samedi 31 juillet 2010
Jackie Chan à Hong Kong (Gorgeous)
mercredi 28 juillet 2010
Fire of conscience
Dante Lam offre avec Fire of conscience l’une des plus belles scènes d’ouverture filmé dans un polar depuis celle d’Overheard d’Alan Mak et Felix Chong. En caméra subjective, en noir et blanc, comme un plan séquence, différentes scènes défilent. Comme figés, les personnes sur l’image sont engagés dans des moments violents qui annoncent sur le mode du flash-back le début du récit. Dans le métro, des flics se font tirer dessus à bout portant par un homme qui porte une casquette. Une réunion au sommet à lieu à la Police pour montrer toute la drogue qu’ils ont démantelé d’un trafic. Une femme nue est au lit avec un homme. Dans un bar, un homme vole un portable. Dans la rue, l’inspecteur Kee (Richie Ren) va à son rendez-vous. La musique appuie le suspense.
Enfin, tout passe à la couleur. Des couleurs très vives qui contrastent avec le noir et blanc patiné. Et tout va très vite. Celui qui avait volé le portable s’enfuit du restaurant. Immédiatement poursuivi par le flic qui vient d’être dérobé. Kee s’engage dans la course. La caméra est débridée. Un camion surgit et renverse l’autre flic qui dit à Kee ce qu’il lui est arrivé. Cette ouverture est un morceau de bravoure d’une grande force qui amène les premiers éléments de Fire of conscience sans qu’on ne le comprenne tout à fait. Mais, tout est donné dès les cinq premières minutes. Dante Lam maîtrise son film avec brio.
Il faut maintenant présenter Manfred (Leon Lai), un flic qui sera l’opposé de Kee. Ce dernier poste un costume cravate, de jolies lunettes, a une femme superbe. Manfred porte une barbe mal taillée, s’habille avec les premières fringues qu’il trouve et semble vivre dans sa voiture. Il cherche encore le meurtrier de sa femme. Il est toujours flanqué de Cheung-on (Liu Kai-chi), un flic nerveux que l’on découvre complètement saoul. Les deux hommes que tout oppose vont devoir travailler ensemble. D’abord, pour retrouver le portable volé et ensuite pour résoudre une histoire de trafic de drogue. Les indices s’accumulent et surtout une évidence. Kee semble impliqué dans ce trafic puisque régulièrement les flics sont pris de court quand ils planquent.
Après quelques moments plus classiques, Dante Lam met en scène dans un restaurant une séquence magnifique où des armes doivent être vendues. Le port d’armes à feu est interdit à Hong Kong, de cela découle un grand trafic. Tous les personnages sont dans la pièce. Le tueur au chapeau, Manfred et une de ses collègues, un Chinois venu faire l’appât et les hommes de Kee. Les trafiquants d’armes arrivent. Tout devient une question de regard, de cachette. Ne pas se faire voir mais bien tout observer. Ne pas se faire remarquer mais agir au bon moment. Les téléphones sonnent. On avertit les malfrats de la présence des flics. La caméra tourne autour des personnages, la musique s’intensifie jusqu’à l’action et à un gunfight d’une très grande tenue. Une séquence d’anthologie.
Seulement voilà, des séquences comme celle-ci, il n’y en a finalement peu. Le vrai souci avec Fire of conscience demeure l’application avec laquelle Dante Lam développe la psychologie des personnages. Et le film en regorge. Chacun a ses raisons, ses motivations et cela devient parfois confus et convenu. Les acteurs sont pourtant admirablement dirigés mais le cinéaste décide de prendre la voie inverse de celle de Johnnie To (aucune psychologie, des personnages miroirs du spectateur) ou Andrew Lau (des personnages archétypaux mais peu nombreux). Le final montrera l’affrontement entre Kee et Manfred au milieu de la Fête du Dragon. Le film reprend un peu du poil de la bête.
Fire of conscience (火龍, Hong Kong, 2010) Un film de Dante Lam avec Leon Lai, Richie Ren, Wang Baoqiang, Vivian Hsu, Liu Kai-chi, Michelle Ye, Wilfred Lau, Charles Ying, Vanessa Yeung, Chen Kuan-tai, Tang Yan, Tan Kai, Yue Xiaojun.
lundi 26 juillet 2010
Sixty million dollar man
C’est le point ultime d’appréciation de l’œuvre dégénérée de Stephen Chow, passé ce cap, on retrouve les films majeurs du démiurge, mais Sixty million dollar man est encore une production de Wong Jing avec tout ce que cela implique : humour en dessous de la ceinture, vannes scato, misogynie à tous les étages et recyclage de certains succès du cinéma contemporains. Passé ce film, Stephen Chow soignera ses comédies et il ne tournera que pour lui, une fois ses engagements avec les autres sociétés de production finis.
Stephen Chow est un jeune fils à papa friqué, arrogant et entouré de jeunes femmes court vêtues qui lui rappellent comment il est beau, riche et intelligent. C’est un homme insupportable et détesté de tous. Il fait des coups pendables à ses camarades de fac mais personne ne lui dit rien parce que son père (Wong Yat-fei) est président de l’école. Rien ne lui est refusé, il se rend à l’école en hélico, fume le cigare en cours, humilie les autres avec de sales blagues. Et il ne se déplace jamais sans l’oncle Tat (Ng Man-tat), éternel souffre douleur.
L’un des professeurs de Sing, Monsieur Tsui (Tsui Kam-kong) n’en a rien à faire des facéties de Sing. Il ne le craint pas. Sa fille (Gigi Leung), une tocarde à grosses lunettes et portant appareil dentaire non plus. Il se moque d’elle mais elle ne le trouve pas mignon, ce qui le trouble puisque personne n’ose le contredire. Sing et sa copine s’introduisent chez le professeur. Dans sa cave, ils découvrent de drôles de chose, des personnages étranges. Ils avertissent la police mais ils ne sont pas crus.
Mais, Sing et sa copine sont surtout poursuivis par de méchants japonais. Alors que le film se lance sur une parodie de Pulp fiction, où les deux dansent pieds nus, avec les mêmes gestes et des costumes cravates, un Japonais, qui sort avec la fille, se met à les poursuivre. Parodie encore avec la seringue, non plus dans le cœur mais dans les couilles de Sing. Finalement, Sing sera massacré par les Japonais. Le professeur va le reconstruire en robot. Et puis, on va découvrir que Ng Man-tat est le vrai père de Stephen Chow. Bref, le scénario va dans tous les sens et n’arrive nulle part.
Sixty million dollar man rabote Fight back to school, les plus gros succès de Stephen Chow en en faisant un enseignant martyrisé par ses élèves. Bombes à eau et flashball au programme. Profs en slip attachés à la grille. Puis, on s’attaque à Jim Carrey que l’acteur parodie. Comme dans The Mask, il aquière le pouvoir de se transformer. D’abord en tube de dentifrice géant (pourquoi pas), puis en chiottes et aussi en tout ce qui leur passait par la tête. Les effets spéciaux ne sont pas vraiment au point, il faut le préciser. C’est le moins qu’on puisse dire. Tout cela est assez trivial et pas toujours hilarant, mais parfois si.
