dimanche 9 février 2014

School on fire


Le lycée de School on fire est dans un quartier très populaire et pauvre. L’aéroport de Hong Kong (l’ancien, celui qu’on voit dans tous les vieux films avec ces avions qui rasent la ville) est juste à côté, les élèves tous en uniforme, filles comme garçons, sont en récréation sur le toit de l’immeuble avec le bruit des réacteurs comme fond sonore. Les classes sont bondées, les couloirs voient défiler des tas de jeunes de 16 ou 17 ans qui fument des clopes et, aux portes des toilettes, les lycéens discutent et se disputent.

Une altercation démarre pour une broutille. Une fille reproche à une autre de manquer de respect pour un garçon, apprenti membre des triades. Le respect est le maître mot des bandes mafieuses que Ringo Lam va s’employer à mettre à mal dans School on fire, à montrer l’aberration de l’esprit de loyauté qui unit les membres d’un clan, loyauté à sens unique où seuls les désirs et volonté du chef règnent, en l’occurrence ceux de Brother Smart (Roy Cheung) qui va décider seul du destin des personnages.

Smart est le parrain de George (Ricky Ho), la petite terreur du lycée qui fout le bordel dans la classe du professeur Wan (Damian Lau), bon enseignant dépassé par la violence du jeune homme et de ses deux comparses. George sort avec Siu-chun (Sarah Lee) qu’il a mis sur le trottoir au désespoir de sa meilleure amie Yuen-fong (Fennie Yuen) qui ne cherche à atteindre qu’un seul but : être une bonne lycéenne pour enfin sortir de ce milieu, pour pouvoir partir de Hong Kong et étudier aux Etats-Unis.

Seulement voilà, l’altercation qui ouvre le film se poursuit dans la rue. George a appelé ses « frères » des triades et le jeune homme qui avait défendu la jeune fille se fait rouer de coups dans la rue, percute un camion et meurt. Sous les yeux de tous ses camarades. La police arrive et l’inspecteur Hoi (Lam Ching-ying) embarque des lycéens, dont Yuen-fong, pour les interroger. C’est là que la descente aux enfers commence pour elle. George, entièrement responsable de la mort du lycéen, la menace, lui ordonnant de ne rien dire aux flics.

Puis c’est Smart qui va à la charge. Le père de Yuen-fong a beau faire appel à son ancien boss des triades, adepte de la vieille méthode de conciliation, Smart met l’adolescente à l’amende, lui demande 30000 HK$ de compensation. Somme folle qu’elle aurait pu utiliser pour aller étudier à l’étranger. Elle se retrouve prise au piège et fait quelques petits boulots pour rembourser cette dette. Son amie lui propose de se prostituer, solution facile pour trouver de l’argent. L’idée répugne Yuen-fong mais elle devra l’adopter.

School on fire prend dans sa deuxième partie des allures de mélodrame flamboyant et lyrique quand Yuen-fong rencontre Scar (Terrence Fok), membre du gang de Smart. Ils tombent amoureux et il tente de la protéger de son bourreau qui l’humilie devant tous ses hommes en la forçant à se déshabiller. La romance se fait à moto où ils se promènent sur la plage, ils parlent de leurs fêlures passées, Scar montre ses cicatrices, explique son passé d’orphelin. Il vend désormais de la cocaïne pour Smart et Yuen-fong aimerait qu’il quitte le milieu.

Le sort s’acharne sur le jeune couple avec Smart qui tire les ficelles de leur destin. Ringo Lam est très clair sur son opinion sur les triades. Smart comme George sont montrés comme des démons égoïstes, lâches et vicieux. Il parvient à ne rendre aucun personnage caricatural tout en poussant chaque protagoniste dans leurs retranchements. Pour contraster avec le lyrisme romantique, le cinéaste soigne les bastons entre les flics et la triade donnant un surplus de réalisme qui parvient à maintenir une tension constante.

School on fire (學校風雲, Hong Kong, 1988) Un film de Ringo Lam avec Fennie Yuen, Sarah Lee, Roy Cheung, Damian Lau, Lam Ching-ying, Ricky Ho, Terrence Fok, Li Kwong-tim, Victor Hon, Tommy Wong, Raymond Lee, Tse Wai-kit, Nam Yin, Cheng Lui, Chan Lap-ban, Frankie Ng, Law Shu-kei.

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