Régulièrement,
les infos nous apprennent qu’une entreprise de robotique a inventé un robot à
l’apparence humaine. Si ça ne permet pas de faire avancer la science, ça offre
à la boîte une belle publicité. Pour cette deuxième raison, M. Kimura (Takehiko
Ono), le patron de Kimura Electronics, fabricant de frigo, a demandé à trois de
ses employés de créer un robot. Ota (Kwai Shogo), petit gros à lunettes, Nagai
(Junya Kawashima), grand chevelu et Kobayashi (Gaku Hamada), petit trapu ont
trimé pour leur patron. Pas de chance, le robot qui devait faire la fierté de
la boite tombe de la fenêtre et s’écrase en mille morceaux sur le sol.
Bien
honteux, les trois collègues ont une idée de génie. Mettre un homme dans la
carcasse du robot. Ils font passer un casting. Un jeune homme est pris mais,
pas de chance, il est allergique aux métaux. Du coup, ils rappellent Monsieur
Suzuki (Mickey Curtis), un retraité de 73 ans, le seul du casting qui
corresponde aux mensurations précises du robot. Monsieur Suzuki vit seul et a
justement besoin d’un peu d’argent pour arrondir ses fins de mois. L’une des
intrigues de Robo-G montre aussi les
rapports difficiles que le vieil homme a avec sa fille et ses deux petits
enfants, adolescents qui montrent peu d’affection pour leur grand-père. Il
devra reconquérir leur cœur.
En
attendant, Suzuki doit devenir le robot blanc avec des gros yeux ronds. Il
accepte son rôle avec des exigences de star : un bon salaire, une chambre
dans un hôtel de luxe, un massage après chaque représentation. Pendant que les
factures s’accumulent, les trois ingénieurs doivent se contenter d’une chambre
commune et de nouilles comme repas. Le grand-père donne l’impression de se
comporter comme un gamin, quitte à mettre en péril ses apparitions en robot où
il se met à cabotiner, à improviser et ne plus suivre la mise en scène de
Kobayashi. En revanche, le robot devient très populaire et il est demandé dans
tous les congrès de robotiques.
Tout
se complique quand Yoko Sasaki (Yuriko Yoshitaka), étudiante en ingénierie devient
une fan absolue du robot. Elle tombe presque amoureuse du robot. Yoko est à la
fois totalement immature (elle fait toujours coucou avec son grand sourire,
comme une enfant) et très intelligente (elle est la meilleure de sa promo) ce
qui crée un décalage comique. Son personnage ignore tout de la supercherie ce
qui provoque certains quiproquos hilarants, le plus drôle étant l’invitation kawai pleine de gommettes et de petits
cœurs envoyée au trio. Ils croient se rendre dans une école primaire et se
retrouvent devant les ingénieurs. Ils se trouvent incapables de donner un cours
scientifique.
La
mécanique comique de Robo-G, comme
des films précédents de Shinobu Yaguchi, les excellents Waterboys,
Swing girls
et le moins réussi Happy flight,
repose sur la gentillesse des personnages, sur leur innocence et sur la
solidarité qui se crée entre eux. C’est chaque fois un petit groupe uni par
leur absence de savoir-faire qui cherche à se débrouiller malgré tous les
obstacles. Le spectateur, malgré les mensonges répétés et leur inconséquence,
est du côté du trio et de M. Suzuki. Pas de personnage néfaste qui viendrait
briser les liens qui les unissent. Même la journaliste qui s’apprête à
découvrir et révéler le pot aux roses n’agit que par stricte conscience
professionnelle. Un film foncièrement positif qui parvient à ne pas tomber dans
la mièvrerie ou dans un sentimentalisme écœurant.
Robo-G
(ロボジー, Japon,
2012) Un film de Shinobu Yaguchi avec Naoto Takenaka, Yuriko Yoshitaka, Gaku
Hamada, Takehiko Ono, Mickey Curtis, Tomoko Tabata, Emi Wakui, Junya Kawashima,
Chan Kawai.
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