Sixty million dollar man (百變星君, Hong Kong, 1995) Un film de Raymond Yip avec Stephen Chow, Ng Man-tat, Gigi Leung, Tsui Kam-kong, Pauline Suen, Joe Cheng, Wong Yat-fei, Mimi Chu, Lee Kin-yan, Johnny Tang, Alvina Kong.
dimanche 25 juillet 2010
La 14ème lame
samedi 24 juillet 2010
City of life and death
City of life and death relate la prise de la ville de Nankin, alors capitale de la Chine, par les troupes japonaises en 1937 puis son occupation. Lu Chuan filme en noir et blanc cette bataille meurtrière qui fit des milliers de morts, civils et soldats chinois. La ville fût prise en trois jours et c’est le capitaine Ida (Kohata Ryu) qui dirigeait les soldats. Le film suivra un autre personnage japonais, le soldat Kodokawa (Nakaizumi Hideo), qui sera le seul Japonais un peu positif parmi tous les occupants. Inversement, un seul personnage chinois sera plutôt négatif dans sa tentative de collaborer avec les Japonais. C’est évidemment un film officiel largement supérieur au tout venant de la production chinoise actuelle mais tellement moins réussi que La Condition de l’homme.
Les trois premiers quarts d’heure plongent dans le cœur même de la bataille. Lu Jianxiong (Liu Ye) est un soldat chinois qui tire des balles dans l’inconnu. La ville est déjà partiellement détruite, ce que rend parfaitement le noir et blanc, qui s’apparente plus volontiers à un gris cendré. Lu n’est pas un héros, il tente de sauver sa peau, de tuer les ennemis et de permettre à ses compatriotes de survivre aux assauts. La terreur se lit sur les visages et les soldats se font éliminer les uns après les autres. Lu repère un groupe de Chinois dans une maison, ils ont des armes et vont continuer de se battre. Ces scènes sont impressionnantes, tournées caméra à l’épaule, comme un reportage télé. Le spectateur est dans la tourmente ne sachant parfois plus qui se bat contre qui.
Puis, l’heure et demi qui reste est consacrée à l’occupation de la ville. Les Japonais fusillent les soldats chinois. Cela donne un plan qu’à d’autres époques la critique aurait trouvé putassier. Les Japonais sont de dos sur une estrade, ils fixent l’horizon, la caméra monte lentement pour permettre de découvrir tous les corps fusillés. Emotion d’horreur garantie. C’est le plan choc de trop alors que les fusillades étaient très découpées montrant les armes crachant leurs balles en gros plan et les corps étendus en plan large. Très vite, on comprendra que City of life and death est un film pour les générations futures, un film qui se veut strictement historique. L’idée de filmer la bataille en temps réel était belle, bien que déjà vue.
Cette deuxième partie s’attache à plusieurs Chinois. Le collaborateur est Monsieur Tang (Fan Wei), gros, en costumes occidental, lunettes d’écaille. Il travaille pour un allemand, Monsieur Rabe. Il espère pouvoir se protéger, lui et sa famille, des Japonais. Il ne cessera de dire qu’il est ami avec les Japonais. Mais face à Ida et sa furie destructrice, il ne pourra rien. Car les soldats ont des besoins sexuels et les Chinoises feront de bonnes prostituées. Régulièrement, Oda organise des rafles et la sœur de Tang y passe. Un soldat jettera même sa fillette par la fenêtre parce qu’elle crie. Tang sera finalement fusillé car pour les collabos, ça se termine toujours mal.
Le film présente d’autres personnages, essentiellement des femmes. Deux retiennent l’attention. Mademoiselle Jiang (Gao Yuanyuan) est occidentalisée et travaille pour la Croix Rouge. Elle tente d’organiser la résistance et notamment de diminuer le nombre de femmes envoyées en pâture sexuelle. Le sexe et le viol des femmes tiennent une grande place dans le film. Une prostituée japonaise, Yuriko (Miyamoto Yuko) offre ses charmes à Kodokawa qui en tombe amoureux et lui fait des cadeaux. Il se persuade qu’elle est devenue son épouse et se donne comme mission de sauver le plus grand nombre de Chinois de la folie de Ida.
