vendredi 8 octobre 2010

Confucius

Le Grand Lyon Film Festival 2010 a projeté Confucius restauré par la Hong Kong Film Archive. Repéré par Lorenzo Codelli, le film de Fei Mu a été réalisé dans une période confuse. La Chine était occupée par le Japon, sa capitale était Shanghai. Le cinéaste chassé de Chine après Mao Tse-toung a lui-même apporté son film à Hong Kong où il s’est exilé. On a cru le film perdu jusqu’à ce qu’on le retrouve, dans un mauvais état. Une partie du son manque et l’image est tachée, pleine de rayures.

Le sujet de Confucius est celui du sage né près de cinq siècles avant Jésus Christ, on y voit d’ailleurs un crucifix, comme si le film était également destiné aux Occidentaux. La confusion qui régnait dans l’Empire de Chine est globalement la même que celle de 1940. Le pays est morcelé, les guerres civiles font rage. Les trois vice-rois des royaumes de Tsi, Lu et Wei se font continuellement la guerre, chacun demandant l’appui de l’empereur. Dans le même temps, Confucius alias Maître Kung, recrute trois disciples, Tse Loo, Tse Kung et Yen Huei, chacun ayant un caractère valeureux spécifique.

Les trois vice-rois belliqueux s’opposent dans le film aux trois disciples, à la fois de manière philosophique et de manière martiale quand il s’agira de faire taire les bruits de la guerre. Grâce à sa sagesse, Confucius devient le conseiller de l’empereur et gravit petit à petit les échelons jusqu’à devenir premier ministre. Puis, un jour il décide de tout quitter et de parcourir le monde. Là, les puissants de ce monde, l’abandonnent, puis ses trois disciples partent répandre sa pensée. Confucius finit sa vie avec son petit-fils à écrire sa vie sur des bambous.

Les quatre parties de la vie de Confucius sont imagés avec chacune des quatre saisons. L’été est sa vie familiale, l’automne son rôle politique, l’hiver sa pérégrination avec les disciples et le printemps sa vieillesse et le début de la propagation de ses théories. Des cerisiers sont dans chaque décor en carton pate du film entièrement filmé en studio. Le jeu des interprètes est assez outré, théâtral et totalement démodé, notamment les rires sardoniques qui ponctuent de nombreux dialogues. Il est difficile de mesurer l’importance du film ou son classicisme. La seule chose que j’espère, c’est qu’un jour le Festival de Lyon programmera non seulement des vieux films chinois mais aussi des productions récentes. Je lance deux noms à Thierry Frémaux : Dante Lam et Lau Ching-wan. S’il m’entend…

Confucius (孔夫子, Chine de Shanghai, 1940) Un film de Fei Mu avec Tang Huaiqiu, Zhang Yi, Sima Yingcai, Pei Chong, Chen Qi, Tang Qi, Qian Yi, Tu Gangqi, Miao Zhusan, Li Jingbo, Xu Li.

Aucun commentaire: