vendredi 4 avril 2008

Love my life


Tout compte fait, les films japonais “lesbiens”, c’est super rare. Je crois même que c’est la première fois que j’en vois un. Celui-là va passer au Festival Vues d’en face à Grenoble en avril avant une éventuelle sortie en DVD.

C’est l’histoire toute simple de deux étudiantes, Eriko et Ichiko, qui vivent tranquillement sans rien demander à personne. Le film commence par une séparation. Enfin, plutôt que l’une va à la fac au petit matin après avoir passé la nuit chez l’autre. Tout va bien pour nos deux tourterelles, elles s’aiment et se font de jolis sourires sur fond de rock japonais. C’est le groupe Noodles (que des filles) qui illustrent la bande son. Malgré cela, elles sentent le besoin d’annoncer à leurs pères respectifs qu’elles sont lesbiennes et qu’elles sortent ensemble. Seulement les papas car elles n’ont plus leurs mamans.

Ichiko commence le coming-out. Son père écoute attentivement et annonce tout de go que lui-même est gay et qu’il a un mec. Etonnement de sa fille unique et du spectateur. D’autant qu’une révélation ne vient jamais seule. Il déclare également que son épouse aimait les femmes et que leur mariage n’était que pure convention sociale. Le coming-out d’Eriko se passe beaucoup moins bien. Son père est avocat. Il est un membre respecté et respectable de la communauté. Il considère l’homosexualité de sa fille comme un acte de rébellion envers l’autorité, d’autant qu’Eriko, à l’instar de son père, suit des études pour devenir avocate.

Etonnement Love my life ne se place pas dans la case du film à thème : je suis lesbienne et la société me brime. Au contraire, le ton reste celui de la comédie douce-amère (plutôt douce qu’amère) pour tout le monde comprenne tout le monde. On commence kawai et on terminera kawai. Bien entendu, il y aura un moment où Eriko se demande si elle ne devrait pas rompre, mais en fait elle veut juste prouver à son père qu’elle peut mener de front sa vie sentimentale et sa future carrière d’avocate. Sauf qu’elle a oublié de prévenir sa chère et tendre.

Quant à Ichiko, elle va aider un de ses camarades de fac à s’assumer. Cet étudiant est homo mais n’ose le montrer et il est la tête de turc des autres étudiants mâles. Ichiko, pour lui éviter un harcèlement trop intensif, va se faire passer pour sa petite copine, jusqu’à ce qu’il assume la situation.

Love my life est un gentil petit film indépendant qui ne casse pas trois pattes à un canard mais se déroule avec franchise. Au bout de moultes conversations (dans la rue, au téléphone) sur leur avenir, sur l’amour, sur le bonheur, les personnages du film se retrouvent finalement dans la chambre pour une petite scène de bisous. Kawai, donc.

Love my life (Japon, 2006) Un film de Kôji Kawano avec Rei Yoshii, Asami Imajuku, Naomi Akimoto, Miyoko Asada, IsseiTakahashi, Takamasa Suga.

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