Do-joon (Won Bin) est un garçon gentil. Il joue avec un chien dans la rue en face de l’échoppe de sa mère (Kim Hye-ja). Ile st avec son meilleur ami Jin-tae (Jin Goo). Do-joon est un adulte de 27 ans un peu simplet, un peu débile et qui manque ce jour-là de se faire renverser par un Mercédès devant la route. La mère se précipite dans la rue, elle le surveille sans arrêt. Do-jjon n’a rien, mais entraîné par Jin-tae, il suit la voiture jusqu’au terrain de golf et fracasse le pare-brise puis va insulter le propriétaire. Cela se terminera au poste où la mère supplie l’inspecteur Je-moon (Yoon Je-moon) de libérer son fils qui ne peut pas se passer. Elle s’excuse longuement et ramène son simplet à la maison où elle ne veut plus qu’il voit Jin-tae.
Do-joon est comme un enfant. En tout cas, sa mère le traite comme tel. Au petit déjeuner, elle lui prépare son bol de café dans lequel elle met les médicaments. Do-joon est déjà parti et, innocemment, il se met à pisser au bord de la route. Elle le rattrape pour lui donner à boire comme à un bébé. Il ne s’arrête même pas de pisser. Puis, il rentre dans le bus pour rejoindre Jin-tae. Do-joon est un enfant mais il a des pulsions sexuelles comme tout adulte célibataire de 27 ans. Il va au bar Manhattan pour rencontrer et draguer des filles. Les filles n’attendent que Jin-tae, le beau gosse. Et Do-jjon boit des bières, encore et encore, alors qu’il n’a pas de quoi les payer. Puis, il s’en va tout bourré. Il suit une jeune femme en uniforme de lycéenne. Et il rentre chez lui, s’endort dans le même lit que sa mère. Elle reste habillée et dort sur la couette, lui se met en caleçon.
Le lendemain, la jeune fille Ah-jong (Moon Hee-ra) est retrouvée morte. On l’a assassinée et son corps est mis en évidence sur la terrasse d’un bâtiment. Immédiatement, la police soupçonne Do-joon d’avoir commis le meurtre. Il est incarcéré et la mère prend un avocat très réputé et très cher (Yeo Moo-yeong) alors qu’elle est pauvre. Mais, pour la mère son fils est innocent. L’enquête de la police semble baclée. Les indices sont maigres d’autant qu’il a beaucoup plu la nuit du meurtre. La mère va partir à la recherche de preuves pouvant innocenter Do-joon. Elle va accuser Jin-tae d’être le coupable. Jin-tae n’est pas allé voir son ami en prison et il possède un club de golf piqué lors de l’altercation. La mère trouve que l’avocat est un peu fantaisiste. Il veut faire passer Do-joon pour fou ce qui lui permettrait de faire moins de prison. Ses manières déplaisent à la mère notamment quand il lui donne rendez-vous dans un bar américain.
L’enquête de la mère continue. Et elle avance vite. Elle va remettre toutes les pièces du puzzle en place et prouver l’innocence de son fils. Et le spectateur ne peut être que du côté de la mère. Tout le film est de son point de vue. Tout, sauf la scène du meurtre vu par Do-joon, qui a des problèmes de mémoires puis par une autre personne qui donnera la solution à cette énigme. Avec ce point manipulateur mais jouissif, très immoral, Mother rejoint les films manipulateurs tels qu’en ont tournés Alfred Hitchcok et Brian de Palma. La folie de la mère envahit le film et gagne le spectateur qui ne peut que la croire. Mother parvient à ne pas tomber dans le piège du retournement final, qui est actuellement l’un des pires écueils du cinéma policier et de suspense actuel.
Et si on croit autant la mère, c’est que Bong Joon-ho nous a habitués à la stupidité des corps de la justice et de l’ordre dans ses films précédents. Memories of murder comme The Host montraient des policiers incompétents et on se dit que la police fait forcément les mêmes erreurs grossières. Mother joue avec la connaissance que nous avons de son cinéma, le contredisant pour mieux en sortir une nouvelle histoire. Le film est aussi le portrait d’une mère extrême, possessive, qui abuse de sa position pour garder son fils enfant. Le film n’est avare de rebondissements, ce qui est bien la moindre des choses dans un film aussi long. Je suis aussi reconnaissant à Bong Joo-ho d’avoir éviter les plans racoleurs de la mère éplorée comme on pouvait en voir dans Secret sunshine. Je n’avais pas vu un film coréen en salle depuis ce dernier tellement j’en avais été dégoûté. Je vais peut-être tenter d’en revoir.
Mother (마더, Corée, 2009) Un film de Bong Joo-ho avec Kim Hye-ja, Won Bin, Jin Goo, Yoon Je-moon, Jeon Mi-seon, Song Sae-byeok, Lee Yeong-seok, Moon Hee-ra, Cheon Woo-hee, Kim Byeong-soon, Yeo Moo-yeong, Jeong Yeong-gi, Ko Gyoo-pil, Lee Mi-do, Lee Mi-do, Kim Jin-goo, Kim Hong-jib.