dimanche 2 mai 2010

Breathless


Il n’est pas très fréquent de découvrir un film coréen réalisé par son interprète principal. Yang Ik-joon porte une moustache et donne des coups à tous ceux qui se trouvent sur son chemin. Breathless porte bien son titre puisque le spectateur lambda sera vraiment à bout de souffle devant ce personnage si violent qui tire la tronche et passe son temps à insulter les autres en tirant sur sa clope. Sang-hoon est collecteur de dettes et ses méthodes sont brutales. Mais elles fonctionnent et son patron en est satisfait. Il lui reproche dans un éclat de rire de taper sur ses collègues, notamment Hwan-gyu (Yoon Seung-hoon), un jeune un peu demeuré qui ne supporte plus Sang-hoon.


Sang-hoon va rencontrer sur son chemin Yeon-hee (Kim Kot-bi), une lycéenne cancre qui porte un gilet rose. La rencontre est inamicale. La jeune femme lui reproche de cracher par terre. Après l’avoir copieusement insultée et traitée de sale conne, Sang-hoo lui file un crochet dans la mâchoire. Elle s’évanouit, il attend qu’elle se réveille. Yeon-hee ne se laisse pas faire et lui répond vertement. Une amitié va naître. Avec deux flash-backes courts, Breathless nous montre le passé et la mort des deux personnages. Leurs vies étaient faites de violence familiale et du décès de leurs mères respectives. Yeon-hee a un frère qui lui pique tout son argent de poche et qui est violent. Plus tard, il deviendra l’assistant de Sang-hoon, sans que sa sœur ne le sache.


Sang-hoon a une sœur, Hyeon-seo (Lee Seung-yeon). Ils vivent dans la même rue, elle élève seule son garçon Hyeong-in (Kim Hee-soo), un enfant très timide qui baisse toujours les yeux. Parce qu’ils sont pauvres, il jalouse ses camarades qui ont une playstation. Sang-hoon va lui en acheter un exemplaire. C’est au contact de son neveu et de la lycéenne qu’il va s’humaniser, qu’il va se calmer et rejoindre la vie sociale. Ça n’est pas facile parce qu’il a vécu toute sa vie dans la violence et la brutalité, mais Sang-hoon fait des efforts. Le souvenir du père violent demeure l’obstacle au bonheur des personnages qui sont restés dans ce passé si bestial.


Les scènes de punition sont filmées en caméra à l’épaule, comme il se doit avec rage. Breathless est très près des corps et se noie dans cette violence. Comme dans certains films de Takeshi Kitano, les coups qui pleuvent sur les corps sont moins montrés que leurs résultats, les plaies et le sang. Les maisons sont les lieues de la douleur, de la brutalité familiale. C’est pour cela que les personnages préfèrent passer leur temps dans la rue. Au fil de leur rendez-vous, Yeon-hee trouve dommage que Sang-hoon ne l’aie pas invité à boire un verre dans un bar. Il lui répond que boire dehors est plus reposant. C’est dans les rues de la ville que Breathless propose sa plus belle séquence avec une promenade entre Sang-hoon, la lycéenne et le neveu. Elle est très calme et promet une vie meilleure qui ne leur sera offerte qu’avec l’éradication de la violence et donc la mort de Sang-hoon.


Breathless (똥파리, Corée, 2009) Un film de Yang Ik-joon avec Yang Ik-joon, Kim Kot-bi, Jeong Man-shik, Hong Seung-il, Lee Hwan, Kim Sang-won, Kim Seon-bin, Lee Jin-suk, Lee Seung-yeon, Park Byeong-eun, Park Jeong-sun, Yoon Seung-hoon.

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