L’épopée glorieuse de la compagnie Milkyway s’est construite sur la notoriété et le chrisme de Lau Ching-wan qui porte dans la seconde moitié des années 1990 tous les films tournés par Johnnie To et produits par Wai Ka-fai. Après l’extrême noirceur de A hero never dies, Where a good man goes offre une piste narrative plus légère en allant faire un petit tour à Macao, sans pour autant aller vers la comédie pure.
Michael (Lau Ching-wan) sort de prison et va au centre de Macao en taxi. Mais, on ne se refait pas et il se bat contre le chauffeur, vite aidé par deux autres chauffeurs. Tout amoché, il se rend dans l’hôtel minable juste à côté. L’hôtel a un nom bien ronflant en comparaison de son standing. L’International Hotel est tenu par June (Ruby Wong), une jeune veuve qui élève seule son garçon. Et Michael va s’installer dans l’hôtel. June va devoir supporter cet homme qui ne connait rien de la bienséance, qui n’est pas capable de ranger ses affaires, qui se comporte comme un animal.
June va apprivoiser Michael. Il veut des cigarettes de la marque Viceroy. Elle va lui en acheter. Le soir, il se bat et laisse sur le sol des mouchoirs pleins de sang, elle ramasse tout puis nettoie la chambre. A pas d’heure, il veut manger, elle court lui préparer un bol de nouilles. Elle ne se comporte pas en femme soumise, elle tient son hôtel, c’est un client. Mais, au bout de quelques jours, Michael se dit qu’il pourrait aussi assouvir ses pulsions sexuelles avec elle, mais elle résiste.
Une idylle pourrait naître entre eux. Michael s’occupe bien du fiston qui l’écoute et qui trouve en lui un père potentiel. Michael a des dettes et doit chercher à les rembourser. Attaquer une banque, voilà une bonne idée. Mais Karl (Lam Suet), le flic qui l’a arrêté il y a quelques années veut le remettre en tôle. Et il va tout faire pour pousser Michael dans ses retranchements. On comprend que June va défendre son homme et mentir à la police en prétendant que Michael était avec elle quand le hold up a eu lieu.
C’est dans cette chasse à l’homme que se situe un des ressorts comiques de Where a good man goes. Lam Suet est dépité d’être mené en bateau, de ne pas réussir à coincer le personnage de Lau Ching-wan. Lam Suet met en scène des pièges qui ne fonctionnent pas avec parfois l’aide des chauffeurs de taxi. Ils garent leurs voitures devant et derrière celle de June en espérant que Michael va casser les vitres mais il ne dit rien, June lui a appris à se calmer.
Pour une fois, Lam Suet a un vrai rôle, presque un premier rôle. Ses vains efforts pour emmerder Lau Ching-wan sont délicieusement pervers. On en viendrait presque à plaindre Michael alors qu’il n’est que violence. L’acteur est à son meilleur dans son rôle de grognard de mauvaise humeur et de mauvaise foi. Ruby Wong ne décrochera pas un sourire de tout le film. Et pourtant, il se dégage une impression de vie, parfois de légèreté et, cerise sur le gâteau, le film se termine plutôt bien, presque en happy end.
Where a good man goes (再見阿郎, 1999) Un film de Johnnie To avec Lau Ching-wan, Ruby Wong, Lam Suet, Lai Yiu-cheung, Raymond Wong Ho-yin, Law Wing-cheong, Tsang Siu-yin, Al Wai, Chiu Wai-hung, Cheng Ka-seng, Hui Chen.
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