jeudi 29 août 2013

Tiger on the beat


Après l’effondrement de la Shaw Brothers (de deux à trois films par an à partir de 1986), Liu Chia-liang travaille pour la CCC (Cinema City Company) pour trois films. Tiger on the beat en 1988, Aces go places V : Terracota hit en 1989 et Tiger on the beat 2 en 1990. Il en profite pour embaucher quatre de ses acteurs fétiches dans Tiger on the beat, polar urbain qui cherche à marcher sur les plates-bandes de Jackie Chan ou John Woo. Norman Chu interprète le super méchant du trafiquant de drogues. Il veut vendre de la cocaïne venue de Thaïlande avec de vilains Américains. Gordon Liu incarne son garde du corps vicieux et violent. David Chiang est le commissaire en chef de la brigade anti-criminalité. Ti Lung est un restaurateur très ami avec le personnage de Chow Yun-fat.

Chacun d’eux a des apparitions plus ou moins longues en tant que personnages secondaires. Mais ce sont les deux flics Francis Li (Chow Yun-fat) et Michael Tso (Conan Lee) qui sont les héros de Tiger on the beat. Comme dans tout buddy movie, leur caractère s’oppose. Francis Li est un gros dragueur (le film commence dans la chambre d’une jeune femme quand le mari arrive), râleur (il s’engueule avec son patron) et paresseux (flic depuis onze ans, il n’est jamais parvenu à monter en grade). Michael Tso est un homme d’action, impulsif et intègre. Il entend faire respecter la loi partout où il se trouve. C’est à lui que sont dévolues les scènes de baston, notamment le final contre Gordon Liu où chacun est armé d’une tronçonneuse.

Le scénario de Tiger on the beat se déploie selon trois axes. Le premier est la confrontation entre les deux flics. Ils ont des méthodes différentes pour enquêter, l’une douce (Li), l’autre forte (Tso). Ils vont devoir faire équipe et s’entendre. Le deuxième est typique des polars des années 1980 : une banale histoire de trafic de drogues avec des méchants aux rires sardoniques qui se croient impunis. Tous sont très caricaturaux. Le troisième est autour des filles. Mimi (Shirley Ng) est la sœur de Li qui va flirter avec Tso, en cachette, car son équipier voit d’un mauvais œil cela. Mary-Donna (Nina Li Chi) est la sœur d’un trafiquant qui sert de coursier. Elle ignore tout du trafic mais va se retrouver embarquée dans cette sale histoire. Les deux demoiselles vont, bien entendu, être malmenées par les trafiquants de drogue.

Alors que dans ses films de kung-fu avait toujours évité d’accumuler les morts, le scénario de Tiger on the beat en regorge. Le cinéaste tente de s’adapter aux goûts du moment, bien loin de ses habitudes. Poursuite entre Philip Ko (le frère Mary-Donna) et Tso qui grimpe sur le toit d’un passage piéton. Courses en voiture avec cascades. Fusillade à gogo. Mais pour rester dans la course, le film est aussi agrémenté de scènes comiques qui ne volent pas haut : drague minable de Francis Li, gags avec les deux héros en caleçon dans la rue, courte apparition de la comique Lydia Shum en vendeuse de sous-vêtements féminins. Le film n’est pas désagréable à regarder grâce aux acteurs, Chow Yun-fat en tête dans son personnage de mec tellement cool et aussi grâce à Gordon Liu en épouvantable méchant. Après les gros bides de ses films précédents, Liu Chia-liang renoue enfin avec le succès public et relance sa carrière.

Tiger on the beat (老虎出更, Hong Kong, 1988) Un film de Liu Chia-liang avec Chow Yun-fat, Conan Lee, Nina Li Chi, Shirley Ng, James Wong, Ti Lung, Gordon Liu, Norman Chu, Phillip Ko, Shing Fui-on, David Chiang, Lydia Shum, Chan Yau-man, Lau Kar-wing.

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