Des
scientifiques ont eu la bonne idée de fabriquer un produit qui permet de
transformer celui qui l’ingurgite en homme surpuissant. Malheureusement, ça ne
marche pas et l’homme censé servir de modèle est devenu un monstre qui tue tous
ceux venus observer l’expérience. A l’exception de l’un d’entre eux qui
s’échappe avec une bouteille de soda qui contient le produit. Cet homme tombe
sur deux losers magnifiques, les héros de Bio
zombie et met le soda dans leur voiture, sans qu’ils n’en sachent rien. Ils
décident d’embarquer cet homme, mal en point, dans leur voiture. Direction, le
centre commercial.
Le
décor est donc planté : une belle galerie commerciale de Hong Kong, la
nuit arrive et avec elle l’infection apportée par l’homme. Le but du jeu est
donc de décimer le maximum de personnages en un minimum de temps. Unité de
temps, de lieu et d’action, le film de Wilson Yip concentre son action et son
récit. Le cinéaste ne déclare pas immédiatement la forme de son zombie, de son
monstre plus précisément. Dans une mise en scène à suspense, il n’en montre que
des bouts : une jambe, une main en sang, de dos. En revanche, il en montre
tous les effets : une rage de tuer, un ange de la mort. C’est dans cet art
de la suggestion que la partie horreur se déploie. Le virus se propage
rapidement par simple morsure. C’est ainsi que l’on devient zombie à Hong Kong.
Les maquillages, volontairement grossiers, se contentent de quelques pustules blanches
et bleues sur le visage,
Les
deux amis, Woody l’Invincible (Jordan Chan) et Crazy Bee (Sam Lee) ne sont pas
des lumières. Bio zombie rit d’abord
de ces deux personnages pas très malins mais qui croient l’être. Vendeurs de
VCD dans une galerie marchande, ils passent plus de temps à draguer les filles
qu’à leur poste de travail. Woody se croit particulièrement irrésistible avec
sa petite veste en cuir et son maillot moulant à la mode. Il drague Rolls
(Angela Tong) dans les toilettes. Crazy Bee est guère plus finaud. La mèche
rebelle et pleine de gel, il suit son pote l’air hagard. Le patron des deux
gars, l’irascible Kui (Wayne Lai) n’est pas mieux. Macho, il passe son temps à
engueuler sa copine, à lui donner des ordres et à l’humilier en public. Elle
(Tam Suk-mui) ne réplique pas. Et il ne faut pas oublier Lai (Emotion Cheung)
surnommé « sushi-man » parce qu’il est vendeur dans un restau
japonais, amoureux de Rolls sans qu’elle n’accepte de sortir avec lui.
Comme
dans de nombreux films de zombies, il faut survivre. La galerie de personnages
n’est pas brillante : des petites frappes, des filles faciles, un macho
imbuvable. Bref, des losers. L’adversité va modifier le comportement des
personnages. Sushi-man va se révéler l’un des plus courageux en tentant de
protéger Rolls qui a cru être une bonne idée de se cacher dans le restau. Dans
une scène hilarante, il va servir aux zombies des sushis de chair humaine et
inciter Rolls à en manger pour passer inaperçue. Wilson Yip joue sur le
contraste entre l’humour potache et l’horreur, comme dans cette scène où un
homme vient de se faire mourir et que la seule chose qui terrifie Crazy Bee est
que sa chemise puisse être tâchée de sang. Bio
zombie est un exemple réussi de comédie d’horreur.
Bio
zombie (生化壽屍, Hong Kong, 1998) Un film de Wilson Yip avec
Jordan Chan, Sam Lee, Emotion Cheung, Wayne Lai, Angela Tong, Lai Suk-yin, Matt
Chow, Lok Daat-wa, Frankie Chan, Tam Suk-mui, Lai Ying-chau, Ching Siu-lung,
Chin Wing-wai, Soi Cheang, Leung Chi-on, Tsang Tak-wah.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire