L'univers fantastique japonais est peuplé de monstres que l'on pu découvrir ici et là dans quelques films : Pompoko d’Isao Takahata ou Un été avec Coo de Keiichi Hara, deux films d'animation qui permettaient à leurs cinéastes de créer des univers de toutes pièces. Takashi Miike s’est donc attaqué à cet imaginaire japonais, en l'occurrence les 100 monstres yokai en remettant au goût du jour la légende illustrée en 1968 et 1969. Pas d'animation pour Miike mais des acteurs de chair et de sang. Ou presque.
Takashi Miike
cherche à faire revivre l’esprit des films et non à inaugurer une nouvelle ère
de mythologie ou à moderniser le film des 100 monstres avec des enjeux actuels. Takashi Miike fait l’inverse de ce qu’avait produit Ryuhei Kitamura avec Godzilla final war. Et c’est tant
mieux. Miike ne veut que s’amuser avec ces milliers de monstres marrants à tel
point que lorsqu’on croit qu’il fait nous sortir une parabole sur l’écologie,
il se contente de dire que les monstres trouvent affreux que les gens jettent
leurs chaussures.
The Great yokai war a pour héros Tadashi, un gamin d’une dizaine
d’années qui est le souffre douleur de ses camarades de classe. Il vit seul
avec sa mère et un grand père qui perd la tête. Un soir de début d’été, une
parade a lieu dans son village et il est choisi pour être le chevalier Kirin.
C’est-à-dire justement un chevalier qui va chasser le mal dans la forêt de
Gobelin. Seulement voilà, Tadashi n’a jamais entendu parler de ces légendes. Il
va aller se renseigner et finalement se rendre dans cette forêt où un grand
nombre d’aventures l’attend.
Car
comme il se doit, la forêt est peuplée de monstres yokai. Tadashi adopte une
jolie petite boule de poils qui répond au doux nom de Sunekosuri. Il va
rencontrer l’homme-tortue, la femme des marais, le pied-forgeron. Tadashi ne
comprend pas au début ce qui lui arrive. Il voit la femme au long, long, long
cou. Il se sent évidemment sans défense, agressé et vulnérable. Cette
découverte est une partie assez drôle où Miike s’en donne à cœur joie dans la
gentille monstruosité.
Mais
Tadashi a une mission. Sauver la forêt, donc les monstres, donc la légende. Car
Agi a trahi et elle s’est alliée avec Kato qui veut détruire tout cela. A cet
effet, ils créent des monstres de métal avec les âmes de yokai. La peur se
répand parmi les créatures, mais le plaisir augment pour le spectateur. Miike
transforme son gamin en Chevalier Kirin, là aussi en jouant sur la parodie
lorsqu’il met son costume qui est assez ridicule, un short noir, une cape
rouge. Mais il a un sabre magique. La grande guerre des monstres peut
commencer.
Car
Miike a réussi avec The Great yokai war
à recréer un univers féerique fait de bric et de broc. Il y a une certaine
poésie à voir tous ces acteurs grimés ainsi, puisque Takashi Miike a réussi à
ne pas utiliser trop de numérique pour l’invention des yokai, les acteurs
semblent s’éclater à s’être tous déguisés. Mais surtout, s’il y a un message
dans The Great yokai war, il
consiste à clamer qu’il faut continuer de croire aux monstres de son enfance.
C’est ce que fait le personnage du journaliste qui boit de la bière et peut
voir les yokai. La scène finale avec tous les monstres qui sont à Tokyo en
pensant être à un concert géant est hilarante et poétique. Un joli petit film
de Takashi Miike.
La
Guerre des yokai (The Great yokai war, 妖怪大戦争, Japon, 2005) Un film de Takashi Miike avec
Ryuunosuke Kamiki, Hiroyuki Miyasako, Chiaki Kuriyama, Bunta Sugawara, Kaho
Minami, Riko Narumi, Etsushi Toyokawa, Kiyoshirô Imawano, Mai Takahashi,
Masaomi Kondô, Sadao Abe, Takashi Okamura, Naoto Takenaka, Kenichi Endô, Renji
Ishibashi.
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