dimanche 29 mars 2009

The Odd one dies


The Odd one dies est l’un des tous premiers films produits par la Milkyway Image, si ce n’est le premier. On y trouve d’ailleurs le logo première version dans le générique. Le scénario a été écrit par Wai Ka-fai, il a produit le film avec Johnnie To, mais le film ressemble beaucoup au style de Wai Ka-fai. Faut-il encore reconsidérer l’existence même de Patrick Yau le réalisateur ? On a vraiment l’impression de se retrouver dans une variante de Too many ways to be N°1. En version urbaine.


Le film commence sur un plan du Dieu protecteur Kwan Yuan-cheung, puis on va dans une salle de jeu de mahjong où Takeshi Kaneshiro (quel est son nom de personnage ?) met beaucoup de temps à poser son domino ce qui a pour conséquence d’énerver les autres joueurs. Dans une grosse lumière rouge, Takeshi renverse la table puis se bagarre avec les autres gars. Il est foutu dehors, on lui fracasse une bouteille sur le crâne. Il gît par terre, puis se relève et va se battre à nouveau.


Takeshi veut se faire engager comme tueur à gages. Il réussit à convaincre un Indien de lui présenter son éventuel patron. Mais Takeshi lui coupe les doigts. Les hommes de mains du boss cherchent alors, en vain, de la glace pour conserver les doigts. Takeshi part avec le pognon et va acheter une vieille caisse et pique le téléphone portable du vendeur. Ces vieux téléphones portables énormes des premiers temps. Puis il rencontre Carman Lee (pas de nom non plus). Elle aussi est tueur à gages. Elle a des grosses cernes, elle fume beaucoup et ne parle pas plus que lui.


Et l’histoire continue. Enfin, histoire est un grand mot. Takeshi va acheter un pistolet Magnum à un type à côté de ses pompes qui picole et veut lui vendre tout sauf le Magnum. Carman et Takeshi veulent aller dans un palace au lieu de leur hôtel miteux, mais on leur refuse l’accès. Il y a une poursuite dans un centre commercial circulaire (et donc la poursuite tourne en rond). Et puis on retrouve le gars à qui il a coupé les doigts. Cette fois, c’est Carman Lee qui lui coupe d’autres doigts. Et ils se coupent les cheveux. Et aussi les ongles. Et on fête l'arrivée de 1997.


Le personnage de Takeshi Kaneshiro dit son premier mot au bout de vingt minutes. Les décadrages de la caméra abondent. Ça filme de n’importe où et parfois même à la renverse (comme dans le film de Wai Ka-fai déjà cité). Tous les personnages restent énigmatiques et déconnectés de leur passé. Après tout, Hong Kong s’apprêtait à quitter le giron britannique. Le film est marqué de cet état d’hébétude et d’attente. La musique de Raymond Wong, entre le jazz et pop des années 1960, apporte une atmosphère décalée. L’ambiance globale du film évoque la Nouvelle Vague. Les personnages font très A bout de souffle, ils se déplacent souvent, fument tout le temps et naviguent dans la ville sans retenue. La mise en scène évoque aussi les premiers films de Takeshi Kitano avec cet humour froid et glaçant.


The Odd one dies (兩個只能活一個, Hong Kong, 1997) Un film de Patrick Yau avec Takeshi Kaneshiro, Carman Lee, Lam Suet, Woo Nin-buyn.

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