Le
lycée de School on fire est dans un
quartier très populaire et pauvre. L’aéroport de Hong Kong (l’ancien, celui
qu’on voit dans tous les vieux films avec ces avions qui rasent la ville) est
juste à côté, les élèves tous en uniforme, filles comme garçons, sont en
récréation sur le toit de l’immeuble avec le bruit des réacteurs comme fond
sonore. Les classes sont bondées, les couloirs voient défiler des tas de jeunes
de 16 ou 17 ans qui fument des clopes et, aux portes des toilettes, les lycéens
discutent et se disputent.
Une
altercation démarre pour une broutille. Une fille reproche à une autre de
manquer de respect pour un garçon, apprenti membre des triades. Le respect est
le maître mot des bandes mafieuses que Ringo Lam va s’employer à mettre à mal
dans School on fire, à montrer
l’aberration de l’esprit de loyauté qui unit les membres d’un clan, loyauté à
sens unique où seuls les désirs et volonté du chef règnent, en l’occurrence
ceux de Brother Smart (Roy Cheung) qui va décider seul du destin des personnages.
Smart
est le parrain de George (Ricky Ho), la petite terreur du lycée qui fout le
bordel dans la classe du professeur Wan (Damian Lau), bon enseignant dépassé
par la violence du jeune homme et de ses deux comparses. George sort avec
Siu-chun (Sarah Lee) qu’il a mis sur le trottoir au désespoir de sa meilleure
amie Yuen-fong (Fennie Yuen) qui ne cherche à atteindre qu’un seul but :
être une bonne lycéenne pour enfin sortir de ce milieu, pour pouvoir partir de
Hong Kong et étudier aux Etats-Unis.
Seulement
voilà, l’altercation qui ouvre le film se poursuit dans la rue. George a appelé
ses « frères » des triades et le jeune homme qui avait défendu la
jeune fille se fait rouer de coups dans la rue, percute un camion et meurt.
Sous les yeux de tous ses camarades. La police arrive et l’inspecteur Hoi (Lam Ching-ying)
embarque des lycéens, dont Yuen-fong, pour les interroger. C’est là que la
descente aux enfers commence pour elle. George, entièrement responsable de la
mort du lycéen, la menace, lui ordonnant de ne rien dire aux flics.
Puis c’est Smart qui va à la charge. Le
père de Yuen-fong a beau faire appel à son ancien boss des triades, adepte de
la vieille méthode de conciliation, Smart met l’adolescente à l’amende, lui
demande 30000 HK$ de compensation. Somme folle qu’elle aurait pu utiliser pour
aller étudier à l’étranger. Elle se retrouve prise au piège et fait quelques
petits boulots pour rembourser cette dette. Son amie lui propose de se
prostituer, solution facile pour trouver de l’argent. L’idée répugne Yuen-fong
mais elle devra l’adopter.
School
on fire prend dans sa deuxième partie des allures de mélodrame flamboyant
et lyrique quand Yuen-fong rencontre Scar (Terrence Fok), membre du gang de
Smart. Ils tombent amoureux et il tente de la protéger de son bourreau qui
l’humilie devant tous ses hommes en la forçant à se déshabiller. La romance se
fait à moto où ils se promènent sur la plage, ils parlent de leurs fêlures
passées, Scar montre ses cicatrices, explique son passé d’orphelin. Il vend
désormais de la cocaïne pour Smart et Yuen-fong aimerait qu’il quitte le
milieu.
Le sort s’acharne sur le jeune couple avec
Smart qui tire les ficelles de leur destin. Ringo Lam est très clair sur son
opinion sur les triades. Smart comme George sont montrés comme des démons
égoïstes, lâches et vicieux. Il parvient à ne rendre aucun personnage
caricatural tout en poussant chaque protagoniste dans leurs retranchements.
Pour contraster avec le lyrisme romantique, le cinéaste soigne les bastons
entre les flics et la triade donnant un surplus de réalisme qui parvient à
maintenir une tension constante.
School
on fire (學校風雲, Hong Kong, 1988) Un film de
Ringo Lam avec Fennie Yuen, Sarah Lee, Roy Cheung, Damian Lau, Lam Ching-ying,
Ricky Ho, Terrence Fok, Li Kwong-tim, Victor Hon, Tommy Wong, Raymond Lee, Tse
Wai-kit, Nam Yin, Cheng Lui, Chan Lap-ban, Frankie Ng, Law Shu-kei.
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