Première
rencontre. Dans un champ aux herbes hautes, Zatoichi (Shintaro Katsu) croise un
samouraï. Ils se toisent du regard, ne se disent pas un mot et partent dans des
directions opposées. Deuxième rencontre. Toujours dans ces herbes, un homme est
assailli par sept mercenaires que Zatoichi tue chacun d’un seul coup de sabre.
Cet homme moribond demande au masseur de donner à un certain Taichi une bourse
pleine d’argent. Où se trouve-t-il ? Qui est-il ? L’homme meurt avant
de répondre.
Zatoichi
reprend son chemin et rencontre un prêtre aveugle (Jun Hamamura).
Assis devant un arbre, son biwa – une guitare japonaise – en bandoulière, le
prêtre semble lire en Zatoichi comme dans un livre ouvert, lui affirme qu’il
n’est pas aveugle de naissance et que son ouïe n’est pas assez développé. Le
prêtre lui suggère de se rendre avec lui dans un village voisin pour le
festival des tambours. Or ce village a la grande chance de ne pas être dominé
par un clan yakuza.
Les deux hommes se rendent dans ce
village. Zatoichi avec l’argent du défunt paie son repas – copieux – au prêtre,
cet argent était sans doute des gains de jeu de hasard. Mais c’est dans ce
village que Zatoichi comprend vite que le Taichi en question est un enfant, en
l’occurrence le fils du défunt. Zatoichi rencontre sa grand-mère (Kanae
Kobayashi) qui se plaint du racket du clan de Gonzo (Kei Satô) qui veut mettre
sous sa coupe les commerces qui tentent tant bien que mal de résister,
transformer les hôtels et restaurants en bordel ou maison de jeux.
A propos de jeux de hasard, passe-temps
favori du masseur aveugle et son gagne-pain le plus simple, jamais Zatoichi n’y
joue dans cette treizième aventure. Pas de salle de jeux dans La vengeance et notre héros va
justement empêcher Gonzo et sa bande de malfrats d’accomplir son méfait.
Pourtant, on dirait que son destin est cette fois entièrement dû aux coups du
hasard, à ces rencontres au gré du chemin qui lui dictent d’aller à tel
endroit. Le film joue astucieusement des hasards qui n’en sont pas.
Le défunt était donc le père de l’enfant
qui va prendre Zatoichi comme modèle et que Gonzo va tenter d’humilier. Ce
dernier engage le samouraï des herbes hautes pour éliminer le masseur aveugle.
Le samouraï est le fiancé de Cho (Mayumi Ogawa), une tenancière d’un bordel que
Gonzo a créé dans le village et qui demande à Zatoichi un massage et pour
laquelle il se prend de sympathie. L’enjeu du film est de faire en sorte que
Zatoichi reprenne la main, comme si toute son aventure n’était plus qu’un jeu
de rôles, défier les rencontres faites au hasard.
Cette aventure cherche à établir un
nouveau rapport avec ses personnages qui ne semblent pas connaitre la
réputation de Zatoichi. Ainsi, les aubergistes ligués contre Gonzo voyant la
lame de son sabre dépasser de la canne pense qu’il est un mercenaire. Le jeune
Taichi l’idéalise et Zatoichi doit feindre d’être battu pour que l’adolescent
ne s’attache pas à lui, voyageur sans ami ni attache. Le calme tant espéré dans
ce village, vanté par un prêtre aveugle qui apparait comme un double négatif,
n’est pas encore à l’horizon de Zatoichi.
La
légende de Zatoïchi : La Vengeance (座頭市の歌が聞える, Japon, 1966)
Un film de Tokuzô Tanaka avec Shintarô Katsu, Shigeru Amachi, Jun Hamamura, Gen
Kimura, Kanae Kobayashi, Koichi Mizuhara, Mayumi Ogawa, Kei Satô.
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