jeudi 23 juin 2011

Games gamblers play


Parlons d’abord de l’accoutrement de Michael Hui puisqu’il est la vedette de son premier long-métrage. Il a les cheveux courts, bien dégagés derrière les oreilles. La moustache est fine, comme son bouc. Il se taille lui-même cette pilosité. Il porte des lunettes rondes qui sont dans sa famille depuis trois générations. La monture gauche s’est cassée et elle est remplacée par une ficelle (Lau Ching-wan aura ce détail dans Fantasia). Ses vêtements sont composés d’un bermuda, d’une chemise à manches courtes et d’une paire de longues chaussettes blanches qu’il porte avec ses sandales. Bref, Man, son personnage dans Games gamblers play a tout de l’apparence d’un plouc.

Man commencera pourtant son histoire (et la finira) dans l’uniforme de prisonnier. Il finit de purger une peine de prison pour avoir triché au jeu. C’est un roublard qui n’hésite pas à arnaquer des codétenus pour leur prendre leur maigre pitance. Man va devoir partager sa cellule avec Kit (Samuel Hui), autre joueur devant l’éternel, qui s’est fait serrer dans un casino de Macao. Gros perdant, Kit engloutit tout son argent dans les jeux et il a surpris le manège d’un croupier. Il tente de lui prendre ce qu’il a volé, mais le patron du casino le prend en flagrant délit. A leurs sortie de prison, ils entendent bien se retrouver pour faire quelques affaires ensemble. Tant qu’il ne faut pas travailler.

Man lance Kit dans une partie de poker où il est censé gagner gros. Il est allé voir l’usurier pour emprunter de l’argent. Mais Pei Pei (Betty Ting Pei) est complice de Man et, en tant que professionnelle, va prendre tout l’argent de Kit. Mais ce dernier ne l’entend pas de cette oreille er compte bien se faire rembourser quand il comprend qu’il est tombé dans un piège. Chez Man, il rencontre sa sœur Mei (Lisa Lui) et sa femme (Helena Law) et évidemment, Kit va trouver charmante la frangine de Man. Elle va l’aider à ne plus se faire arnaquer. Ces personnages féminins vont apporter quelques quiproquos et portes qui claquent quand Pei Pei va venir voir Man en même temps que sa femme quand les deux hommes devront se planquer de Chang (Wong Sam), un boss qu’ils ont arnaqué dans une course de lévriers.

Games gamblers play essaie de suivre ce scénario d’arnaque contre Chang même si on sent que la tentation d’aller faire un film à sketchs est importante (c’est la forme qu’il abordera dans ses films suivants). L’humour du film repose sur des situations dans lesquelles nos héros se mettent et qui vont les nuire. Ce sont des perdants nés, surtout Kit, mais le trait n’est peut-être pas assez forcé. Le langage prend aussi une grande importance comme lors du jeu télévisé où Man est inscrit et où il donne une multitude de réponses erronées (des jeux de mots en cantonais que les sous-titres essaient de rendre, plutôt bien d’ailleurs) ou lorsqu’ils disent des gros mots qui sont remplacés par un effet sonore. Le vrai souci du film est celui du rythme. Michael Hui étire souvent ses gags, il n’a pas encore la touche nécessaire pour ne pas voir dans Games gamblers play autre chose qu’un gallot d’essai.

Games gamblers play (鬼馬雙星, Hong Kong, 1974) Un film de Michael Hui avec Michael Hui, Samuel Hui, Ricky Hui, Betty Ting Pei, Lisa Lui, Roy Chiao, Judy Dirkin, Gam Dai, Wong Sam, Hui Siu-hung, Helena Law, Dean Shek, Fung Ngai, James Wong, Cheng Siu-ping.

1 commentaire:

Tietie007 a dit…

Je connais assez mal le cinéma asiatique.