mercredi 24 juin 2009

The Myth


Après tout, Jackie Chan avait bien le droit lui aussi de produire un grand film épique se déroulant dans la Chine antique et de s’attribuer le premier rôle. Tous ses camarades acteurs de Hong Kong l’ont fait avec beaucoup de succès et Jackie Chan s’était contenté de continuer de jouer dans ses comédies policières désuètes à Hong Kong (New Police story) et ses films idiots à Hollywood (la série des Rush hour). The Myth est là pour remettre les pendules à l’heure et redorer le mythe de l’acteur (oh, cette phrase fait très cancre de la critique).


Jackie Chan va jouer deux rôles. Celui de Jack qui habite dans la Chine de 2005, archéologue à la retraite que son vieil ami William (Tony Leung Ka-fai) vient réveiller de sa torpeur pour l’aider dans ses recherches scientifiques sur une matière magique qui permettrait aux objets de ne plus respecter les lois de la gravitation. De voler en quelque sorte. Comme un hasard ne vient jamais seul, Jack rêve toutes les nuits qu’il est un général de la dysnatie Qin. Dans ce second rôle, il doit protéger en tant que Général Meng, une princesse coréenne qui doit épouser l’empereur de Chine. Empereur vieillissant et moribond.


Jack et William partent dans une lointaine contrée de l’Inde où ils ont entendu qu’un gourou parvient à léviter. Ses fidèles sont nombreux mais les deux hommes réussissent à s’introduire dans une cavité où un tombeau flotte dans les airs. William comprend que c’est grâce à un morceau de météorite qu’il s’empresse de dérober. Jack raconte ses rêves de général Meng et William est persuadé qu’il existe un lien avec la météorite. Petit à petit, les pans de l’histoire du général lui reviennent à l’esprit et il comprend que Meng et la princesse sont tombés amoureux. Et cet amour va aller au-delà de la mort et du temps.


Dans The Myth Jackie Chan se dédouble. Les scènes (de flash back) présentent un général épris de loyauté mais amoureux d’une jeune et belle princesse. Ce qui lui est totalement interdit. Ces parties sont empreintes d’une émotion inédite dans le cinéma de Jackie Chan. Il joue les dents serrées, sans sourire, figé comme une statue tandis qu’il est engoncé dans son uniforme de général. Mais les scènes antiques sont aussi les plus violentes notamment l’une des dernières où le général se fait attaquer de toutes parts et qu’il termine sur une montagne de cadavres de soldats. Certes, cela frise à la longue le ridicule tant cette surenchère d’émotion et de violence semble vouloir dépasser celles des films des autres acteurs.


Dans les séquences contemporaines, Jackie Chan retrouve son styles habituel, celui de la comédie d’action avec comme compagnon de rigolade Leung Ka-fai. On est en terrain connu et les facéties du duo pourraient paraître drôles si on y croyait un peu plus. Les deux acteurs ne forment pas un duo idéal, et de toute façon, on ne voit pas assez Tony Leung. Jackie Chan est désormais un peu trop vieux pour ses conneries. Alors que faire quand on a le besoin de jouer dans un film par an pour attirer les spectateurs ? La solution est de faire venir une jeune et belle actrice coréenne, un grand acteur de la même nationalité, pas mal d’acteurs chinois et une star montante sexy et souple du cinéma hindi. Tout cela permet de vendre le film dans toute l’Asie ce qui implique, hélas, un grand nombre de compromis pour fédérer tout le monde et ne léser personne, sauf éventuellement le spectateur.


The Myth (神话, Hong Kong – Chine, 2005) Un film de Stanley Tong avec Jackie Chan, Kim Hee-Sun, Tony Leung Ka-fai, Mallika Sherawat, Yu Rong-guang, Choi Min-soo, Patrick Tam, Ken Wong, Sun Zhou, Shao Bing, Jin Song, Ken Lo, Hayama Hiro.

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