Je n’ai jamais évoqué les mésaventures d’Edison Chen. L’acteur a été l’objet d’une scabreuse histoire de mœurs au début de l’année. En cause, des photos personnelles de lui en train de faire l’amour avec des actrices connues de Hong Kong : Gillian Chung et Cecilia Cheung, notamment. Chen avait pris ces photos et les avait stocké dans le disque dur de son ordinateur portable. Lors d’une réparation, les photos ont été volées puis divulguées sur internet. Les actrices étaient-elles au courant ? Peu importe, car à Hong Jong, et plus encore dans l’industrie du cinéma, on doit rester jeune et joli. Tout cela a été narré dans le détail sur hkcinemagic.
Pour Edison Chen et les actrices, cela est grave. Ils représentent un potentiel commercial que ces histoires de fesses sont venues contrecarrer. Gillian Chung, chanteuse ultra populaire avec Charlene Choi, a désormais quelques soucis de crédibilité dans son rôle d’actrice gentille et propre sur elle. Pour Cecilia Cheung, c’est encore pire. Elle s’est retirée du cinéma (j’espère provisoirement) pour se marier avec Nicholas Tse. Elle a eu un bébé en août 2007. Tse a exigé un test de paternité. Mais c’est pour Edison Chen que l’histoire a été catastrophique. Avant la parution des photos, il avait tourné dans Sniper. La production a décidé de supprimer la plupart de ses scènes. Le nouveau film de Stephen Fung dans lequel il devait jouer est au point mort.
C’est toute une génération de jeunes acteurs et actrices de Hong Kong qui est touchée et ébranlée dans leurs plans de carrière. Le cinéma est en crise et il est devenu de plus en plus difficile d’acquérir un statut de star. La double carrière chanteur acteur permet de développer leur talent, mais aujourd’hui que Nicholas Tse et Edison Chen sont sur la sellette, il n’y a plus guère que Louis Koo et Daniel Wu pour représenter cette génération arrivée après la rétrocession.
Le cas du film de Barbara Wong est intéressant. Il n’y a pas de nom connu dans sa distribution. Le film est une sorte de suite de son film phénomène Truth or dare : 6th Floor Rear Flat en date de 2003. D’ailleurs le titre en chinois de Happy funeral est le même avec juste un 2. Wong a engagé de jeunes chanteurs issus de la chanson ou du hiphop cantonais (l’un des rares intérêts du film est d’y entendre du cantorap). Deux actrices montantes complètent la distribution. Les personnages y parlent essentiellement de réussite au travers d’une métaphore lugubre : celui de l’enterrement. Il est possible d’y voir une allusion à cette nouvelle génération qui tente de s’en sortir avec ses moyens jeunes et fun.
A ce titre, la présence d’Eric Tsang est significative. Il est dans le cinéma depuis plus de trente ans et est toujours actif. Mais il représente la vieille école. Dans son rôle, la bande de jeunes lui demande de financer leur projet. Il s’y refuse d’abord mais doit bien comprendre qu’ils ont raison et que ça marche. Seulement voilà, on dira que dans l’autre film de Barbara Wong, on a déjà oublié les acteurs. Et de Happy funeral, qu’il est bien mou, très à la mode (on filme au caméscope) et complètement anecdotique. On y rit un peu (la scène d’enterrement de la grand-mère du copain de Tian Yuan), on est vaguement émus lors de celui de Suzy la mémé qui leur loue l’appartement bon marché qui donne son titre aux films. Finalement, la nouvelle génération est bien pâle et il n’est pas certain qu’elle puisse remplacer la vague d’Edison Chen.
Happy funeral (六樓后座2 家屬謝禮, Hong Kong, 2008) Un film de Barbara Wong avec Elanne Kong, Tian Yuan, Law Chung-him, Donald Tong, Siu Yeah-jim, 6 Wing, C. Kwan, Candy Hau, Eric Tsang, Tang Chi-fung, Stephanie Cheng, Philip Ng, Raymond Wong Bak-ming, Karena Lam, Candy Lo, Lawrence Chou, Sammy.
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