mardi 17 juillet 2012

Aces go places IV



Après les deux premiers épisodes tournés par Eric Tsang (Aces go places en 1981 puis Aces go places II en 1982) puis la parodie excessive réalisée par Tsui Hark (Mad mission en 1984), la CCC Cinema & City Company a confié en 1986 une version plus axée sur les aventures d’espionnage à Ringo Lam, en contrat avec la compagnie (qui produira l’année suivante Prison on fire. Pour la petite histoire, Aces go places IV est sorti au cinéma en France sous le titre Rien ne sert de mourir, titre éminemment « James Bondien ». King Kong (Samuel Hui) doit cette fois faire face à une bande d’affreux terroristes et ennemis qui veulent s’emparer d’un prisme qui permet de transformer un simple homme en superman.

Inventé par un savant (Roy Chiao, dans une courte apparition) pour le gouvernement de Hong Kong, ce prisme en forme de pyramide de verre  est d’abord testé sur King Kong avec beaucoup d’effets spéciaux qui donnent un ton plus sérieux au film. Ça sera sans compter sur la fille du savant (Sally Yeh), mademoiselle catastrophe qui fait interrompre l’expérience. Puis l’arrivée des méchants, forcément européens, menés par l’acteur Ronald Lacey, le nazi dans Les Aventuriers de l’Arche perdue de Steven Spielberg qui arbore sur sa main la même marque et qui est vêtu avec un pardessus similaire. Arrivés en hélicoptère, les méchants font tout exploser (le spectateur avide d’action en aura pour son argent). Seuls King Kong et Sally s’en échappent. Il a juré au savant de prendre soin de sa fille.

De retour à Hong Kong, on découvre un match de hockey sur glace où deux équipes s’affrontent. L’une composée de flics d’Interpol est coachée par Sek Kin, l’autre issue de policiers de Hong Kong est dirigée par Kwan Tak-hing. Les deux acteurs principaux de la série classique des Wong Fei-hung se disputent ici pour le rire. L’équipe de Hong Kong ne marque pas de points jusqu’à l’arrivée de King Kong qui, grâce à cette formule du prisme, a hérité d’une grande force. Les méchants ne vont pas tarder à débarquer et à provoquer une course poursuite qui commence dans une galerie marchande (le but, éviter les passants) puis sur une autoroute (le but, filmer des carambolages).

Tout Aces go places IV sera mené tambour battant autour de quelques scènes d’actions trépidantes. Le fils de Albert (Karl Maka) et Sylvia (Sylvia Chang), le petite « Balady Junior » (bald = chauve en anglais) sera kidnappé. On le retrouvera suspendu à un fil en haut d’un immeuble. Puis, c’est Sylvia qui est enlevée par les méchants et emmené en Nouvelle Zélande (où une large partie du film a été tournée). Karl Maka aura droit à son lot de cascades et de courses poursuite et le spectateur masculin pourra regarder les deux jeunes femmes blondes qui l’attireront dans un piège.

La partie action du film est richement dotée avec une base secrète cachée comme il se doit au fin fond d’une île secrète elle aussi. Cette base secrète a évidemment un grand nombre de sbires tous en uniforme et tous incapables d’atteindre leur cible mais qui s’écroulent dès que King Kong et Albert tirent (où vont-ils chaque fois les trouver ces sbires figurants). La partie comédie est plutôt dévolue au personnage de Sally Yeh, dame catastrophe qui crée plus de soucis à Samuel Hui qu’elle n’en résout. Le point d’orgue étant ce périple en avion qui ne veut jamais démarrer. Bref, rien de bien neuf dans la série si ce n’est un rythme fou qui aura donné ses gages de bon réalisateur à Ringo Lam.

Rien ne sert de mourir (Aces go places IV, 最佳拍檔千里救差婆, Hong Kong, 1986) Un film de Ringo Lam avec Samuel Hui, Karl Maka, Sally Yeh, Sylvia Chang, Cyrus Wong, Sek Kin, Kwan Tak-hing, Walter Tso, Roy Chiao, Pomson Shi, Ronald Lacey, Onno Boelee, Peter McCaulley, Sandy Dexter, Gayle-Anne Jones, Fung Ging-man, Chang Kwok-tse.

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