dimanche 6 novembre 2011

The Lost Bladesman


Il était logique que Donnie Yen ait sa version de l’histoire des trois royaumes. En tant que plus grosse star actuelle de Hong Kong et de Chine (puisque ses films sont aujourd’hui conçus pour pouvoir être présentés au public continental), il ne pouvait pas manquer un concept qui a réussi à John Woo avec ses deux Red Cliff et à Andy Lau avec Les Trois royaumes, la résurrection du Dragon de Daniel Lee (que je n’ai pas vu d’ailleurs). Voici donc The Lost bladesman tourné par Alan Mak et Felix Chong, essentiellement connu pour avoir travaillé avec Andrew Lau pour la trilogie Infernal affairs.
Donnie Yen est le général Guan Yu, un homme courageux et passionné comme dit de lui Cao Cao (Jiang Wen), le premier ministre de l’empereur (Wang Bo-chieh). Cao Cao gouverne seul l’empire car le jeune souverain ne sent pas encore prêt. Mais les guerres entre les trois royaumes font rage. Cao Cao souhaite faire de Guan Yu son allié pour combattre Yan Liang (Chin Siu-ho), son principal rival. Mais le général préfère rejoindre son maître, Liu Bei (Alex Fong Chung-sun) et partir avec la belle Qilan (Betty Sun), promise à Liu Bei mais dont Guan Yu est tombé amoureux il y a de cela des années. Jamais il ne lui a dit mais elle l’a compris et n’est pas insensible au charme de son garde du corps.
Le voyage commence mais Cao Cao fait partir ses pigeons voyageurs à ses mercenaires et décide de tuer Guan Yu, malgré ses promesses de le laisser libre. Le film après une longue introduction prend la forme d’un road-movie où tous les quarts d’heures Guan Yu se bat contre un des mercenaires. L’impression de répétition se fait assez vite sentir, la construction du récit est assez lâche et sans ossature. D’un côté, Donnie Yen (qui a dirigé les scènes de combat) rencontre son ennemi, se bat dans une chorégraphie souvent dynamique et plus réaliste que d’habitude. Je veux dire par là que personne ne vole, ne se déplace ; les combats sont une tradition à la Liu Chia-liang. D’un autre côté, les sentiments amoureux mais interdits entre Guan Yu et Qilan se développent. Cet amour ne se concrétisera pas et de toute façon, il faut savoir garder sa pudeur pour le public.
Ce qui intéresse plus est l’affrontement entre Cao Cao et Guan Yu. Cet affrontement est double. Dans les personnages, Cao Cao a un profond respect pour son adversaire. C’est même de l’admiration tant Guan Yu fait preuve de loyauté, jusqu’à l’aberration d’ailleurs. Guan Yu ne comprend rien à la politique, c’est un soldat avant tout, dont le seul destin est de se battre pour son souverain. The Lost Bladesman commence par l’enterrement de Guan Yu que son bourreau a pourtant voulu rendre exceptionnel. Car Guan Yu était un héros. Il a toujours agi de manière héroïque et c’est cela que Cao Cao admirait. Le deuxième affrontement est entre les acteurs. Jiang Wen vole toutes les scènes qu’il partage avec Donnie Yen qui, parce qu’il joue un personnage univoque, joue de manière très statique. Jiang Wen campe un personnage retords et ambivalent. Son jeu est très fort puisqu’il offre de l’humanité à cet homme machiavélique de politicien. Mais peu importe, on sait tous pourquoi on regardera ce film : pour l’agilité de Donnie Yen. Mais pendant combien de temps réussira-t-il à nous intéresser ? Va-t-il se renouveler ? La suite au prochain numéro.
The Lost bladesman (關雲長, Hong Kong – Chine, 2011) Un film de Alan Mak et Felix Chong avec Donnie Yen, Jiang Wen, Chin Siu-ho, Betty Sun Li, Andy On, Wang Bo-chieh, Alex Fong Chung-sun, Zhao Ke, Li Zong-han, Nie Yuan, Wang Xuebing, Chen Hong, Hei Zi, Yu Ai-lei, Shao Bing, Dong Yong, Zhou Bo.

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