Jeune
chinoise tout juste débarquée de sa campagne à Hong Kong, Hung (Carina Lau) est
timide, prude et naïve. Elle veut retrouver sa cousine Kiki (Angile Leung),
venue elle aussi des années auparavant pour se faire héberger et elle se rend
compte qu'elle est devenue une « animatrice de bar ». Elle met un peu de temps
à comprendre ce que ça veut dire d'autant que cela heurte son éducation
continentale. Le spectateur a vite compris car ce film s'appelle Gigolo and whore et en l'occurrence, le
gigolo est Sam (Simon Yam), l'homme le plus demandé à Hong Kong, comme le dit
un homme en début de film. Sam se joint à Kiki dans le bar et c'est là qu'il
rencontre Hung et qu'il va la prendre sous son aile.
Hung
s'étonne de tout : qu'un verre de vin coûte si cher, qu'on puisse parler de
sexe si franchement, qu'on ait pu lui voler ses valises qu'elle avait laissées
dehors. Mais aussi découvre les belles technologies du moment, c'est à dire de
1991, le caméscope ou le CD. Elle finit par comprendre que Sam vend son corps
pour de l'argent. La scène est d’ailleurs plutôt amusante, comme toute la
première moitié du film, puisque Hung, par maladresse, a allumé le caméscope et
voit Sam en train de coucher avec une femme. Sam espère que Hung pourra trouver
du boulot dans le bar où il bosse mais là encore la terrible maladresse dont
elle fait preuve ne lui permet pas de faire simple barmaid. Une idée jaillit
alors, Hung, en attendant de trouver un vrai boulot, va faire l’escort girl
quelques temps. Hung lui affirme que cela est dangereux, qu’une fois ce boulot
commencé, il est difficile d’en sortir.
La
transformation de Hung peut commencer : la gentille pucelle va devenir une
superbe bimbo. D’abord son look. Sam, en expert de la gent féminine, va lui
choisir sa robe, ses chaussures et, bien entendu, son soutien-gorge devant la
vendeuse médusée de son habileté à les ouvrir d’un simple contact de son doigt.
Puis, direction salon de coiffure et maquillages. Il continue par des exercices
de souplesse car ça peut servir. Viennent les cours de cantonais. Ensuite, Sam
lui apprend à simuler l’orgasme et à imiter les petits couinements de plaisir.
Tout cela est sur le mode de la comédie légère et parodie les enseignements des
maitres d’arts martiaux à son disciple. Mais la plus importante recommandation
est de ne jamais tomber amoureuse de son client. La référence à Pretty woman est non seulement évidente
mais littéralement citée dans les dialogues.
Malgré
son titre bien racoleur et son classement en Catégorie III, Gigolo and whore est une comédie
romantique bien sage. Peu de scènes érotiques pour égayer les yeux. Comme on
s’en doute un peu, Sam va tomber amoureux de Hung, et réciproquement. Tout cela
va se compliquer avec une mission que Hung accepte. Elle est engagée pour
distraire Dickson Lee (Alex Fong Shung-sun), jeune millionnaire éploré depuis
que sa femme est décédée. Elle va se prendre d’affection pour Dickson qui tombe
amoureux d’elle. Le film fait semblant de se demander qui elle va choisir entre
le gigolo et le millionnaire. Ce sont essentiellement les trois acteurs
principaux, Simon Yam, Carina Lau et Alex Fong Chung-sun, sans oublier Angile
Leung en pimbêche rigolote, qui font passer cette comédie romantique plus sucrée
qu’acidulée.
Gigolo
and whore (雞鴨戀, Hong Kong, 1991) Un film de Terry Tong avec Simon Yam, Carina Lau,
Alex Fong Chung-sun, Angile Leung, Yiu Chi-wan.
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