Ce
mois d’avril commençait avec Keanu Reeves, l’atroce 47 rônin,
et ce termine avec lui, Man of tai chi
est sa première réalisation. L’acteur s’attribue le rôle du méchant, Donaka
Mark, millionnaire glacial, violent et impitoyable qui n’a qu’une passion dans
la vie : les combats ultimes. Quand un de ses combattants refuse de « finir »
un autre battu, Donaka les tue tous les deux, arborant un masque mortuaire.
C’est dire s’il est glacial, violent et impitoyable. Keanu Reeves, avec son
absence d’expressivité, incarne à merveille ce rôle.
Il
veut désormais engager un nouveau combattant. Son fidèle bras droit japonais
(Hirata Yasuyuki), aux cheveux et à la barbe blanches qui ne prononcera pas un
mot pendant tout le film, invite Chen (Tiger Chen Hu, un cascadeur de l’équipe
de Yuen Woo-ping, par ailleurs chorégraphe du film et accessoirement acteur peu
charismatique) à venir faire une démonstration des ses talents. Il doit se
battre devant un miroir sans teint contre un gros molosse. Chen parvient à
vaincre le gros costaud malgré la différence de carrure.
Il
faut dire que notre héros est un adepte du tai chi. Le matin, il va s’entrainer
dans le temple de son sifu (Hai Yu),
qui porte forcément une barbichette d’homme sage. Puis, il va exercer son
métier de livreur pour finir la journée à rendre visite à ses vieux parents.
Chen est un homme très sain, l’antithèse de Donaka. Puisqu’il pratique le
tai-chi, Chen est d’un calme olympien, d’une grande gentillesse mais doté d’une
grande force. Donaka doit convaincre Chen de devenir son nouveau champion.
Adepte
d’un art martial non violent, Chen refuse d’abord mais sa vie se complique
vite. Son patron le sermonne constamment. Il est trop gentil, aide les gens et
livre ses colis en retard. Le temple de son maître a des soucis avec les normes
et l’Etat veut le fermer. Et ses parents sont pauvres. Conclusion :
puisque Donaka lui propose une forte somme d’argent, il accepte ces combats
clandestins qui seront diffusés en live par Yuan (Michael Tong), un geek au
service de Donaka. Chen acquière une grande notoriété.
Cette
notoriété intéresse la police de Hong Kong, où le film se déroule. C’est
l’occasion de retrouver Karen Mok dans le rôle d’une femme policier qui enquête
sur ces combats clandestins. Son chef est joué par Simon Yam qui fait deux
courtes apparitions en début et en fin de film. On retrouve aussi Sam Lee dans
un personnage de petit génie de l’informatique qui doit pirater le site de
Yuan. Le trio d’acteurs hongkongais fait de la figuration, ils sont une caution
pour apporter au film une morale positive.
Man of tai chi n’est pas un bon film mais Keanu Reeves a surtout
cherché à tourner un film à l’ancienne avec comme référence Opération
Dragon et ses multiples combats d’arts martiaux différents. Yuen
Woo-ping chorégraphie avec paresse et sans inspiration, mais sans effets
spéciaux, les combats où Chen affronte un Indonésien, un Mongole, quelques
Américains. Le problème est que l’absence de charisme de tous ces combattants,
Tiger Chen Hu en tête, nuit à l’intérêt que l’on pourrait porter,
sporadiquement, au film.
Man
of tai chi (太極俠, Chine – Hong Kong – Etats-Unis,
2013) Un film de Keanu Reeves avec Tiger Chen Hu, Keanu Reeves, Karen Mok, Hirata
Yasuyuki, Michael Chan, Michael Tong, Yue Hoi, Simon Yam, Sam Lee, Helene
Leclerc, Ye Qing, Iko Uwais, Steve Yoo, Ocean Hou, Brahim Achabbakhe, Jeremy
Marinas, Steven Dasz, Wang Xiao.
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