille Yokoyama » aurait pu être le titre français du sixième long métrage de Hirokazu Kore-eda, dont le Hana est toujours inédit par chez nous. Still walking, soit « ne cesse pas de marcher », son affreux titre français, vient d’une chanson des années 1970 qu’écoutera la mère sur son vieil électrophone pendant le film.
Le vieux et la vieille Yokoyama s’apprêtent à accueillir leurs deux enfants,comme chaque année, pour célébrer la mort de leur fils disparu, Junpei. Le père (Yoshio Harada) est un médecin à la retraite qui a gardé intact son cabinet. La mère (Kirin Kiki) a était toute sa vie femme au foyer. Sa fille (You) lui répète constamment qu’elle n’a jamais travaillé, mais c’est elle qui prépare le repas pour toute la famille tandis que le père, tenant à son rang de sensei, refuse même d’aller acheter du lait à la supérette.
La fille est là avec son mari, un gars jovial et qui ne s’en fait pas, et ses deux enfants un garçon qui avoue avoir abandonné le kendo parce sous le casque ça pue et une fille plus âgée qui est toute contente d’avoir grandi de
La mère est pleine de vie et d’entrain, elle incarne le bon sens de la vie. Elle rouspète avec humour contre la bougonnerie du mari, qui semble prêt à rendre des comptes face aux vies inutiles de ses deux rejetons. Il regrette la disparition de Junpei dont on ne cessera jamais de parler pendant tout le film. Mais tandis que le spectateur commence à comprendre la complexité des rapports dans cette famille – et de ce point de vue, nous sommes dans la position de la veuve – on se rend compte que la mère est loin d’être une sainte et que le père est presque bonhomme.
Le film propose des sentiments de plus en plus violents. Et Kore-eda les filme avec une rare douceur, celle des couleurs estivales. La fille aimerait pouvoir habiter avec sa famille dans la demeure des parents, mais la mère ne supporte pas ses petits enfants. Elle ne rate par ailleurs jamais une occasion d’humilier sa nouvelle belle fille. Elle a acheté un pyjama pour son grand fiston, mais pas pour son nouveau petit fils. Parce que le père Yokoyama ne dit pas grand-chose, il apparaît moins cruel. La grand-mère s’est enfoncé dans une folie du souvenir de son fils défunt (la scène du papillon jaune qui serait Junpei) qui la pousse dans ses retranchements.
Hirokazu Kore-eda ne verse cette fois pas dans le fantastique ordinaire, comme il l’avait fait dans ses trois premiers films. Still walking est un film cruel dont la mise en scène évoque par moment celle de Yasujiro Ozu, plan à hauteur de tatami, un train qui passe au loin, le pouvoir des enfants sur les parents. Mais à lui seul, sans chercher aucune référence dans le cinéma japonais d’antan, c’est déjà un grand et beau film sur les secrets familiaux.
Still walking (歩いても 歩いても, Japon, 2008) Un film de Hirokazu Kore-eda avec Hiroshi Abe, You, Yoshio Harada, Ryôga Hayashi, Haruko Kato, Kirin Kiki, Yui Natsukawa, Hotaru Nomoto, Kazuya Takahashi, Shohei Tanaka, Susumu Terajima.
« En un port très fréquenté d’extrême orient », ainsi commence Le Tigre vert, film d’aventures exotiques muet et américain de 1926 qui va effectivement se dérouler dans un port chinois, en tout cas il semble bien. Certes, il s’agit d’une reconstitution mais pour une fois qui montre l’effort pour paraître authentique. Le chef des pirates, c'est-à-dire le bandit Tigre vert, est un acteur américain. Son personnage s’appelle Chang Tang. Il sème la terreur dans la ville portuaire où le navire de commerce vient débarquer.
