De
Zürich à la Hongrie en passant par Hong Kong, les héros de Downtown torpedoes voyagent aux quatre coins du monde tout comme le
faisait la troupe de Ethan Hunt dans Mission
impossible (celui de Brian De Palma), référence manifeste du film de Teddy
Chan. La goutte de sueur, perle d’angoisse, symbole ultime du suspense en cette
année 1996, dégouline sur le front de Cash (Jordan Chan) en mission à haut
risque avec son comparse Chacal (Takeshi Kaneshiro). Les deux hommes
travaillent dans le secret en usant de toutes les technologies possibles, donc
à cette époque les débuts des téléphones portables, de l’Internet et du traçage
par satellite. Tandis que Cash est derrière un ordi en train de pirater le
système d’alarme d’une entreprise, Chacal escalade les murs pour s’emparer de
documents : la tête et les jambes, le cerveau et l’action. La scène d’ouverture
se veut comme un étalage du savoir-faire des deux personnages principaux et n’a
pas d’influence sur le reste du récit.
Leurs
exploits ne passent pas inaperçus et ils sont « invités » par Stanley
Wong (Alex Fong Chung-sun), chef des services secrets à participer à une
nouvelle mission où ils devront récupérer un logiciel qui permet de contrefaire
de l’argent (la grande préoccupation du moment). Dans l’entrepôt où Stanley les
a obligés à venir, ils rencontrent leurs deux nouveaux camarades de jeu :
Sam (Charlie Young) et Titan (Ken Wong), qui a la mauvaise habitude de boire
pour se calmer. Après avoir découvert leurs compétences respectives, Cash, en
tant que chef de bande, va contacter une de ses vieilles amies, Phénix (Theresa
Lee), experte en ordinateur et en piratage de la NASA, qui a la particularité
d’être muette. C’est parti pour une aventure avec de nombreux termes
techniques, des gros plans sur des fils électriques, cartes mémoires et écrans
d’ordinateur où les gadgets sont nombreux (les lunettes caméra).
Downtown torpedoes gomme volontairement ses éléments les plus
typiques du cinéma cantonais (les triades, les combats d’arts martiaux, les
rapports avec la famille, la loyauté, la ville est presque absente des décors)
au profit d’un récit plus axé sur la chasse au trésor (les faux monnayeurs)
sans se soucier des effets du réel sur l’action. Comme le faisait De Palma, les
héros ne vivent que pour l’action, n’ont pas de vie sociale, ni de famille et
encore moins d’appartement. Les personnages vivent en vase clos, et c’est tout
juste si le film s’autorise une romance entre Sam et Chacal mais c’est pour
mieux accentuer un nouveau retournement de situation. Ainsi, comme dans Mission impossible, les héros sont
manipulés, ce qui apparaissait à l’écran s’avérait un simulacre, la mort de
Stanley est fausse, Sam n’est pas si claire que cela et Titan plus fiable que
prévu. Le film comprend de trop nombreux twists scénaristiques et les dialogues
sont parfois un peu longs ce qui rend le film à la fois distrayant mais un peu
superficiel.
Downtwon torpedoes (神偷諜影, Hong Kong , 1997) Un film de
Teddy Chan avec Jordan Chan, Takeshi Kaneshiro, Charlie Young, Ken Wong,
Theresa Lee, Alex Fong Chung-sun.
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