Le sujet principal de City of life and death, plus que la guerre, est comment quelques personnages sombrent dans la folie. Chacun se met d’abord à agir en vue de ses propres intérêts puis, constatant que cette stratégie est inefficace, les personnages tentent le tout pour le tout. Le vrai souci du film est qu’il n’offre une ligne scénaristique claire qui donnerait une cohérence. Le récit est émietté et revient sur le même sujet plusieurs fois. Cela dit, l’esthétique est somptueuse, trop peut-être. Le film se termine sur une note d'espoir, avec le sourire d'un enfant qui souffle des fleurs séchées de pissenlit.
City of life and death (南京!南京!, Chine – Hong Kong, 2009) Un film de Lu Chuan avec Liu Ye, Gao Yuanyuan, Qin Lan, Fan Wei, Nakaizumi Hideo, Jiang Yiyan, Zhao Yisui, Yao Di, John Paisley, Kohata Ryu, Miyamoto Yuko, Liu Bin.
jeudi 22 juillet 2010
My hero
Sing (Stephen Chow) est serveur dans un restaurant qui va se retrouver embarqué dans une histoire de triades. Il a prévenu un parrain que des porte-flingue du camp adverse voulaient le flinguer. Il est devenu un héros bien malgré lui. Cela dit, il connait par cœur le monde de la mafia : c’est un lecteur de BD où les héros semblent tous droit sortis d’un film de John Woo, inspirés par le personnage de Chow Yun-fat. Bref, Sing est embauché par Monsieur Wai (Peter Yang) en tant qu’apprenti ce qui est toujours mieux, selon Sing, qu’être le larbin du patron du restau qui vient de le virer.
Sing sera entouré de deux gars, Chun (Wilson Lam) et Bill Chu (Shing Fui-on). Chun ressemble trait pour trait au personnage de la BD favorite de Sing. Avec son long manteau et ses manières cool, il évoque le personnage de Chow Yun-fat dans Le Syndicat du crime. Certaines scènes d’action portent d’ailleurs l’idée de mise en scène de John Woo, notamment dans le premier gunfight, avec ralentis et un flingue dans chaque main. Chun et Sing vont immédiatement bien s’entendre, devenir très proches et convoiter la même fille, prétexte à ne pas faire d’eux des homos. Là encore l’influence vient du cinéma de John Woo. Ann Bridgewater qui interprète cette fille entre les deux hommes ne sert à rien dans le film.
Les rapports entre Bill Chu et Sing sont différents, moins souples et plus tendus. Bill n’a pas confiance en ce blanc-bec qui arrive d’on ne sait où. Il ne veut jamais lui confier la moindre mission, mais le grand chef ne l’entend pas de cette oreille et envoie le trio pour gérer les affaires cocaïne. Sing parvient à éliminer le parrain ennemi Hung Yi (Leung Kar-yan) dans un sauna. Bill Chu au fil des missions acceptera le jeunot. C’est un bon bougre ce Bill. Il invite un soir chez lui ses acolytes qui découvrent sa famille nombreuse. Il a que des filles et sa femme attend un autre bébé. Il espère que ce sera un garçon.
Les liens entre les trois personnages vont être plus soudés que jamais lors d’une expédition en Thaïlande. Ils ont pour mission d’augmenter la livraison hebdomadaire de drogue. Leur contact est assassiné par une milice de narcotrafiquants qui prennent en otage Sing. Il va réussir à arranger les choses en montant quelques bobards et deviendra le héros du titre. Mais à son retour à Hong Kong, les choses ne se sont pas arrangées et le tueur personnel de Monsieur Wai, un nain à la mine patibulaire doit éliminer le trio.
Dans My hero, Stephen Chow n’a pas encore complètement quitté son personnage de membre de triades. Il n’a pas tout à fait rejoint celui du comique pur à l’humour non-sensique. Certaines scènes, notamment en appartement, sont très drôles. La présentation des filles de Bill Chu est un joli moment. Une scène de bain avec Sing commence comme une scène d’angoisse. Mais ce sont les autres qui lui ont fait une blague. Sing a une serviette autour de la taille et l’ouvre, avec un grand rire vicieux, devant Ann. Il porte un caleçon. Sing est surtout, non pas un lâche, mais un homme qui déteste les armes. C’est ce qui le rend si sympathique auprès du public et en fait un héros acceptable, car, comme on le sait, les triades, c’est le mal.
My hero (一本漫畫闖天涯, Hong Kong, 1990) Un film de Leung Kar-yan avec Stephen Chow, Wilson Lam, Ann Bridgewater, Shing Fui-on, Peter Yang, Leung Kar-yan, Tung Chi, Cheung Miu-haau, Joh Chung-sing, Hoh Dung, Kong Do, Lily Li, Yuen Woo-ping, Lung Ming-yan, Pomson Shi, Alex Ng.
lundi 19 juillet 2010
Love in a puff
jeudi 15 juillet 2010
Sorties à Hong Kong (juillet 2010)
mercredi 14 juillet 2010
Beauty on duty
Je m’étais promis, après Future X cops, de ne plus regarder un nouveau film de Wong Jing. Et puis, me voilà à écrire sur Beauty on duty, sorti juste quelques semaines auparavant. Bon, le film est un peu mieux sans pour autant être bon. Ça n’est pas un scoop. Beauty on duty propose la recette habituelle de Wong Jing : des filles, des filles, des filles. Et un minuscule scénario policier avec des mecs qui regardent les filles.
Un concours de beauté se prépare. Lam Suet veut faire protéger sa fille June (Lee Man-kwan) de Tin (Wong Jing) pour une raison que je ne prendrai pas la peine d’expliquer. June va se rendre avec des flics infiltrés au concours de Miss Asia. En l’occurrence par Fong (Charlene Choi) qui vient d’être admise à la police et dont c’est la première. Elle sera secondée par des hommes : Donnie (Fan Siu-wong) et On (Lu Yi) qu’il faut faire passer pour des costumiers homos. Sauf que Donnie a le béguin pour Fong et que On est dragué par Mary (Sandra Ng), elle aussi policière.
Et toute la petite troupe de Wong Jing est sur le départ pour des aventures rocambolesques. Tina a également introduit une de ses agents dans la troupe de Miss. Phenix (Samantha Ko) va devenir amie avec June et Fong. Tandis que le père de Fong (Hui Shiu-hung) chapote les opérations de surveillance. On trouvera des crocodiles téléguidés avec des lunettes à la pointe de la technologie. On verra un jeune acteur de Hong Kong (William Chan) danser sur un podium et conter fleurette à Chong. La routine de Wong Jing.
Cette routine se déploie avec les défilés des jeunes filles en maillot de bains à n’importe quel moment dans le film. Les jeunes filles c’est la passion de Wong Jing et cela provoque un soupçon de sensualité. Elles n’ont bien entendu aucun dialogue, elles n’apportent rien au scénario. Elles sont ici uniquement pour attirer le spectateur mâle. Sandra Ng officie dans la partie comique puisqu’elle fait contrepoint avec son âge et sa beauté si particulière. Elle s’habille en homme et arrachera ses vêtements pour renouer avec son flirt d’antan. Elle essayera aussi les implants mammaires qui l’aideront à échapper à une balle tirée par un sbire de Tin.
L’absence de beauté juvénile de Sandra Ng est un des motifs comiques de Beauty on duty, tout comme l’est l’homosexualisation des personnages de Lu Yi et Fan Siu-wong. Ils portent des fringues pas possibles qui les rendent, aux yeux des autres personnages, des folles. Wong Jing aurait pu aller plus loin dans l’ambigüité sexuelle mais il n’ose pas au lieu de proposer des scènes d’action (le final) bâclées et ennuyeuses. Le film a, de toute façon, un trop grand nombre de personnages pour leur offrir une vraie vie.
