Gao Jing (Angelica Lee) est psychiatre. Avec Guo Dong, son petit ami (Guo Xiao Dong), elle part dans les îles Okinawa (où les scènes sous-marines ont été filmées) à la recherche d’une cité perdue et engloutie par l’eau. Dong meurt en prenant des photographies, sa tête a disparue. Mais Gao Jing est incapable de se souvenir comment cela a pu arriver. Tsui Hark filme longuement des plans sous l’eau sans que l’on comprenne réellement pourquoi. Lors de l’enterrement, Xiao Kai (Isabella Leong), fait un esclandre car en tant que sœur du défunt, elle n’a jamais été sollicitée pour participer aux funérailles. Des apparitions ectoplasmiques commencent à se produire.
Gao Jing va voir un de ses confrères Tang (Tony Leung Ka-fai) qui lui donne des substances et l’hypnotise pour essayer de savoir ce qui s’est passé lors de la plongée fatale. Gao Jing parle alors dans un dialecte de Shanghai, puis elle évoque un article dans un journal japonais. Chez elle, des choses étranges se passent, un poisson dans son aquarium frappe contre la vitre et se suicide. Elle va commencer à comprendre qu’elle voit des morts et c’est un de ses patients Simon (Chang Chen) qui va lui révéler comment les morts peuvent apparaître : ils aiment l’eau et donc les aquariums, détestent la lumière et les miroirs. Gao Jing va tenter d’entrer en contact avec Dong.
Dans sa volonté de reprendre les motifs des frères Pang, Tsui Hark part dans une direction toute opposée. Il ne fait jamais d’effets horrifiques comme il y en avait dans The Eye. Au contraire, les apparitions fantomatiques sont développées de manières très calmes, en clamant que les fantômes existent et qu’il est tout à fait normal de les voir. L’étrangeté devient alors vivement inquiétante à défaut de ficher la frousse. C’est cela la nouveauté que propose The Missing avec une pondération toute ouateuse. Il y a des longs plans faits de lents travellings, c’est très beau. Tsui Hark produit de belles images énigmatiques qui procurent beaucoup de plaisir.
Mais The Missing est long, très long, trop long. Il dure près de deux heures et jamais je n’ai douté du pouvoir de la mise en scène de Tsui Hark. Cependant, le film s’englue dans un romantisme extrêmement mièvre où le personnage d’Angelica Lee cherche à retrouver son amour perdu et cette quête devient vite le moteur du scénario. L’actrice joue bien, comme tous les autres acteurs, son rôle d’amoureuse éperdue. Elle joue cela sans ironie et sans doute c’est cela qui manque un peu à l’ensemble. La musique et les chansons sont à ce titre d’un conformisme affligeant.
La dernière demi-heure se lance dans un retournement de situation que l’on pouvait deviner si l’on avait bien pris garde aux indices donnés depuis le début du film. On se rappelle que elle voyait des morts et en conséquence que les vivants qu’elle a pu rencontrer étaient peut-être des morts et inversement. Cette finale donne trop d’explications, enlève du charme au film et retombe sur ses pattes. On sait que l’avenir de Tsui Hark est derrière lui et son nouveau film est bien bancal. Joli mais un peu vain.
Missing (深海尋人, Hong Kong, 2008) Un film de Tsui Hark avec Angelica Lee, Isabella Leong, Chang Chen, Tony Leung Ka-fai, Chang Chen-yue, Guo Xiadong.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire