mardi 1 juillet 2008

Run papa run


Un enterrement. Celui de Lee Tin-yun (Louis Koo) où tout le monde est là. Sa femme Mabel (René Liu), sa fille Hai-yi (Liu Yihan) et un grand nombre d’hommes en costumes sombres. Ce sont des membres des triades. Il y a aussi quatre « anciens » (Chan Wai-man, Kent Cheng, Susan Shaw, Wong Chung-kau) qui observent la cérémonie à l’église. Une voix off nous parle de Lee, mais cette voix, on la reconnaît, c’est celle de Louis Koo. Le procédé relève de Sunset Boulevard de Billy Wilder, le narrateur est le mort. Run papa run est l’histoire de Lee Tin-yun.

Le film de Sylvia Chang produit par Jackie Chan commence son récit par l’enfance de Lee. Une enfance misérable sans père. Sa mère (Nora Miao), toute en dignité et colère rentrée, l’élève seul et il va mal tourner. Elle soigne les membres de triades qui sont blessés. Elle reste fidèle mais on se doute que l’absence de son mari n’est pas sans rapport avec la mafia hongkongaise. Puis Lee devient adolescent. Louis Koo a une superbe coupe au bol, tout comme ses deux meilleurs amis Big Eyes (Max Mok) et Big Mouth (Lam Suet). Leurs coupes ressemblent à celles des acteurs cantonais, et Jackie Chan en tête, des années 1970.

Lee est blessé. Il est rentré dans les triades. Il va se faire soigner chez sa mère. Sur son torse, lorsqu’il enlève son T-shirt, on aperçoit de nombreux tatouages. Lee va en prison. Une jeune avocate Mabel Chan va le défendre. Elle est débutante et malhabile mais ils vont tomber amoureux l’un de l’autre. Enfin pour être plus précis, Mabel tombe amoureuse et Lee en profite pour faire l’amour. Mais, elle tombe enceinte ce qui provoque le rejet de son père, un homme très respectable incarné par le vétéran Ti Lung. C’est lui cependant qui trouvera le prénom de la fillette Hai-yi. Dès lors, c’est autour de la personne de cet enfant que Run papa run va se tourner. Les parents vont essayer de la préserver de leur réalité.

Le film va raconter aussi la grandeur et la chute d’un homme, dont le destin est tout tracé. Lee monte des affaires légales mais un ennemi se dresse, Big Head (Conroy Chan) qui essaye de lui prendre sa place. Il met sa fille dans une école catholique mais Lee se fait arrêter un jour et la gamine se retrouve toute seule. Ses amis l’entraînent dans une aventure extraconjugale avec une manucure, mais sa femme le quitte. Petit à petit, tout va aller mal pour Lee Tin-yun. Le film dure deux heures et le scénario est foisonnant. Parfois un peut trop comme quand Hai-yi, devenue adulte, tombe amoureuse du fils du chef de la police. Mais c’est une habitude à prendre dans le cinéma cantonais.

Run papa run est filmé de manière élégante. L’image est très léchée et les deux acteurs sont joliment mis en valeur. Louis Koo retrouve René Liu un an après le romantique Happy birthday. Louis Koo n’est pas le plus grand acteur de Hong Kong, certes. Mais Chang lui propose deux modes de jeu. Dans la première moitié du film, Koo est clairement animal et sexuel, la plupart du temps torse nu, en train de faire l’amour ou de se battre. Dans la deuxième moitié, il endosse le costume et devient calme et se met en scène comme un gentil papa. Le final tombe, en revanche, dans une mièvrerie assez peu satisfaisante et qui gâche un peu le film. Run papa run reste un film de grande qualité où Louis Koo est pour une fois bien employé.

Run papa run (一个好爸爸, Hong Kong, 2008) Un film de Sylvia Chang avec Louis Koo, René Liu, Liu Yihan, Lam Suet, Max Mok, Nora Miao, Conroy Chan, Ti Lung, Amy To, Chan Wai-man, Kent Cheng, Wong Chung-kau, Derek Tsang, Siu Yam-yam, Fruit Chan, Ken Lo.

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