Beauty on duty (美麗密令, Hong Kong, 2010) Un film de Wong Jing et Lee Kung-lok avec Charlene Choi, Sandra Ng, Jim Chim, Fan Siu-wong, William Chan, Lu Yi, Xie Na, Cheung Tat-ming, Hui Shiu-hung, Samantha Ko, Lam Suet, Lee Man-kwan, Leung Ching-kok, Sammy Leung, Lena Lin, Yuen King-tan, Wong Jing.
mardi 13 juillet 2010
The Unmatchable match
Dans cette production Danny Lee, Stephen Chow a désormais le premier rôle. En un an, il est devenu un acteur très prisé même s’il n’a pas encore franchi le cap du tout comédie. Il assure ses arrières avec ses rôles de flic. Pantalon noir et veste blanche. Son personnage de Cheung sera celui du double. Il est d’abord présenté comme un membre des triades qui va voir sa petite amie Mandy (Vivian Chow). Cheung joue aux petits durs mais il cache bien son jeu. C’est un romantique et il n’est pas du tout un gangster, c’est un flic infiltré dans les triades, mais seul l’inspecteur Lee (Danny Lee, dans une courte apparition) et quelques uns le savent.
Le méchant de The Unmatchable match est, encore une fois, l’impressionnant Shing Fui-on qui, encore une fois, n’hésitera jamais à utiliser des armes lourdes pour dégommer ses ennemis. La séquence introductive le montre avec quelques hommes de main attaquer un fourgon blindé pour accaparer un lot de diamants. Les convoyeurs finiront brûlés vifs à flan de montagne. Les diamants sont dérobés par Fei (Chan Wai-man), un homme solitaire puisqu’il sa femme l’a quittée avec leur fille. Le chef de la police veut que Cheung devienne son ami pour remonter jusqu'au méchant.
Le film va s’axer sur les rapports entre Cheung et Fei. Ensemble, ils vont partager un bout de vie et tenter d’échapper à Shing Fui-on. Ils chantent au karaoké, brûlent de l’encens en l’honneur du dieu Guan Yuan-cheung, partagent le même appartement. Et ces rapports seront accentués par l’absence de la femme. Celle de Fei qui l’a quitté et dont il rêve la nuit. C’est pour lui un traumatisme. Il se rappelle sa femme qui vient de Chine puisqu’elle parle mandarin. Et quand il voit Mandy, il rêve tout éveillé et lui parle en mandarin. Cheung est très jaloux de Mandy et elle se prépare à se marier, non pas avec Cheung, mais avec son cousin. Cheung va venir interrompre ce mariage dans une tentative scénaristique vaine qui a pour but essentiel de dissiper la lecture gay de la relation entre les deux hommes.
Le film se traîne un peu. La partition de Stephen Chow est de moins en moins convaincante. La tentative de faire de l’acteur une star du film d’action n’a pas réussi. Stephen Chow tend de plus en plus vers le buddy movie comique, avec Jacky Cheung dans Curry & Pepper, parodie gay de ses films policiers, puis vers le genre de comédie qu’on lui connait. Plus encore que Final justice, The Unmatchable match tourne en rond et ne reste qu’un film de première carrière de Stephen Chow.
The Unmatchable match (風雨同路, Hong Kong, 1989) Un film de Parkman Wong avec Stephen Chow, Vivian Chow, Chan Wai-man, Shing Fui-on, Danny Lee, Wong Chi-yeung, Kwan Hoi-san.
lundi 12 juillet 2010
Final justice
Danny Lee a lancé Stephen Chow dans ses premiers films avant d’être star comique. Dans Final justice, Danny Lee est le flic hors la loi tel qu’on peut le voir dans les policiers américains, un Dirty Harry hongkongais. Cheung, son personnage, a du mal à respecter les règles imposées par son nouveau patron l’inspecteur Lo (Yee Fan-wei). Rien que leur apparences physiques les opposent. Lo porte un strict costume gris tandis que Cheung a un blouson de cuir, un jean’s et des lunettes de soleil. Il mène ses enquêtes sur sa moto et va tomber sur le chemin de Wai (Stephen Chow).
