mercredi 17 juillet 2013

Pacific rim


Petites notes au sujet de Pacific rim. On le sait, le film de Guillermo del Toro peut s’apparenter aux films de kaiju. Ces montres préhistoriques réveillés en 1954 avec Godzilla d’Inoshiro Hindo, à cause des radiations des essais nucléaires, ont continué d’exister au cinéma jusqu’à Godzilla final wars de Ryuhe Kitamura en 2004. Une trentaine de films, y compris le navet de Roland Emmerich. Dans Pacific rim, les monstres sous-marins vivent sous la croute terrestre qui se trouve sous les océans. Ils sont d’origine extra terrestre et ont, selon les deux savants Geiszler et Gottlieb (Charlie Day et Burn Gorman), donné naissance aux dinosaures.

Les kaiju n’ont pas le même cri que Godzilla pour de simple question de copyright. Pour la même raison, on ne voit ni Godzilla ni aucun des autres kaiju japonais qui avaient chacun un petit nom : Mothra, Ebirah, Megalon, entre autres. Les kaiju de Pacific rim ont aussi leurs petits noms : Knifehead, Leatherback ou Otachi. En revanche, au fur et à mesure du récit, leur force augmente ainsi que leur classification. Le combat final se fera contre un kaiju de catégorie 5, monstre super puissant qui jette sur les machines métalliques des humains (les jaegers, conduits en duo) de l’acide. Physiquement, les kaiju de Guillermo del Toro ressemblent à n’importe quel film avec des aliens d’origine reptilienne. Rien de bien neuf de ce côté.

Les lieux de l’action : Après un début aux Etats-Unis où Raleigh Becket (Charlie Hunnam) perd son frère dans la destruction de leur jaeger, le film part en Russie où Raleigh participe à la construction d’un mur contre les kaiju. Il est étonnant de constater que cette idée soit la même que dans World war Z.  Pacific rim se déroule ensuite essentiellement à Hong Kong en 2018. La ville, surpeuplée, est filmée de nuit avec une très belle photographie qui fait donne parfois l’illusion d’être dans un film en noir et blanc. Seule l’acide bleu des kaiju et le sang des humains tranchent dans cette teinte. Cela dit, le cinéaste ne fait pas grand-chose de son décor, si ce n’est de détruire la ville comme la mode l’exige de Iron Man Three à Man of steel en passant par The Avengers.

Une courte scène de flash-back se déroule à Tokyo permettant de découvrir le passé de Mako Mori (Rinko Kikuchi). Lors du premier essai avec Raleigh dans leur jeager, elle est prise dans ses souvenirs brutaux et traumatisants où elle a été, enfant, poursuivie par un kaiju. La question centrale du film, posée de manière superficielle, est de savoir si Mori, comme Raleigh, pourra faire abstraction du trauma initial. On trouve d’autres personnages secondaires, tous caricaturaux : l’adversaire arrogant de Raleigh, les deux savants fous qui se contredisent sur la nature des kaiju, plus deux russes et trois triplés chinois (les frères Luu) qui n’ont même pas une seule ligne de dialogue (je laisse deviner lesquels meurent en premier). Seul le personnage comique de Ron Perlman, dans un rôle de trafiquant, s’en sort avec les honneurs.

Le souci majeur de Pacific rim vient de sa production même, d’un tournage ultra rapide dû à une date de sortie trop proche par rapport au lancement de la production. En résulte outre ces personnages caricaturaux, des situations rebattues (encore une fois, le chef n’écoute pas celui qui sait des choses qui permettent de détruire les monstres, comme le vice-président n’écoutait pas Dennis Quaid dans Le Jour d’après) et des coups de théâtre que l’on devine cinq minutes à l’avance. (Oui, on devine bien que les personnages sans dialogues vont mourir en premier !). Est-ce que j’ai déjà parlé des qualités de Pacific rim ? Oui, je crois bien puisque le film est largement supérieur à tous les films hollywoodiens cités plus haut.

Pacific rim (Etats-Unis, 2013) Un film de Guillermo del Toro avec Charlie Hunnam, Diego Klattenhoff, Idris Elba, Rinko Kikuchi, Charlie Day, Burn Gorman, Max Martini, Robert Kazinsky, Clifton Collins Jr., Ron Perlman.

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