samedi 25 avril 2009

Claws of steel


Pour encore mieux apprécier la trilogie des Il était une fois en Chine de Tsui Hark, il faut regarder la version Claws of steel signée Wong Jing pour la Win’s Entertainment. Certes Jet Li retrouve son rôle de maître Wong Fei-hung, mais le cinéaste producteur ne va pas chercher à aucun moment à élever sa matière. Il en fat, au contraire, un film de gaudriole avec de temps en temps quelques combats chorégraphiés par le frère cadet de Yuen Woo-ping.


Tout le récit de Claws of steel tourne autour de la femme, ou pour être plus précis de la gonzesse. Le film commence comme un épisode d’Histoires de fantômes chinois, dans une lumière bleue où des femmes tentent d’échapper à un Prêtre qui veut en faire des prostituées. Le Prêtre (on saura qu’il s’agit du personnage de Gordon Liu plus tard, n’hésite pas à l’aide d’une griffe d’acier (le titre du film) à déchiqueter les femmes. Le Prêtre est de mèche avec le Gouverneur corrompu qui voit en Wong Fei-hung un danger potentiel à ses sombres desseins.


La gonzesse donc, et même la prostituée va entrer dans la vie rangée de Wong. Tante Yee est partie faire un reportage, il va devoir régler ses histoires de libido tout seul. Son école est désormais trop petite face à sa réputation grandissante. Ses deux plus fidèles disciples Su et Fu ont du mal à enseigner. Wong Jing filme surtout un entraînement loufoque composée de grimaces et de coups de pied au cul. Po Chi Lam doit déménager. Nat Chan, l’immense dramaturge propose un local qui se trouve être juste à côté de sa « maison de luxe ».


Là les disciples de Wong Fei-hung n’en peuvent plus d’être devant de si jolies filles qui en profitent pour les aguicher. Le maître va également être la cible des filles mais il s’en débarasse en leur pratiquant une « médecine ». Wong Jing ne fait dans la dentelle du point du comique sexuelle en faisant minauder ses actrices et baver les garçons qui les regardent mais tout reste bien pudibond. Il ne va pas bien loin d’autant que s’entame un flirt entre Yin Er (Cheung Man) une combattante de la liberté privée de son père et Wong Fei-hung.


Sinon il reste un combat entre Gordon Liu et Jet Li dans l’antre du Prêtre démoniaque sur un pont en bois qui traverse une grotte. Le combat utilise largement le champ contrechamp et la mise en scène joue l’apparition et la disparition du personnage de Gordon Liu dans le champ de vision de Jet Li. Le Prêtre utilise la magie pour se battre et une cape qui le rend invisible. Puis vient le classique combat de lions dans l’arène. Ici, le Gouverneur va défaire Wong Fei-hung grâce une danse du mille-pattes. Or si Wong perd c’est qu’il est devenu sourd. Il part doc faire une retraite.


Dès lors Claws of steel va prendre une tournure un peu ridicule. Le personnage de Wong Fei-hung décrit par Wong Jing n’apporte pas une pierre supplémentaire à l’édifice de sa légende. Au contraire, lors de sa retraite Wong découvre qu’une poule peut écraser un mille-pattes (forcément) et va donc adopter le style de la poule pour vaincre le Prêtre et le Gouverneur et faire revenir la sagesse à Canton. On se serait bien passé de ce déguisement grotesque et de cette aventure strictement mercantile, d'autant que la dernière pastiche le style Jackie Chan de la boxe ivre.


Claws of steel (Last hero in China, 黄飞鸿之铁鸡斗蜈蚣, Hong Kong, 1993) Un film de Wong Jing avec Jet Li, Cheung Man, Dicky Cheung, Nat Chan, Leung Ka-yan, Gordon Liu, Jue Tit-woh, Anita Yuen, Yuen King-tan, Chung Fat, Wong Tin-lam, Dion Lam.

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