vendredi 16 novembre 2007

The Siamese twins


En 1984, la Shaw Brothers est vraiment en fin de parcours et The Siamese twins marque le chant du cygne de la prestigieuse compagnie. C’était une époque où les films de fantômes, lancés essentiellement par la Golden Harvest, faisaient fureur. Pour relancer la machine, la Shaw se met en concurrence avec l’ennemi numéro un.

Le film commence par des informations crypto scientifiques sur les jumeaux siamois, histoire de faire croire que le scénario peut se produire. Contrairement à la plupart des ghost comedies, The Siamese twins situe son action dans un cadre contemporain avec des gens de tous les jours.

Po-yee revient du Canada où elle a fait ses études. Elle est avec un de ses camarades de fac, visiblement amoureux d’elle. Les parents de Po-yee voient son retour d’un drôle d’œil. Car ils gardent un secret, surtout la mère : Po-yee avait une jumelle siamoise qui est morte et qui vient hanter la maison familiale. Bei-yee a l’apparence d’une enfant. Elle est très jalouse et va éliminer ceux qui se mettent en travers de son chemin.

Le film délivre peu d’hémoglobine et finalement encore moins d’angoisse. Le jeune fantôme ne fait pas franchement peur, loin de là. La mise en scène de Mai Ling-tze, une jeune réalisatrice de la Shaw, n’arrive jamais à faire fonctionner les coups de théâtre horrifiques.

Pourquoi donc ce film était-il classé Catégorie III ? La réponse n’est pas dans la violence mais dans l’érotisme. Dans la dernière demi-heure, quelques scènes érotiques et dénudées viennent à la rescousse du scénario. La jeune fantôme prend l’apparence de Po-yee et couche avec tous les garçons pour semer la jalousie. On n’y croit pas, les scènes de nu sont assez ridicules.

Pensant bien faire, la réalisatrice fait mourir la vraie Po-yee et survivre son double fantômatique. Elle pensait sans doute pouvoir faire une suite. Mais la Shaw Brothers s’effrondera et ne réussira dans la décennie suivant à ne sortir que cinq films.

The Siamese twins (連體, Hong Kong, 1984) Un film de Mai Ling-tze avec Idy Chen, Mak Tak-lo, Tang Chen-tsung, Tien Ni, Yueh Hua, Kwan Hoi-shan

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