A bord de ce navire, le capitaine, un homme bougon a élevé sa fille Eve comme un moussaillon. C’est un garçon manqué qui s’habille en pantalons et porte les cheveux courts. D’ailleurs, elle manque de se faire séduire dans une auberge chinoise par deux jeunes femmes de joie, compte tenu de son aspect masculin général. Mais elle va tomber amoureuse de Bill Stanley incarné par l’acteur de western William Boyd. Ce qui étonne d’abord dans cette première partie est cette absence totale de féminité de Eve, mais elle est constamment dans l’action dans la découverte de l’autre. Or quand elle se « déguise » en femme et qu’elle tente de séduire Bill, elle est soudain ridicule. Mais le bandit Tigre vert a des sentiments, fort peu courtois certes, pour Eve qu’il va enlever et tenter de prendre.
C’est toujours amusant de voir comment on reproduit la Chine pour les spectateurs américains. Ce film d’une durée de 69 minutes, pur produit de consommation, n’est pas un très bon film, loin de là, mais tous le figurants sont asiatiques (je ne dirais pas tous Chinois, mais sans doute). Sur les murs des habitations, il y a beaucoup d’inscriptions en chinois, des banderoles et rien en anglais. On y mange des nouilles à la baguette, on y joue de la lyre chinoise, on y voit une partie de mahjong, on y compte grâce à un boulier. Et évidemment, les costumes tous flamboyants et exotiques, garnis de plumes ou de perles qui montrent que la seule personne qui a vraiment travaille sur Le Tigre vert, n’est pas le scénariste, mais le décorateur costumier.
Le Tigre vert (Eve's leaves, Etats-Unis, 1926) Un film de Paul Sloane avec Leatrice Joy, William Boyd, Robert Edison.
Les principaux Hong Kong Film Awards sont allés à trois films. Ip Man est déclaré Meilleur Film, ce qui est mérité après les échecs artistiques des deux précédents films de Wilson Yip. C’est Raymond Wong Pak-ming, le comique des années 1980, en tant que producteur qui est venu chercher la statuette. Autre vétéran du cinéma cantonais, Sammo Hung a reçu la récompense pour
Sammo Hung
The Way we are d’Ann Hui repart avec les Hong Kong Film Awards de
Painted skin reçoit les Hong Kong Film Awards de
La fumée sort de trois bâtons d’encens posés sur le sable d’un bonsaï. Elle parcourt la pièce où, sur un futon, dort un homme blond, torse nu et visiblement fatigué. La fumée d’encens continue son chemin en prenant la forme d’un dragon et finit son parcours autour de Bruce Lee ou plus exactement de sa figurine type headliner, conservé dans son paquet d’origine. L’encens anime Bruce Lee et sa vie peut commencer.
Le cinéaste d’animation Bruno Collet aime changer de registre. Après la noirceur du Jour de gloire, film en pâte à modeler sur la guerre des tranchées, il s’attaque à la figure légendaire du cinéma d’art martial dans Le Petit dragon, soit Bruce Lee. C’est surtout un hommage référentiel jouant sur l’imagerie de l’acteur qui est proposé dans ce court métrage. Un hommage à la fois drôle et désabusé sur l’époque qui se gave de registre post-moderne.
Bruce Lee apparaît dans sa fameuse combinaison jaune et nous donne son cri de combat quand il se frappe le poitrail. C’est un petit circuit électrique qui permet ce cri. La figurine va se déplacer dans la chambre, croiser un portrait géant de Chuck Norris et l’abattre en deux secondes. Puis un robot mécanique va l’agresser. Ni une, ni deux, il se saisit d’une bougie d’anniversaire et en fait un nunchaku. Finalement, il rencontre son double dans un jeu vidéo, ce qui provoquera sa perte. Le film disant bien que jamais les consoles de jeux ne remplaceront les films.
Le Petit dragon ne montre pas un simple plan de la cinéphilie, celui des salles de quartier, de cette mode si actuelle qui vénère les acteurs que nos parents méprisaient. Bruce Lee et sa figurine vont sous le lit du mec, un lit comme hanté, comme ravagé par la guerre des cinéphiles de piles de revue dédiés aux stars américaines de l’âge classique. Toutes ces vedettes que l’homme couché a sans doute aimé mais qu’il a abandonnés et oubliés. C’est un joli petit film sur le cinéma qui reste, qui part et qui revient. Un joli film sur la cinéphilie.
Le Petit dragon (France, 2009) Un film de Bruno Collet.