lundi 8 septembre 2008

Un été avec Coo


Le cinéma du Japon utilise ses légendes pour apporter du sang neuf dans ses fictions Hayao Miyazaki est sans aucun doute celui qui se débrouille le mieux avec cet investissement dans tous ses films. Pompoko et The Great yokai war allait du côté des tanuki et des yokai, et voici aujourd’hui les kappa. Un kappa est une petite créature verte qui ressemble un peu à un crapaud. Il est vert, vit dans les marais, a les pieds palmés, un assiette sur la tête qui lui permet de boire.

Dans un Japon ancien, celui de l’ère Edo, deux hommes ont fait affaire pour se partager un marais. Cet arrangement doit rester secret car il a de la corruption là-dessous. Un kappa et son fils tentent de raisonner les deux hommes, il leur dit que des kappa vivent là, mais le père se fait tuer devant les yeux du fils qui disparaît dans un éboulement. Trois cents ans plus tard, le jeune Kôichi découvre dans une pierre le jeune kappa séché. Après l’avoir mis dans l’eau, le kappa se réactive et toute la famille de Kôichi l’adopte. Sauf la petite sœur qui est jalouse de l’arrivée d’un concurrent. La kappa sera vite nommé Coo, d’autant qu’il ne se rappelle pas son nom.

Coo aime le poisson, faire du sumo, la pluie qui tombe dans son assiette. Coo réussit à communiquer avec le chien de la famille, qui lui aussi à une histoire difficile (un ancien maître violent). Coo s’est fait adopter, mais il doit rester secret, sans quoi il deviendrait une attraction foraine. Hélas, la petite sœur vend la mèche et la rumeur se répand telle une traînée de poudre. Auparavant, Kôichi aura eu le temps d’emmener Coo dans le « pays des kappa », à la recherche d’autres créatures. En vain, ils n’y trouvent que des légendes.

Un jour, l’existence de Coo est révélée au public, il passe même à la télé, mais cela se passe mal. Il retrouve le bras de son père conservé par le descendant de son assassin. Jusque là, l’imagerie du film était bien gentille : ciel bleu, rivière verte et bons sentiments. Quand Coo se fâche, il fait apparaître un ciel orageux où un dragon se déploie, il tue un corbeau menaçant dont le sang gicle sur les passants. Cette noirceur est de courte durée. Certes la famille de Kôichi est embêtée par la télévision, les voyeurs et les ragots, mais rien de leur vie ne change.

Un été avec Coo a deux problème majeurs. Tout d’abord, sa longueur (2h15) qui est due aux nombreuses sous intrigues qui irriguent le scénario et en premier lieu celle d’une camarade de Kôichi, timide et vulnérable, censée illustrer le premier amour de l’enfant. Mais c’est surtout l’animation et son design qui est d’une platitude et parfois d’une grande laideur. Le film se veut une fable écolo, c’est sans doute la seule vraie raison de sa sortie en France, pour capitaliser sur un genre très à la mode depuis la découverte du cinéma de Miyazaki. Mais Un été avec Coo ne vaut pas grand-chose, qu’on le compare ou non avec les chefs d’œuvre du maître du studio Ghibli.

Un été avec Coo (河童のクゥと夏休み, Japon, 2007) Un film de Keiichi Hara avec les voix de Kazato Tomizawa, Naoki Tanaka, Naomi Nishida, Kenichi Nagira, Takahiro Yokoyama.

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