mardi 2 décembre 2008

Vierges pour le shogun


C’est ma première visite dans l’univers de Teruo Ishii. J’en ai pas mal entendu parler et il a eu l’honneur d’un hommage à un Etrange Festival il y a de cela quelques années. Le titre du film engage forcément sur une voie érotique, ce que l’on appelle le pinku eiga, mais finalement Vierges pour le shogun ne sera pas aussi érotique que ça.


Le film tourne essentiellement autour des luttes de pouvoir entre les différentes cours qui s’affairent dans le château du shogun. Il y a d’un côté la cour d’Edo et de l’autre celle de Kyoto. Chacune se faisant une guerre sans courtoisie pour avoir les faveurs du seigneur. Ishii présente les femmes en premier, il nous fait découvrir la vie du harem, son fonctionnement, ses règles. Quand le shogun arrive et qu’il veut une femme, toutes se mettent en rang d’oignon dans le couloir jusqu'à ce qu’il en choisisse une. Bien entendu, la jalousie est de mise. Enfin, c’est ce qu’affirme la voif off.


Le shogun n’a pas d’héritier et chaque clan aimerait pouvoir lui en donner un. Les femmes officielles du seigneur ne lui plaisent plus, il cherche chaque fois une nouvelle. Là, lors de la fête des femmes, il aperçoit une jeune femme pourvue d’un grain de beauté sur la cuisse gauche. Il fantasme sur elle et la demande. Mais la guerre fait rage et la pauvre servante et torturée à la bougie. On lui fournit une autre servante avec un faux grain, le shogun s’en apercevra. Il commencera à être méfiant.


Plus tard, d’autres servantes tenteront d’avoir les faveurs du shogun. Les scènes de coucherie restent très sobres. Un gros plan sur un visage féminin en alternance avec une estampe japonaise. En revanche, ce qui choque c’est que le shogun séduit ces femmes dans la chambre même du couple, avec sa femme légitime qui entend tout. Le malaise se fait de plus en plus grand. Sa nouvelle maîtresse joue au sumo. C’est l’une des rares occasions de montrer des poitrines dénudées pour pas cher. Puis la troisième sera une princesse de Kyoto, mais le shogun a des doutes sur sa fidélité. On dit même qu’il serait impuissant ou stérile.


L’atmosphère de Vierges pour le shogun se fait pesante. D’autant que l’on quitte jamais l’intérieur du château. Les intrigues atteignent une rare mesquinerie et le seigneur devient au bout d’un moment fou. Dans la dernière demie heure du film, on quitte le château et le shogun cherche conseil ailleurs auprès d’hommes en qui il pense avoir confiance. Finalement, il perdra tout, y compris l’amour de la servante au grain de beauté sur la cuisse gauche.


Vierges pour le shogun (徳川女系図, Japon, 1968) Un film de Teruo Ishii avec Teruo Yoshida.

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