Jack (Leon Lai) et Martin (Lau Ching-wan) font le même métier. Porte flingue, mais chacun pour un patron de clan de triade différent. Jack toujours avec une clope en tenue décontractée bosse pour Fong (Henry Fong). Martin allure cool, cigare et chapeau de cow-boy vissé sur la tête travaille pour Yam (Yen Shi-kwan). Ils sont forcément en concurrence dans le milieu mais ils tentent de se respecter et se considèrent comme des hommes d’honneur, loyaux à leurs clans et au patron.
Ils sont envoyés en mission en Thaïlande pour faire fructifier les affaires. Ils doivent notamment rencontrer un homme, plutôt âgé, surnommé le Fantôme, censé leur donner des conseils mais qu’ils ne peuvent pas encadrer. A quelques jours de distance, chacun des deux hommes va lui tirer une balle dans chaque pied. Mais à Hong Kong, les patrons font alliance ensemble et ne demandent pas l’avis de Jack et Martin. Pendant ce temps, un carnage a lieu en Thaïlande où les deux hommes reçoivent un grand nombre de balles. Ils n’ont pas réussi à mener à bien leur mission mais Yam et Fong décident de ne pas les rapatrier.
C’est alors que les femmes entrent en jeu. Les deux hommes sont à l’hôpital. Martin doit se faire amputer les deux jambes. Lau Ching-wan passera le reste du film sur un fauteuil roulant. Fiona, sa copine (Fiona Leung) va prendre soin de lui. Elle ira loin pour faire qu’il puisse revenir à Hong Kong, jusqu’à coucher avec un marin pour faire monter Martin sur son fauteuil roulant dans un paquebot. Yoyo (Yoyo Mung), la copine de Jack doit quant à elle éviter les tueurs à gages thaïlandais qui veulent éliminer Jack. Mais, Yoyo sera brûlée vive par les tueurs.
A Hong Kong, Fong a repris en main avec beaucoup de brutalité le clan. Il frappe quiconque oserait le contredire. Quand Fiona va le voir avec Martin, qu’elle essaie de discuter avec lui pour demander une compensation alors qu’il est en plein discours grandiloquent sur la loyauté, Fong s’emporte et Martin est traité comme une sous-merde. Fiona le traite de connard, l’humilie devant ses troupes. Suite à cet incident, Martin décide d’abattre Fong mais pour cela il doit s’entraîner. De son côté, Jack en arrive à la même conclusion, sans que les deux hommes se concertent. Mais Fong commence à prendre peur.
Johnnie To n’hésite pas à noircir le tableau de l’hypocrisie des la loyauté des membres des triades. A hero never dies est un film noir, très noir, bien plus que Le Syndicat du crime auquel on peut le comparer dans sa manière de mettre en relation le duo de personnages. Le film n’est pas plus crédible mais il est moins tendre pour les triades. Le scénario lui-même avance par à-coups avec en milieu de film l’idée que les deux héros pourraient être morts et pas seulement blessés.
Johnnie To s’essaie à ce qui fera plus tard sa marque de fabrique, la suspension du temps. Une séquence dans un restaurant montre son savoir faire en la matière. Jack et Martin se retrouvent ensemble dans un bar à vins. Le patron va leur chercher une bouteille. Chacun s’assoit en bout de table, l’un en face de l’autre. Martin lance la bataille, il jette son verre à la figure de Jack qui répond en brisant le verre de Martin avec une pièce de monnaie. Puis, les figures deviennent de plus en plus abstraites et complexes. Aucun mot ne sera dit, seule la musique de Raymond Wong accompagne les verres de vin cassés jusqu’à ce que la bouteille soit vide et que les filles arrivent. Là, le style de Johnnie To devient inimitable et ne doit plus rien à quiconque même si cette séquence ne dure que quelques minutes sur l’ensemble, elle est inestimable.
A hero never dies (真心英雄, Hong Kong, 1998) Un film de Johnnie To avec Lau Ching-wan, Leon Lai, Fiona Leung, Yoyo Mung, Lam Suet, Yuen Bun, Henry Fong, Sato Keiji, Yen Shi-kwan, Michael Lam, Cheung Chi-ping, Chiu Chi-shing, Lu Ching-ting, Wong Tin-lam, Law Wing-cheong.
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