Wai est un petit gangster à la manque. Pas vraiment méchant, plutôt sympathique, souvent souriant et bien espiègle. Mais il a mal choisi ses amis. Il sort de prison avec un homme surnommé Judge (Shing Fui-on) un malfrat à la sale gueule qu’il a du rencontrer en taule. Judge veut reprendre les affaires et va y aller fort. Il demande à Wai de lui voler une voiture. Puis, il va tranquillement tuer, avec ses acolytes, quelques hommes. Et Cheung va accuser Wai, qui n’y est pour rien, de vol et de meurtre. Il va en faire un indic avec l’intention d’en finir avec Judge.
Le sel de Final justice est ce duo qui ne va pas se quitter de tout le film. Cheung comprendra très vite que Wai est très peureux et qu’il est totalement innocent. Cheung va le trimbaler, menottes aux mains, sur le siège de sa moto à travers les rues de Hong Kong. Tout en tentant d’échapper à son chef l’inspecteur Lo qui entend bien marquer son territoire dans la brigade. Et cette amitié naissante est touchante. Le gros dur et le jeune blanc bec. Somme toute, Stephen Chow est plutôt bon dans son rôle ni tout à fait dramatique ni complètement comique.L’opposition entre Lo et Cheung est parfois du registre comique quand Cheung se vante de ne pas savoir parler anglais, comme un pied de nez supplémentaire à l’autorité.
C’est Shing Fui-on qui se collette le rôle ingrat de méchant de pacotille toujours prêt à sortir les mitraillettes pour en découdre avec les flics. Les gunfights de Parkman Wong ne valent pas ceux de John Woo qui est l’inspiration essentielle de Final justice. En revanche, ce qui plaît ce sont les trognes des méchants. Celle de Shing Fui-on en tout premier lieu. Mais aussi celle de Tommy Wong avec ses dents pourries. Le récit est cependant assez incohérent et en roue libre, sans doute improvisé au moment du tournage. On sent parfois un relâchement dans le scénario.
Final justice (霹靂先鋒, Hong Kong, 1988) Un film de Parkman Wong avec Danny Lee, Stephen Chow, Shing Fui-on, Kirk Wong, Tommy Wong, Ho Ka-kui, Ken Lo, Yee Fan-wei.
jeudi 8 juillet 2010
Sorties à Hong Kong (juillet 2010)
Flirting scholar 2 (唐伯虎點秋香2之四大才子)
Un film de Lee Lik-chi avec Cheung Tat-ming, Huang Xiaoming, Zhang Jingchu, Richie Ren, Nat Chan, Law Kar-ying, Fan Siu-wong. 101 minutes. Classé Catégorie IIA. Sortie : 8 juillet 2010.
La Comédie humaine (人間喜劇)
Un film de Chan Hing-kai et Janet Chun avec Chapman To, Wong Cho-lam, Chui Tien-you, Hui Shiu-hung, Kama Law, Lee Lik-chi, Fiona Sit. 104 minutes. Classé Catégorie IIB. Sortie : 8 juillet 2010.
dimanche 4 juillet 2010
Lost in time
Le mélo est un genre qui réussit à Derek Yee. Comme dans C’est la vie, mon chéri, dix ans auparavant, Lost in time s’attache à des personnages issus de la classe moyenne, en l’occurrence des chauffeurs de minibus, qui à Hong Kong font office de taxi collectif. Tout commence une nuit quand Siu-wai (Cecilia Cheung) attend son mec, Man (Louis Koo) à la gare de dépôt des minibus. Dai-fai (Lau Ching-wan), un collègue de Man lui propose de l’emmener, mais elle veut attendre son copain. Hélas, Man meurt dans un accident. Un camion rentre de plein fouet dans le bus. Il ne meurt pas sur le coup, Dai-fai essaye de le sortir de là. Les derniers mots de Man expriment sa volonté de téléphoner à Siu-wai, en vain.
