vendredi 28 septembre 2007

Nuages d'été


Après la ville dans Le Repas (Osaka) et Nuages flottants (Tokyo), Mikio Naruse choisit pour Nuages d’été la campagne du Japon. Filmé en couleurs qui font ressortir la nature et les vêtements des protagonistes, tourné en format Scope, Naruse place les acteurs au centre des plans, comme pour les fondre au centre de leur milieu. Naruse n’est pas plus bienveillant avec les paysans japonais qu’avec les citadins. Bien au contraire, il plonge l’action de son film dans une famille tenu par un père qui n’est qu’un tyran domestique.

L’idée de Naruse est de montrer son film d’un point de vue documentaire : un journaliste va interroger cette famille et notamment Yae, une veuve de guerre qui est allée habiter chez son père avec son jeune fils. Un de ses neveux est parti vivre en ville, au grand dam de son grand père. Ce dernier a du mal à admettre que sa nièce veuille aller à l’université et aimerait qu’elle épouse son fils cadet, mais aucun n’est d’accord. Pendant ce temps, Yae cherche à connaître sa mère (son père l’a répudiée et s’est remarié). Il se trouvera qu’elle habite à quelques kilomètres de là.

Nuages d’été montre le tiraillement entre le Japon coutumier et la voie vers la modernité. Seul le père est un adepte borné du respect des traditions : mariage arrangé, reconnaissance de son petit fils, droit absolu de l’aîné. Naruse est clairement contre lui, bien qu’il lui accorde quelques circonstances atténuantes. Face à lui, la nouvelle génération entend vivre plus librement : aimer qui ils veulent, partir faire des études, choisir un métier qui leur plaise. Naruse met aussi l’accent sur les conditions difficiles des paysans qui subissent de plein fouet la modernité du Japon.

Nuages d’été (鰯雲, Japon, 1958) Un film de Mikio Naruse

1 commentaire:

Leo a dit…

Assurément l'un des plus grands cinastes.
J'adore ce film en particulier même si j'avoue une petite préférence pour Okasan dont je parle ici :
http://culturopoing.com/Blogs/Cinema.php3?Id=532