vendredi 3 octobre 2008

Magnificent warriors


Le cinéma cantonais défie souvent les lois du bon goût, mais rarement celles du commerce. Ainsi en était-il de la carrière naissante de Michelle Yeoh (enfin encore Kheng au générique) et de son cinéma d’action. Yes, Madam essayait avec un certain succès de naviguer sur le succès de Police story, tandis que ce Magnificent warriors lorgne avec bonheur vers Sammo Hung et son Shanghai express. A la production, on retrouve John Sham et à la réalisation le directeur de la photographie David Chung, qui l’avait dirigée dans Royal warriors.


Michelle Yeoh joue une aventurière genre Indiana Jones au féminin, mais pas en jupe ni en costume d’époque (le film se déroule en 1938), elle garde son pantalon et est armée d’un fouet avec lequel elle élimine ses ennemis. La musique évoque de manière imparable les films d’aventure de Steven Spielberg. Comme dans les films d’Indiana Jones, la première séquence n’est qu’un amuse gueule permettant de comprendre de quoi est faite cette femme.


Puis, le scénario commence et il va s’agir de défendre un petit royaume local au fin fond du Bhoutan, royaume mené par un Lowell Lo au physique si particulier, avec sa barbe envahissante sur son visage longiligne. Il règne sur Kaal qui est menacé par les Japonais qui envahissant la Chine. Il est loyal envers son pays mais se laisse mener par son premier ministre, mais surtout parce qu’il est amoureux de sa fille (Chindy Lau).


Dans la petite cité de Kaal, elle va rencontrer également Richard Ng, un vagabond malicieux et roublard qui va servir pendant le film de pendant burlesque pour contrebalancer l’action qui elle, outre Michelle Yeoh, sera Derek Yee (oui, le réalisateur de Une nuit à Mongkok), qui incarne le patriotisme, le courage mais aussi l’impulsivité. Ce quintet va affronter un Japonais, soldat de son état (Tetsuya Matsui) et qui veut non seulement envahir et coloniser la Chine mais aussi élaborer un gaz mortel.


Voici donc les bases de ce film d’action nerveux où les scènes de combat sont souvent filmées en travellings latéraux et où Michelle Yeoh se bat contre des centaines de soldats japonais avec un sourire constant. Il y a aussi pas mal de gunfights, non pas comme ceux des films de John Woo, mais plutôt à l’arme lourde. Quant aux « indigènes », ils se battent avec des flèches et de la paille enflammée. L’éternelle histoire du pot de fer contre le pot de terre. Le film se veut un vague éloge de la résistance.


Le film est certes plaisant, mais reste bien en deçà de la réussite de Sammo Hung. Magnificent warriors délivre peu de surprise à tous les niveaux, celui du comique comme celui de l’action, à vrai dire essentiellement constituée de cascades, car personne dans ce film n’est un vrai artiste martial. Michelle Yeoh épousera le producteur du film et tentera de changer de carrière, sans succès, avant d’abandonner quelques années la cinéma.


Magnificent warriors (中华战士, Hong Kong, 1987) Un film de David Chung avec Michelle Yeoh, Richard Ng, Derek Yee, Lowell Lo, Chindy Lau, Tetsuya Matsui.

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