dimanche 30 juin 2013

Legend of the Dragon


« Ne fais pas de paris, ne te bats pas », telle est la recommandation que reçoit Chow Siu-lung (Stephen Chow) de son père Chow Fei-hung (Yuen Wah) à son départ de la campagne chinoise pour Hong Kong. Ce départ est consécutif du retour d’une vieille connaissance du père, son ancien camarade de kung-fu, l’oncle Yun (Leung Kar-yan), venu se réfugier en Chine dans le but de se protéger d’un parrain qui réclame le remboursement de sa dette. Mais aussi pour emprunter de l’argent à son Chow Fei-hung. Sans bien entendu avouer la raison de cet emprunt, car l’oncle Yun joue les victimes et, par loyauté, Hung ne peut qu’aider son ami.

On aura remarqué que les personnages de Stephen Chow et Yuen Wah portent respectivement les prénoms de Bruce Lee et du héros de la saga Il était une fois en Chine (le film de Tsui Hark n’était pas encore sorti). Legend of the Dragon rend hommage au héros de La Fureur de vaincre (il faut battre les étrangers) et au médecin chinois (on entend la musique du générique) mais aussi à la légende du Roi singe dans la séquence d’ouverture où Lung et Mo (Teresa Mo), sa condisciple doivent exécuter quelques tours d’art martial pour la télé. Lung fait le mariole en ne portant jamais les coups, en se plaçant avec son sourire niais devant la caméra du reporter (son film où il sourit le plus bêtement et tire le plus la langue – ses gags du début de sa carrière). Mo lui assène un coup de paume qui détruit le décor qui sert à la fête du dragon du village.

Hung en a plus qu’assez des facéties de son fils et accepte de bon cœur de la voir partir à Hong Kong. Mo est plus triste car elle est amoureuse de lui. Le personnage de Teresa Mo, le seul féminin du film, est un peu ingrat, cantonné à l’amoureuse un peu fofolle qui brusque le gentil Lung qui n’a rien compris à ses sentiments. Cette histoire d’amour est une pure convention et n’a aucune originalité. Le comique de Mo vient plutôt de cette brutalité dans les coups qu’elle donne alors que Lung incarne la naïveté avec ses cheveux bien lisses et sa raie sur le côté. Une belle tête de crétin. Il part avec son plus beau costume col Mao et son joli t-shirt local et il ne comprend pas que les hongkongais se moquent de lui. C’est un grand inadapté de la vie, couvé depuis toujours par son père dans le village.

Direction Hong Kong et la grande ville où commence la découverte d’un monde que Lung ne connaissait pas. L’oncle Yun l’amène dans une discothèque. La patronne lui demande quelle est son genre de femme il désire. Il répond qu’il veut une femme pour son foyer. Lung a des comportements d’enfant. Ainsi, quelques que soient le lieu ou la situation, il s’endort à minuit tapante et rien ne peut plus le déranger. Le comique est ici celui du décalage entre la corruption de la grande ville et la simplicité de Lung. Mais Yun a décelé chez lui un talent unique : il est un champion au billard. Il va exploiter le jeune homme pour rembourser sa dette. A lui l’argent des primes, Lung ne recevra que des bonbons et des coupes, ce qui le satisfait amplement d’autant qu’il n’est pas au courant des paris, compte tenu de l’interdiction de son père.

Tout roule pour le duo jusqu’au retour du parrain (Jimmy Lung) et de son bras droit (Sing Fui-on dans son rôle habituel de grosse brute) qui va pimenter cette baraka au billard en faisant jouer Lung contre un pro du billard. Puis, on apprend que Yun a hypothéqué le terrain de son ami Hung, ce qui implique son arrivée avec Mo à Hong Kong. Etonnement, le film ne parodie pas God of gamblers ce qui est plutôt une bonne nouvelle. La partie polar avec l’affrontement des triades est développée sur un mode comique, dû, sans aucun doute, à l’apport de Lee Lik-chi crédité de réalisateur exécutif. Le parrain et ses sbires se ramassent quelques grosses mandales par Lung et sa famille (il peut désormais se battre). Stephen Chow est encore dans son personnage trublion de naïf qui se défend sans en avoir conscience. Il est souvent très drôle.

Legend of the Dragon (龍的傳人, Hong Kong, 1990) Un film de Danny Lee et Lee Lik-chi avec Stephen Chow, Leung Kar-yan, Teresa Mo, Yuen Wah, Lee Hoi-sang, Jimmy Lung, Shing Fui-on,  Jimmy White,  Felix Lok, Ricky Yi , Corey Yuen, Amy Yip.

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