Siu-wai se retrouve seule avec le fils de Man, Lok Lok (Harashima Daichi), un adorable bambin de sept ans que Man avait eu avec son ancienne petite copine et dont il a la garde. Man avait promis à Siu-wai de l’épouser dans quelques jours, d’ailleurs tout était prêt notamment la robe de mariée qu’elle va chercher au magasin. Siu-wai est sonnée, elle marche comme hébétée, sans but. Sa famille vient lui rendre visite. La sœur Susan (Elena Kong) qui lui reproche son absence de réactivité, le père (Paul Chun) qui ne dit pas un mot et la mère (Pau Hei-ching) qui viendra tous les jours lui préparer à manger quand Siu-wai n’est pas chez elle.
Le minibus est abimé mais Siu-wai cherche à le faire réparer. Elle va voir Elvis (Edmond So), le patron de son copain et lui demande de l’aide pour la réparation. Siu-wai veut conduire le bus pour gagner sa vie. Elle a une licence mais la conduite à Hong Kong est difficile. Dai-fai va lui donner des conseils. Le film prend un aspect documenté pour montrer la difficulté du métier. Les interdictions de stationner, les clients difficiles qui tentent d’arnaquer avec des faux billets, les rues étroites, la concurrence des autres compagnies, les flics qui mettent des prunes et tant d’autres choses que la jeune femme doit maitriser. Elle doit aussi subir le mépris des collègues qui ne la prennent pas au sérieux.
Siu-wai est un personnage de mère courage. Elle est têtue mais souvent inconsciente du danger. Elle s’aventure dans un quartier dont les bus sont contrôlés par les triades. Elle estime qu’elle a le droit de prendre des clients à cet endroit. Mais le big boss ne l’entend pas de cette oreille et envoie quelques gars défoncer le camion. Elle part négocier avec le boss dont la petite fille se trouve être la camarade de classe de Lok Lok et l’affaire s’arrange à l’amiable. Elle est inconséquente dans sa manière d’élever Lok Lok. Pour gagner plus d’argent, elle le laisse seul chez elle la nuit. Elle le nourrit de junk food parce que ça coûte moins cher. Elle sacrifie tout pour s’en sortir.
Dai-fai veut la raisonner. Il lui propose de l’aider. Il lui donne de l’argent pour la bouffe, pour que Lok Lok ne mange pas que de la merde. Il devient de plus en plus présent dans leur vie. Lok Lok commence à l’appeler Tonton et à le considérer comme son nouveau père. Et au bout d’un moment, on se rend compte que si l’on sait tout de Siu-wai, son passé avec Man (raconté en flash-back), ses rapports familiaux difficiles, ses problèmes de boulot, on ignore tout de Dai-fai. C’est un homme serviable et adorable mais qui cache un lourd secret.
L’une des meilleures idées de Lost in time est de ne pas en faire une banale romance entre les deux personnages. Ce sont les détails de leurs vies privées qui en font des personnages tangibles et non pas seulement des caricatures romantiques. Derek Yee améliore son travail de direction d’acteur. Lau Ching-wan est tout en retrait puisque la composition du personnage exige le secret. Cecilia Cheung explose dans son rôle de femme qui présume de ses forces. Elle a la bonne idée de ne pas signifier avec son visage tous les tourments qui l’habitent. C’est assez inhabituel dans le mélo où les gros plans sur les yeux en pleur sont légion. Derek Yee laisse les visages des acteurs fermés et pourtant on soufre avec eux.
Lost in time (忘不了, Hong Kong, 2003) Un film de Derek Yee avec Lau Ching-wan, Cecilia Cheung, Louis Koo, Harashima Daichi, Paul Chun, Pau Hei-ching, Elena Kong, Johnny Lu, Edmond So, Michael Chan, Lee San-san, Jamie Luk, Kingson Shek.