La
ville est en feu. Un flic sous couverture se fait poignarder sauvagement dans
la rue. Wah (Elvis Tsui) travaillait pour le commissaire Kuang (Suen Yuet). Dans
une boîte de nuit, Chow (Chow Yun-fat), un peu excité drague une fille en
fanfaronnant, clope au bec. Mais il cherche sa petite amie Hung (Carrie Ng) qui
en a marre des infidélités de Chow. Ce dernier fout le bordel dans la boite,
frappe le patron de Hung et se fait arrêter par le police et conduire au poste.
Kuang le libère vite fait car Chow est lui aussi un flic sous couverture.
Chow
veut démissionner, il ne supporte sa situation de flic infiltré. A la fois flic
(il doit servir l’ordre) et petit malfrat (il veut rester loyal à ses amis de
la pègre), Chow est tiraillé. Kuang, vieux flic, lui demande de l’aider à
accomplir une dernière mission avant d’accepter son retrait. Il doit infiltrer
un gang de voleurs qui attaquent à mains armées les bijouteries. L’idée de
Kuang est simple : s’approcher de la bande, sympathiser avec eux et leur
proposer d’acheter des pistolets, denrée rare à Hong Kong car réservée à la
police.
La
bande est dirigée par Monsieur Nam (Fong Yau), qui prend bien soin de ne jamais
toucher lui-même à une arme. Il ne fait que donner des ordres et observe depuis
son siège de voiture. Ses sbires sont d’un autre acabit. Certains sont
tellement stupides qu’ils ne trouvent rien de mieux que de s’engueuler dans le
braquage, un autre est fasciné par les armes au point d’en devenir dangereux,
créant encore plus de chaos dans le chaos. Le premier braquage de City on fire tourne à la
catastrophe : pertes humaines du côté de la police comme de celui de
malfrats. Les deux camps vont crier vengeance et mettre encore plus la ville en
feu.
Mais
c’est Fu (Danny Lee) que Chow doit contacter et avec qui il va devenir ami. La
situation se corse pour Chow et son protecteur Kuang quand, pour mater ces
cambriolages sanglants, un nouveau superintendant est nommé. Le commissaire
John Chiao (Roy Cheung) n’entend pas mener ses affaires comme Kuang. Arrogant, sûr
de lui et n’hésitant pas à user de violence, il menace la couverture de Chow en
demandant à deux de ses hommes de mener une filature. Les trois jouent au chat
et à la souris permettant à Ringo Lam de filmer sa ville avec grâce. Pour Chow
Yun-fat, c’est l’occasion de déployer son talent comique quand il ironise sur
les deux policiers qui le suivent à la trace.
Le
film mélange habilement les conflits qui assaillent Chow. Le plus personnel et
celui qu’il a le plus de mal à contrôler est celui avec Hung, sa petite amie.
Ereintée par son absence (elle semble ignorer sa vraie place dans le monde),
elle rêve de fortune et de s’envoler pour le Canada avec son patron (l’angoisse
de la rétrocession de 1997 était déjà dans tous les esprits). Là encore, Ringo
Lam filme les engueulades dans le couple comme les moments plus tendres et
parfois verse dans le burlesque (hilarante scène de douche où Chow Yun-fat
fanfaronne en se foutant à poil).
City on fire, tous comme les trois autres « on fire »
de Ringo Lam, exprime le destin qui s’acharne sur un pauvre homme qui est
littéralement prisonnier du choix des autres, de Kuang, de John Chiao, de Fu
comme de Hung. Dans sa première scène, Chow Yun-fat apparait d’ailleurs
menotté, symbolisant et métaphorisant son état d’homme sans liberté. Ringo Lam
n’a pas encore atteint le niveau de lyrisme de ses films suivants mais le film
est resté à la postérité pour avoir très largement inspiré Quentin Tarantino
avec Reservoir dogs.
City on fire (龍虎風雲, Hong Kong, 1987) Un film de Ringo Lam
avec Chow Yun-fat, Danny Lee, Suen Yuet, Carrie Ng, Roy Cheung, Lau Kong, Elvis
Tsui, Chan Chi-fai, Fong Yau, Parkman Wong, William Ho, Jessica Chow, Maria
Cordero.
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