Sa mère, Madame McBing rêvait qu’il soit intelligent, ou qu’il soit riche, ou qu’il soit beau comme Chow Yun-fat. Mais la bassine rouge volante qui annonce les oracles au moment de l’accouchement en aura décidé autrement. McDull sera un petit cochon grassouillet et rêveur. McDull est surtout un charmant et mignon jeune homme – sous la forme d’un cochon, certes – de Hong Kong.
Les films d’animation sont rares à Hong Kong et l’adaptation de la bande dessinée de Alice Mak et Brian Tse par Toe Yuen mélange les styles. Une animation classique et naïve pour les personnages et des images de synthèse pour les décors urbains. Parfois quelques prises de vue réelles viennent agrémenter le film. McDull en adulte qui va se baigner dans McDull dans les nuages et la vie dans une usine de fabrication de poupées pour conter le dur passé de Madame McBing, la maman.
Les deux films décrivent la vie de la classe moyenne de Hong Kong, version famille décomposée. McDull (avec la voix de Jan Lamb qui en off fait le personnage adulte qui se rappelle son enfance) vit seul avec sa mère (Sandra Ng prête sa voix vive et dynamique). Il n’a pas de papa. La vie est difficile, aucun luxe n’est permis mais McDull rêve de partir en voyage aux Maldives ou plus simplement de manger de la dinde pour Noël, deux choses que sa mère ne peut pas se permettre. Il faudra qu’elle use d’imagination pour faire croire à son fils qu’ils sont effectivement allés aux Maldives.
Mais la vie de McDull, c’est débord l’école et ses camarades, tous représentés en animaux : tortue, chat, canard, veau. En revanche, l’institutrice Miss Chan est une humaine. Elle est tête en l’air et demande plusieurs fois aux enfants s’ils sont présents lors de l’appel. Encore une rêveuse invétérée. Car finalement, dans la vie urbaine grise et rectiligne, seul le rêve coloré et arrondi permet de s’épanouir. Les deux films sur ce point vont loin dans la démonstration. Il suffit que McDull pense à la beauté des Maldives pour que les immeubles viennent contredire ce vers quoi il tend.
Anthony Wong donne sa voix grave et mélancolique à tous les personnages masculins dans McDull dans les nuages. Et tous les personnages masculins adultes ont la même tête : un vieux dégarni à moustache, que ce soit le directeur de l’école, un restaurateur ou Logan. Ce dernier va devenir le mentor de McDull et lui enseigner la capture de la brioche comme on enseigne le kung-fu aux jeunes disciples. Logan montre avec fierté son mollet musclé. Madame McBing espère que la capture de brioche (dont les variétés sont énumérées) sera un jour discipline olympique.
Logan est le père de substitution de McDull. Dans McDull, prince de la bun (bun = brioche), le jeune cochon va faire la connaissance de son père à travers un récit que sa mère lui raconte. Andy Lau fera la voix du père, un prince un peu stupide qui est ami avec un personnage à tête de pizza. Là encore, le film vaut pour les valeurs qu’il veut inculquer aux enfants même si le récit reste parfois très ésotérique et difficile à comprendre. Les deux films vont l’éloge de l’imaginaire qui permet de s’épanouir. Les aventures du jeune cochon ont continué dans McDull the alumni.
McDull dans les nuages (My life as McDull, 麦兜故事, Hong Kong, 2001) Un film de Toe Yuen avec les voix de Jan Lamb, Sandra Ng, Anthony Wong.
McDull, prince de la bun (麦兜·菠萝油王子, Hong Kong, 2004) Un film de Toe Yuen avec les voix de Jan Lamb, Sandra Ng, Anthony Wong, Andy Lau.
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