Dans
A simple life d’Ann Hui, sur lequel
j’ai causé il y a quelques jours, on voit une scène avec Andy Lau qui discute
avec quelques uns de ses collègues de l’industrie du cinéma de Hong Kong. Ils
se demandent quel sera le prochain à prendre pour cadre l’histoire de la Chine
antique. Ils se demandent si Andy Lau va tourner une nouvelle et énième version
des 3 royaumes.
Bref, le film d’Ann Hui interroge la question de tous ces films historiques qui
arrivent sur les écrans depuis quelques mois maintenant et qui semblent être
tous conçus selon le même moule. Daniel Lee après avoir exploité le filon dans Les 3 royaumes : la résurrection du
dragon (avec justement Andy Lau, d’où la private joke) puis dans La 14ème
lame, remet le couvert avec Le
Dernier royaume. On admirera la constance de l’éditeur dvd pour mettre le
point sur le même mot.
Comme
le titre l’indique bien, il s’agit d’un récit autour de batailles entre d’un
royaume de l’ancienne Chine. Le film se concentre sur celui qui doit devenir le
nouvel empereur entre les Han et les Chu après la défaite des Qin. Deux hommes
s’affrontent autour de la cité de Xianyang : Liu Bang (Leon Lai) et Xiang
Yu (Feng Shaofeng). Mais c’est aussi une jeune femme qui est au centre de leur
rivalité. Yuji (Liu Yifei), la concubine de Xiang Yu que Liu Bang surveille
sans pour autant la tenir prisonnière. Yuji jour du luth, une manière facile de
mettre un peu de douceur dans ce monde brutes. Le premier a comme second
l’impétueux Fan Kuai (Jordan Chan, qu’on n’avait pas vu dans un film depuis
bien longtemps), comme allié le Général Han (Andy On, un acteur au jeu qui ne
cesse de s’améliorer) et Xiang Liang (Zhang Hanyu). Face à ce quatuor, Xiang Yu
peut compter sur les judicieux conseils de Fan Zeng (Anthony Wong), un
vieillard aveugle aux cheveux blancs, expert en échec et jeu de go. Des ennemis
s’affrontent d’ailleurs au jeu de go, Fan Zeng joue cinq parties à la fois.
Chaque fois qu’il en gagne une, un homme est torturé : visage déchiqueté,
oreille tranchée, doigts coupés, jusqu’à ce que Fan Kuai intervienne enfin.
Tout
Le Dernier royaume est constitué
autour des stratégies de guerre entre les deux personnages. Pour dire la
vérité, très vite, tout cela devient incompréhensible à moins de prendre des
notes sur les alliances et les trahisons. L’idée maitresse du film consiste à
montrer des seigneurs de guerre qui discutent entre eux avec la plus grande
courtoisie puis partent s’affronter avec la plus extrême violence à grand coups
de flèches, de sabre et de lance. Donc, dans le film, les scènes de discussion
alternent avec les scènes de bataille. Ces dernières sont toutes conçues sur le
même modèle à grand renfort d’effets spéciaux. On observe d’un plan d’ensemble
(souvent vu du ciel) des milliers de fantassins prêts à attaquer avec force
poussière. Puis les archers lancent leur flèches qui dans le plan suivant
blessent leurs ennemis avec des ralentis. Enfin, deux adversaires sont pris en
particulier avec beaucoup de gros plans histoire de ne pas voir la pauvreté de
la chorégraphie des combats. Désormais dans ce genre de films, la lumière est sombre (crépusculaire) et Daniel Lee n'oublie pas de mettre une scène avec de la neige car, on le sait, le sang ça fait poétique dans la neige. Bref, tout très vite devient totalement illisible
et ennuyeux d’autant plus que le film s’étire sur 130 minutes qui en paraissent
le double. Une autre version du film (The
Last supper) réalisée par Lu Chuan, auteur de The
City of life and death, vient de sortir en Chine.
Le
Dernier royaume (White vengeance, 鴻門宴, Hong Kong –
Chine, 2011) Un film de Daniel Lee avec Leon Lai, Feng Shaofeng, Jordan Chan, Zhang
Hanyu, Liu Yifei, Anthony Wong, Jia Qing, Andy On, Du Yiheng, Wu Ma, Chen
Kuan-tai.
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