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1906, Hong Kong. La colonie britannique s’apprête à accueillir Sun Yat-sen, fondateur du Kuomintang et futur tombeur de l’Empire de Chine. Il vient professer la bonne parole de la démocratie auprès d’intellectuels. Chen Xiao-bai (Tony Leung Ka-fai) a organisé la venue du leader politique. Il doit contrer les menaces des monarchistes qui veulent éliminer Sun avant son entrée dans le port de Hong Kong. La mission de Chen sera de trouver des gardes du corps pour affronter les assassins. Au milieu, le pouvoir britannique veut rester neutre. Le chef de la police, Smith (Eric Tsang affublé d’une petite moustache) menace les républicains mais tient à faire régner le calme.
Chen va rencontrer son ami Li Yu-tang (Wang Xueqi), homme de tradition qui a donné naissance à de nombreuses filles. Il a aussi un fils de vingt ans, Chung-guang (Wang Bo-Chieh), qui doit être son héritier. Li a eu un autre fils, Liu (Leon Lai), qui est tombé amoureux de sa belle-mère, la deuxième femme de son père. Li l’a chassé de la demeure familiale et Liu est devenu mendiant. Dans une belle scène, Li sur son pousse-pousse donne une pièce à son porteur pour qu’il la donne à son fils déchu. Le porteur est Ah Si (Nicholas Tse), un jeune homme dont le visage est encombré d’une vilaine cicatrice. Ah Si est amoureux de la fille d’un commerçant, elle-même est handicapée.
Li Yu-tang soutient le mouvement révolutionnaire de Sun Yat-sen. Et son fils, en secret, est acquis à la cause. Contre l’avis du père qui n’espère qu’une chose : qu’il reprenne les affaires familiales. Quand Chen cherche des mercenaires pour protéger Sun, Chung-guang se porte volontaire. Parmi les autres gardes du corps, Ah Si sera le pousseur de la voiture de Sun Yat-sen. Hung (Li Yuchun), la seule femme du groupe. Elle est la fille d’un général en exil (Simon Yam) qui a une troupe d’opéra chinois. Tofu, un ancien moine géant (Mengke Bateer), qui prépare les repas. Liu, le fils déchu. Et enfin, Chung-yan (Donnie Yen), policier de son état qui, après avoir espionné Li Yu-tang pour les monarchistes, rejoint les Républicains.
Toute la première heure de Bodyguards and assassins est consacrée à présenter tous les personnages et les relations qui les lient entre eux. Petit à petit, toutes les pièces du puzzle se mettent en place. Les différentes classes sociales sont représentées, parfois comme des archétypes, mais cela fonctionne. Chaque personnage a son lot de malheur qui pourrait disparaitre grâce à l’arrivée de la République et de la démocratie, un mot très souvent prononcé ce qui fait sourire quand on sait que la Chine produit le film. Mais, le mot démocratie est aussi très présent dans The Founding of a Republic. Teddy Chan réussit à montrer de l’émotion est les tenants et aboutissants de manière convaincante.
La deuxième heure constitue la partie action. Elle est filmée en temps réel, celle de l’heure où Sun Yat-sen vient à Hong Kong pour préparer la révolution. L’affrontement entre les gardes du corps et les assassins menés par Yan Xiao-guo (Hu Jun), fanatique du système impérial et divin prend place. Xiao-guo est parvenu à rallier à sa cause de nombreux mercenaires qui vont tenter d’assassiner Sun. Le problème de cette partie d’action est la mise en scène de Teddy Chan qui abuse des ralentis. On connait bien entendu l’issue du film puisque Sun Yat-sen a échappé à l’attentat. Le suspense de Bodyguards and assassins consiste à savoir qui va mourir parmi les gardes du corps. Cela doit être émouvant puisque nous connaissons désormais leur vie et que le spectateur est proche d’eux. Donnie Yen se bat contre un fou furieux dans la rue, puis Leon Lai manipule un éventail en métal. On sent Teddy Chan un peu à la peine pour filmer les combats tous mal découpés. Mais, ce qui semble plus l’intéresser est la profusion d’émotion.
Bodyguards and assassins (十月圍城, Chine – Hong Kong, 2009) Un film de Teddy Chan avec Donnie Yen, Leon Lai, Wang Xueqi, Tony Leung Ka-fai, Nicholas Tse, Hu Jun, Li Yuchun, Eric Tsang, Simon Yam, Fan Bing-bing, Le Cung, Wang Bo-chieh, Zhou Yun, Michelle Reis, Xing Yu, Zhang Hanyu, Wang Wenjie, Philip Ng, John Sham, Jacky Cheung.
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