Lui,
Chan Yau-wai (Michael Hui) est présentateur du journal télévisé à la télé (la
chaîne CCN). Elle, Yin (Josephine Yau), sa femme en profite pour dire qu’il
ment tous les jours à tout le monde. Yin a élevé pendant de nombreuses années
leurs trois enfants. L’aînée Sze, le second Chung et la dernière Ka-man. les
adolescents sont grands et vont prendre leur envol et qu’il Ka-man va rentrer
en école primaire, Yin se dit qu’elle va chercher à nouveau un travail. Cette
nouvelle met la place de chef de famille de Yau-wai en position de faiblesse.
Il marque un changement dans ses habitudes, décrites en ouverture de film comme
les piliers de la vie familiale, avec en son centre la tenue du journal télé.
Les
enfants vont également bousculer les habitudes. Sze n’attend qu’une
chose : le retour du Canada d’Adam, joueur de guitare à ses heures qui
cause de temps en temps anglais. Chung, bourreau des cœurs et portrait craché
de son père (l’accessoire, ce sont les lunettes), sort avec des tas de jeunes
filles aux prénoms occidentaux. Always
on my mind se déroule en 1993 et les personnages sont occidentalisés à
outrance et par l’idée de quitter Hong Kong avant la rétrocession en tout
premier lieu. Le film de Jacob Cheung filme une famille bourgeoise et aisée en
pleine déconfiture vivant une période où la peur entre dans chaque famille.
Dans son film, cette peur de la rétrocession est symbolisée par le cancer.
C’est
Yau-wai qui a un cancer. Il ne veut pas le dire à sa femme pour ne pas
l’alarmer, et comme elle a l’habitude qu’il raconte des bobards sur sa santé
(il est hypocondriaque). Elle est persuadé que ce cancer, qu’elle croit faux,
n’est inventé par Yau-wai que pour faire passer l’arrivée du nouveau patron de
la chaine de télé qui veut du sang neuf
à l’antenne. Chan Yau-wai est viré mais est vite réembauché tant ses
nouvelles manières de présenter le journal plaisent au public. Le film tente un
critique convenue du traitement de l’information. Yau-wai, au plus fort de sa
maladie, se fait une joie de commenter l’actualité avec ironie, non sans
parfois une certaine démagogie.
L’intérêt
majeur d’Always on my mind est moins
dans son traitement des rapports familiaux, puisque les enfants semblent
répondre à des critères conventionnels : ils ne sont que des jeunes gens
tiraillés par leur libido naissante ; à peine plus dans sa critique des
médias que dans le jeu entre Josephine Siao et Michael Hui. Les deux
interprètes sont au centre du film et Jacob Cheung les met en scène dans de
longs plans séquences où ils peuvent exprimer leur talent du mieux qu’ils le
savent. Connus pour leur capacité comique, ils parviennent au détour d’une
scène à émouvoir sur leurs petits malheurs du quotidien. Always on my mind est le chant du cygne des deux acteurs à la
comédie cantonaise, une manière élégante de prendre leur retraite du public.
Always on my mind (搶錢夫妻, Hong Kong, 1993) Un film de Jacob Cheung
avec Michael Hui, Josephine Siao, John Dang, Cherie Chan, Joh Si-pooi, Boby,
Simon Louis, Rain Lau, Hoh Ho-yuen, Che Foon-yung, Joe Junior, Regi, Spencer
Chan, Jacob Cheung, Simon Liu.
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