Après
Look for a
star et Legend
of the fist, Return of Chen Zhen, A
beautiful life marque la troisième collaboration consécutive entre Andrew
Lau et Shu Qi. L’actrice
incarne Li Peiru, une Hongkongaise immigrée à Pékin pour le travail, inversant
ainsi le scénario de nombreux films de Hong Kong où des Chinois du continent
venaient faire fortune dans l’ancienne colonie britannique. Souvent dans ces
films, les Chinois étaient vus comme des parasites de la société, mafieux ou
prostituées. Li Peiru n’est ni l’un ni l’autre, elle est seulement alcoolique.
Pour rester au niveau de ses clients, elle boit autant qu’eux mais elle devient
vite soûle. Un soir, dans une boite de nuit, elle ne tient plus debout et elle
tombe sur Fang Zhengdong (Liu Ye) un jeune policier venu fêter l’anniversaire
d’un de ses collègues. Parce qu’il est très serviable, il va la ramener chez
elle sur son dos. Elle l’embrasse, sans vraiment s’en rendre compte. On
comprend vite la romance qui va s’amorcer entre eux.
Quelques jours plus tard, alors qu’il
patrouille en uniforme, Dong la revoit par hasard. Elle s’est mal garée. Il la
gronde gentiment et lui demande si elle se souvient de lui. Oui, même sobre,
elle se rappelle ce qu’il a fait pour lui et lui promet de l’inviter à boire un
café. Ils échangent leur numéro de téléphone. Régulièrement, ils vont se
rencontrer au gré du hasard, au supermarché, dans la rue. Elle l’appelle par
son nom complet n’importe où, n’importe quand. Il l’appelle Miss Li. Les
collègues de Dong se réjouissent enfin qu’il ait rencontré une fille, tout
comme Zhong (Anthony Wong) son ami restaurateur. Toute cette première partie du
film où ils se découvrent, ne savent pas encore s’ils s’aiment et pèsent le
pour et le contre d’une éventuelle romance apporte de l’humour. Ils se font du
bien, platoniquement, car tous deux ont un passé amoureux difficile. Lui s’est
fait plaquer par sa femme neuf ans auparavant, elle est abonnée aux maris
infidèles. Ils donc beaucoup de points communs question amour.
Le film glisse assez vite dans le
mélodrame dégoulinant de bons sentiments quand il se confronte avec la maladie des
personnages. Miss Li est alcoolique et ses actes entrainent souvent des écarts
de conduite qui font d’elle une femme irresponsable. Dong se met à avoir des
douleurs au bras. Plus tard, il sera diagnostiqué une tumeur au cerveau qui lui
changera sa personnalité. C’était un homme bon, dévoué et réfléchi. Il va
perdre la mémoire, sera irascible et parfois violent. Cela l’amènera à quitter
son poste de policier. Comme si cela ne suffisait pas, Dong a la garde de Fang
Zhencong (Tian Liang), son petit frère autiste mais qui est un bon dessinateur.
Les murs de sa chambre sont couverts de portraits des gens qu’il aime (son
grand frère en tout premier lieu, mais bientôt également Miss Li). Cong est
amoureux de Xiaowan (Feng Dan-ying), une jeune muette qui vend des journaux
pour gagner sa vie. Dong, avec son grand cœur va prendre soin d’eux, d’autant
qu’ils veulent se marier.
Parce que c’est l’homme le plus
gentil du monde, Dong va aider également Miss Li pour son travail. Là est sans
doute la partie la plus maladroite de A
beautiful life. Le personnage de Miss Li était jusqu’à lors montrée comme
espiègle bien qu’un peu inconséquente. Elle est désormais pointée comme
irrespectueuse des lois de la Chine, non pas parce qu’elle est inconséquente
mais parce qu’elle vient de Hong Kong. On lui répond lorsqu’elle va demander un
prêt bancaire que son dossier pourrait être accepté à Hong Kong, mais qu’à
Pékin il faut respecter les règles. Plus tard quand, après avoir emprunté de
l’argent à Dong, la commission de sécurité refusera l’agrément, elle protestera
de manière hystérique. Dong lui rétorquera qu’on n’est pas à Hong Kong ici et
qu’il y a des lois. Le personnage de Miss Li est alors accablé de tous les maux
et rentrera chez elle où elle sera confrontée à une mère égoïste. A l’opposé,
la police de Pékin (en tout cas le commissariat où travaille Dong) est montrée
comme exemplaire, très respectueuse de la loi où même son chef accepte d’être
critiqué par ses subalternes. Il ne restera à Miss Li qu’à retrouver son
amoureux reparti vivre dans sa campagne natale où la vie simple fait les gens
heureux, dans un finale lacrymal interminable. La gentillesse ne produit pas
forcément un bon film.
A
beautiful life (不再讓你孤單, Hong Kong – Chine, 2011) Un film d’Andrew Lau
avec Shu Qi, Liu Ye, Tian Liang, Feng Dan-ying, Anthony Wong. Sarina.
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