samedi 5 mai 2012

Bio zombie



Des scientifiques ont eu la bonne idée de fabriquer un produit qui permet de transformer celui qui l’ingurgite en homme surpuissant. Malheureusement, ça ne marche pas et l’homme censé servir de modèle est devenu un monstre qui tue tous ceux venus observer l’expérience. A l’exception de l’un d’entre eux qui s’échappe avec une bouteille de soda qui contient le produit. Cet homme tombe sur deux losers magnifiques, les héros de Bio zombie et met le soda dans leur voiture, sans qu’ils n’en sachent rien. Ils décident d’embarquer cet homme, mal en point, dans leur voiture. Direction, le centre commercial.

Le décor est donc planté : une belle galerie commerciale de Hong Kong, la nuit arrive et avec elle l’infection apportée par l’homme. Le but du jeu est donc de décimer le maximum de personnages en un minimum de temps. Unité de temps, de lieu et d’action, le film de Wilson Yip concentre son action et son récit. Le cinéaste ne déclare pas immédiatement la forme de son zombie, de son monstre plus précisément. Dans une mise en scène à suspense, il n’en montre que des bouts : une jambe, une main en sang, de dos. En revanche, il en montre tous les effets : une rage de tuer, un ange de la mort. C’est dans cet art de la suggestion que la partie horreur se déploie. Le virus se propage rapidement par simple morsure. C’est ainsi que l’on devient zombie à Hong Kong. Les maquillages, volontairement grossiers, se contentent de quelques pustules blanches et bleues sur le visage,

Les deux amis, Woody l’Invincible (Jordan Chan) et Crazy Bee (Sam Lee) ne sont pas des lumières. Bio zombie rit d’abord de ces deux personnages pas très malins mais qui croient l’être. Vendeurs de VCD dans une galerie marchande, ils passent plus de temps à draguer les filles qu’à leur poste de travail. Woody se croit particulièrement irrésistible avec sa petite veste en cuir et son maillot moulant à la mode. Il drague Rolls (Angela Tong) dans les toilettes. Crazy Bee est guère plus finaud. La mèche rebelle et pleine de gel, il suit son pote l’air hagard. Le patron des deux gars, l’irascible Kui (Wayne Lai) n’est pas mieux. Macho, il passe son temps à engueuler sa copine, à lui donner des ordres et à l’humilier en public. Elle (Tam Suk-mui) ne réplique pas. Et il ne faut pas oublier Lai (Emotion Cheung) surnommé « sushi-man » parce qu’il est vendeur dans un restau japonais, amoureux de Rolls sans qu’elle n’accepte de sortir avec lui.

Comme dans de nombreux films de zombies, il faut survivre. La galerie de personnages n’est pas brillante : des petites frappes, des filles faciles, un macho imbuvable. Bref, des losers. L’adversité va modifier le comportement des personnages. Sushi-man va se révéler l’un des plus courageux en tentant de protéger Rolls qui a cru être une bonne idée de se cacher dans le restau. Dans une scène hilarante, il va servir aux zombies des sushis de chair humaine et inciter Rolls à en manger pour passer inaperçue. Wilson Yip joue sur le contraste entre l’humour potache et l’horreur, comme dans cette scène où un homme vient de se faire mourir et que la seule chose qui terrifie Crazy Bee est que sa chemise puisse être tâchée de sang. Bio zombie est un exemple réussi de comédie d’horreur.

Bio zombie (生化壽屍, Hong Kong, 1998) Un film de Wilson Yip avec Jordan Chan, Sam Lee, Emotion Cheung, Wayne Lai, Angela Tong, Lai Suk-yin, Matt Chow, Lok Daat-wa, Frankie Chan, Tam Suk-mui, Lai Ying-chau, Ching Siu-lung, Chin Wing-wai, Soi Cheang, Leung Chi-on, Tsang Tak-wah.

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