mercredi 10 septembre 2008

Fleur secrète

Quand un film érotique tendance SM scato sort avec une belle affiche qui ne dit pas vraiment ce que le film va être, il existe un risque que les spectateurs se trompent sur la marchandise. Car l’affiche française actuelle ne ressemble pas à celle de ce film japonais de 1974. Ainsi, avec un titre aussi poétique, Fleur secrète, et une affiche romantique, il y a du Mizoguchi ou du Ozu pour le spectateur non averti, et pas une accumulation de bondage et d’humiliations. Dans la salle où j’ai vu le film, il y avait trois autres spectateurs. Le premier a pesté tout le premier quart d’heures (il y une scène innocente avec des chenilles sur le cul d’une servante où il sortait bon nombre de putain), puis a quitté la salle au bout de vingt minutes. Il y avait derrière moi, un couple de retraités. La femme est parti au bout d’une demie heure, et lui cinq minutes après. Cela ne m’a empêché de rester et de regarder le reste. Juste un petit dérangement anecdotique.


Il faut dire que Fleur secrète ne va pas crescendo dans les scènes de sexe. Ça commence tout de suite très fort avec un écran rouge, un gamin qui tient un flingue, un gros zoom sur sa mère qui se fait baiser par un GI noir du nom de Jimmy. Le gamin tire sur le mioche et on le retrouve quelques années plus tard, dans le bordel SM que tient sa vieille mère. Dans la cave, on aperçoit des filles nues attachées et bien malmenées sous le fouet de la mère et les insultes d’un client. Pendant ce temps le générique défile.


Notre héros est un jeune cadre qui vient chez maman, qui depuis ce crime est devenu impuissant et qui passe son temps à se branler chez lui. Ça ne serait pas grave s’il ne conservait pas tous les mouchoirs avec lequel il a essuyé son sperme. Son patron veut le voir. Notre employé va chez son boss. Il traite sa servante de curieuse façon, C’est l’histoire avec les chenilles qui a choqué mon voisin de cinéma. Le patron veut que son cadre dresse sa femme. En effet, il pense qu’il est adepte du SM après avoir trouvé des photos dans son bureau (quel âne, quand même !).


Voilà donc notre homme qui va capturer la femme de son patron. Et en tomber amoureux au grand dam de sa maman qui ne voit en elle qu’une salope (c’est dans les sous-titres français). La femme se soumet mais il faut se méfier. Tout le monde semble devenir fou d’une manière ou d’une autre, mais paradoxalement, le réalisateur a de la tendresse pour ses ogres. Car chacun a une bonne raison d’agir ainsi.


Pur film d’exploitation, je ne pense pas déceler un auteur chez ce cinéaste de roman porno, mais des tendances pour les couleurs rouges, et une manière toute à lui – poétique – de filmer les fleurs. Pas trop ma tasse de thé vert non plus, je ne suis pas programmateur à la CF, moi.


Fleur secrète (花と蛇, Japon, 1974) Un film de Masaru Konuma avec Naomi Tani, Yasuhiko Ishizu, Nagatoshi Sakamoto.



1 commentaire:

Anonyme a dit…

Huuummmmm. Je suis impatient de voir ce petit bijou. Heureusement que la rentrée du cinéma existe. Et vu la critique on ne peut que courir aller voir ce film :-)