Daniel (Thomas Price) est un jeune cadre dynamique d’entreprise. Bien propre sur lui, apprécié de ses employés et de ses collègues, il est le gendre idéal. Il a un grand appartement au sommet d’un immeuble et mène une vie bourgeoise. Sa rencontre, par hasard, avec Kafka va changer totalement leur vie. Daniel le remarque au bar à côté de sa boite, puis ils se trouvent tous les deux dans un temple où ils vont prier. Ils vont sympathiser ensemble, mais les intentions de Daniel à l’égard de Kafka deviennent vite sexuelles.
Kafka est rétif à sortir avec Daniel. Pourtant ce dernier fait tout pour. Il va le couver, l’héberger chez lui, lui faire découvrir du monde. Il veut le protéger de la drogue et lui ouvrir un univers auquel il n’a jamais eu droit à cause de son absence d’éducation. Mais, pour lui, faire l’amour avec un homme n’est pas possible. Kafka a subi un grave traumatisme plus jeune et cela le hante. Il est sujet à d’horribles cauchemars. Ce traumatisme est sans doute la cause de sa toxicomanie. Daniel insiste pour qu’il devienne son amant et devant tant d’attention, Kafka va succomber au charme de Daniel.
Ce que Scud aime filmer, ce sont les corps de ses acteurs qui sont pratiquement de chaque plan. Pour les scènes de piscine, c’est très commode, ils sont déjà en maillot de bains. Pour les scènes de tendresse, il filme ses deux acteurs enlacés dans un jacuzzi, au lit, prenant une douche. Scud est l’un des rares cinéastes à filmer ses acteurs intégralement nus, de plein pied et à montrer des sexes masculins. L’histoire d’amour entre les deux hommes est noueuse et compliquée à souhait, sans doute un peu trop parfois. En revanche, si les acteurs sont à poil sexe au vent, il n’y a pas de scène de sexe. Kafka refuse de coucher avec son amant.
Les acteurs sont convaincants. Byron Pang passe de mec viril un peu macho à un personnage soumis à Daniel. Il change de coiffure, cuisine pour lui et devient sa chose. D’une certaine manière, Amphetamine pourrait presque passer pour un film politique avec la bourgeoisie qui soumet à ses désirs la classe moyenne. Cela est en partie vrai même si Scud semble surtout intéressé de filmer la peau. Le film est embarrassé de chichiteries de mise en scène qui alourdissent le propos. Filtres de couleurs, musique lounge et surtout des flash-back au milieu d’autres plans censés évoquer les douleurs du passé. Le final est un peu grotesque mais l’effort de Scud de montrer des homos sans tabou est important même si le dolorisme reste de mise.
Amphetamine (安非他命, Hong Kong, 2010) Un film de Scud avec Byron Pang, Thomas Price, Winnie Leung, Simon Tam, Linda So.
1 commentaire:
Bonjour,
Je viens tout juste de terminer Amphétamine...
Comme souvent, les films asiatiques cachent des messages philosophique etc.
Et par moment je vois le message mais ne le comprend pas toujours, c'est pour cela que je suis souvent à la recherche de personne comme ici pour avoir des commentaires et des avis plus construits.
Je ne rêve pas, à la fin Kafka meurt? Car le pont n'étant pas encore soudé j'hésite entre : les deux hommes ont encore du temps pour être ensemble... Et justement l'inverse, il est trop tard pour eux et Daniel s'en va... A la fin il y a une note Kafka 19... 2008 est la date de décé du jeune homme? Car le film date de 2010 donc j'ai de gros doute.
Bonne soirée.
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