mardi 30 juillet 2013

Always on my mind


Lui, Chan Yau-wai (Michael Hui) est présentateur du journal télévisé à la télé (la chaîne CCN). Elle, Yin (Josephine Yau), sa femme en profite pour dire qu’il ment tous les jours à tout le monde. Yin a élevé pendant de nombreuses années leurs trois enfants. L’aînée Sze, le second Chung et la dernière Ka-man. les adolescents sont grands et vont prendre leur envol et qu’il Ka-man va rentrer en école primaire, Yin se dit qu’elle va chercher à nouveau un travail. Cette nouvelle met la place de chef de famille de Yau-wai en position de faiblesse. Il marque un changement dans ses habitudes, décrites en ouverture de film comme les piliers de la vie familiale, avec en son centre la tenue du journal télé.

Les enfants vont également bousculer les habitudes. Sze n’attend qu’une chose : le retour du Canada d’Adam, joueur de guitare à ses heures qui cause de temps en temps anglais. Chung, bourreau des cœurs et portrait craché de son père (l’accessoire, ce sont les lunettes), sort avec des tas de jeunes filles aux prénoms occidentaux. Always on my mind se déroule en 1993 et les personnages sont occidentalisés à outrance et par l’idée de quitter Hong Kong avant la rétrocession en tout premier lieu. Le film de Jacob Cheung filme une famille bourgeoise et aisée en pleine déconfiture vivant une période où la peur entre dans chaque famille. Dans son film, cette peur de la rétrocession est symbolisée par le cancer.

C’est Yau-wai qui a un cancer. Il ne veut pas le dire à sa femme pour ne pas l’alarmer, et comme elle a l’habitude qu’il raconte des bobards sur sa santé (il est hypocondriaque). Elle est persuadé que ce cancer, qu’elle croit faux, n’est inventé par Yau-wai que pour faire passer l’arrivée du nouveau patron de la chaine de télé qui veut du sang neuf  à l’antenne. Chan Yau-wai est viré mais est vite réembauché tant ses nouvelles manières de présenter le journal plaisent au public. Le film tente un critique convenue du traitement de l’information. Yau-wai, au plus fort de sa maladie, se fait une joie de commenter l’actualité avec ironie, non sans parfois une certaine démagogie.

L’intérêt majeur d’Always on my mind est moins dans son traitement des rapports familiaux, puisque les enfants semblent répondre à des critères conventionnels : ils ne sont que des jeunes gens tiraillés par leur libido naissante ; à peine plus dans sa critique des médias que dans le jeu entre Josephine Siao et Michael Hui. Les deux interprètes sont au centre du film et Jacob Cheung les met en scène dans de longs plans séquences où ils peuvent exprimer leur talent du mieux qu’ils le savent. Connus pour leur capacité comique, ils parviennent au détour d’une scène à émouvoir sur leurs petits malheurs du quotidien. Always on my mind est le chant du cygne des deux acteurs à la comédie cantonaise, une manière élégante de prendre leur retraite du public.

Always on my mind (搶錢夫妻, Hong Kong, 1993) Un film de Jacob Cheung avec Michael Hui, Josephine Siao, John Dang, Cherie Chan, Joh Si-pooi, Boby, Simon Louis, Rain Lau, Hoh Ho-yuen, Che Foon-yung, Joe Junior, Regi, Spencer Chan, Jacob Cheung, Simon Liu.

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