Au
début des années 1990, le procureur de Busan décide de faire un grand nettoyage
sur la mafia de Pusan. Il fait arrêter Choi Ik-hyeon (Choi Min-sik) qu’il
soupçonne d’être le parrain local le plus important. Avec sa bonne tête de
premier de la classe, bonnes joues, grosses lunettes, le procureur Jo Beom-soek
(Kwak
Do-won) ne laisse aucun choix à Choi : celui devra confesser par écrit
tout depuis le début, ce qui permet à Nameless
gangster de lancer facilement le fash-back sur l’histoire de son personnage
principal.
Retour au milieu des années 1960 avec les
débuts de Choi Ik-hyeon. Il est un simple douanier, petit fonctionnaire qui a
pris l’habitude de se servir dans les containers pour arrondir ses fins de mois
et donner un peu de confort à sa femme et ses trois enfants. Il se contente de
minuscules trafics. Tout s’arrête quand leur chef le surprend avec ses
acolytes. Parce qu’il est celui qui a la plus petite famille à nourrir, c’est
Choi qui paye pour les autres, bouc émissaire facile.
Roublard, fort en gueule et sûr de lui, Choi
continue seul son trafic et, quand il trouve un kilo d’héroïne, n’hésite pas à
faire appel à un clan de gangster pour l’écouler. L’homme qu’il va rencontrer
est Choi Hyeong-bae (Ha Jeong-woo), au physique totalement opposé de celui de
Choi Ik-heyon : petite moustache, joli costume sur un corps svelte et
tatouage sur tout le torse. Hyeong-bae est une gravure de mode quand Ik-hyeon
est l’incarnation de la vulgarité. L’homme bouscule les conventions des
mafieux.
En début de film, on sait déjà que Choi
Ik-heyon est au sommet du pouvoir, ou tout du moins lui et le procureur le
croient. Nameless gangster adopte le schéma scénaristique classique de
l’accession au pouvoir, de son usage puis de la chute. Chaque fois, Choi
cherche la faille qui lui permettra de terrasser son adversaire. Ainsi quand il
rencontre Hyeong-bae, il se rend compte qu’ils font partie de la même famille
et qu’en tant que grand-oncle, Ik-hyeon peut user de son ascendance comme
pouvoir suprême et des ses relations pour échapper à la justice.
Toute une galerie de personnages viendra
habiter le récit de Nameless gangster.
Le beau-frère de Choi Ik-heyon, champion de taekwondo mais particulièrement
peureux. Park, le bras droit de Hyeon-bae qui surveille son maître avec de
longs regards langoureux. Kim Pan-ho (Jo Jin-woong), l’ennemi des Choi qui va
devenir leur allié pour mieux les trahir. Les personnages féminins sont en
revanche particulièrement pauvres : la directrice Yeo (Kim Hye-eun)
propriétaire de la boite de nuit que les Choi vont exploiter et l’épouse de
Yeong-bae (Kim Yeong-seon) que l’on ne verra qu’en tout début de film.
Plus que son son scénraio balisé, c’est bien entendu Choi Min-sik qui est
l’attraction majeure du film, surpassant tous les autres acteurs avec ses
modulations de voix, ses brusques changements de ton et sa voix grave qui
étouffe un ricanement. L’idée la plus intéressante de Nameless gangster est de la faire renoncer à la violence physique,
seuls les autres personnages donnent des coups, filmés plein cadre et
complaisamment. L’arme secrète de Choi, c’est le combat psychologique, une arme
que ne maitrisent pas ces abrutis de mafieux.
Nameless
gangster (범죄와의 전쟁 : 나쁜놈들 전성시대, Corée, 2011) Un film de Yoon Jong-bin avec Choi Min-sik, Ha
Jeong-woo, Jo Jin-woong, Ma Dong-seok, Kwak Do-won, Kim Seong-gyoon, Kim Jong-soo, Kim Jong-goo, Kwon Tae-won, Kim
Hye-eun, Kim Yeong-seon, Song Yeong-chang,
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