Des armes qui sont sorties d’un sac. Une main y met des balles. Chow (Stephen Chow) apparaît à l’écran, lunettes noires sur le nez, l’air très sérieux. Une embuscade se prépare dans une maison délabrée. D’autres hommes sévèrement armés sont autour de Chow prêts à donner l’assaut. Mais très vite, un élément perturbateur est introduit, Stephen Chow lui-même qui se met du collyre dans les yeux puis s’applique un stick pour lèvres gercées. L’attaque est faite, Chow élimine tout le monde et délivre la fille. C’était un exercice mais son zèle provoque la colère de ses supérieurs qui décide de lui confier une toute autre mission.
Des indices concordant montrent qu’un pistolet de la police a été dérobé et sans doute par des lycéens. Chow est envoyé au lycée Edinburgh et doit se faire passer pour un élève, ce qui compte tenu de son âge dénote par rapport à ses camarades, tous garçons. Chow proteste car s’il s’est engagé dans la police, c’est parce qu’il détestait l’école. Et effectivement, Chow va devenir le cancre parfait. Il s’endort en classe à côté de son coturne brillamment interprété par Gabriel « Turtle » Wong, l’un des visages les plus ahuris du cinéma cantonais. Très vite, Chow va se ramasser à travers la gueule un grand nombre de brosse pour tableau noir et subir quelques punitions dégradantes où un panneau porté autour du cou. Pour notre plus grand plaisir.
Dans le lycée, il fait la rencontre de l’oncle Tat (Ng Man-tat). C’est l’homme à tout faire du lycée, mais il a trouvé une bonne technique pour ne pas trop se fouler, il fait croire qu’il a la maladie de Parkinson et remue sa main gauche. Oncle Tat est un autre agent infiltré et il a trouvé la planque parfaite pour ne pas avoir à retourner sur le terrain. En fait, c’est lui qui a le révolver. En vérité, l’histoire policière n’a guère d’importance. Ce qui compte, ce sont les bêtises que nos deux losers vont faire, et surtout comment Chow va réussir à séduire Miss Ho (Cheung Man) qu’il trouve tout à fait à son goût.
Mais, les élèves et Turtle en tête vont faire de Chow leur héros, ou plutôt leur parrain. Avec son expérience et sa force, il parvient à ce que les lycéens qui harcèlent les autres cessent leur méchanceté. Certes, ils sont étonnés qu’un lycéen soit si fort, mais ils acceptent d’être pris en main. Le problème est que Chow est incapable d’apprendre la moindre leçon et doit tricher à une interro surprise. L’oncle Tat va l’aider à remplir le QCM en lançant des objets dans le couloir, une banane pour la réponse B ou aboyer comme un chien pour la réponse C. Mais Miss Ho prend en main l’instruction de Chow pour son plus grand plaisir.
Tous les acteurs de Fight back to school, ainsi que Gordon Chan cinéaste tâcheron, sont au service du génie comique de Stephen Chow. Ce comique se déploie pendant les 100 minutes en cherchant à prendre des situations sérieuses et à y placer des enfantillages, comme le montre très bien la scène inaugurale. Inversement, plus son personnage prend le pas vers l’âge adulte, plus les autres font n’importe quoi avec le risque de compromettre sa position. Du coup, le rétablissement de la situation demande à Chow de faire des efforts supplémentaires qui sont autant de gags. Le final où de vrais membres des triades prennent en otage les lycéens est un beau moment qui se déroule dans une sorte de labyrinthe bleu. Fight back to school, produit par Wong Jing, est un des sommets de la cinématographie de Stephen Chow. Wong Jing avait tout compris à l’essence comique de l’acteur.
Fight back to school (逃學威龍, Hong Kong, 1991) Un film de Gordon Chan avec Stephen Chow, Ng Man-Tat, Cheung Man, Roy Cheung, Wong Chi-yeung, Gabriel “Turtle” Wong, Paul Chun, Dennis Chan, Yuen King-tan, Barry Wong, Teddy Chan, Nip Pang-fung, Tse Wai-kit, Leung Sap-yat.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire